jeudi 8 octobre 2020

PALO ALTO "Difference And Repetition" (Sub Rosa Records/Differ-Ant) – 15 octobre 2020

Palo Alto est un groupe Français parisien qui existe depuis 1989. Dans le petite monde de la musique industrielle, expérimentale et cold « made in France » et Européenne des années 80, Palo Alto fait partie des groupes références. Tout comme, Clair Obscur, Complot Bronswick, End Of Data, Vivenza, Pacific 231, Le Syndicat, Vox Populi !, Die Form, Etant Donnés, Nox, Déficit Des Années Antérieures aka DDAA et Ptôse (deux groupes avec lesquels Palo Alto a réalisé un split album), mais aussi les labels Sordide Sentimentale (géré à Rouen par Jean-Pierre Turmel ), Les Disques du Soleil et de L’Acier aka DSA (géré Nancy par Gérard Nguyen) et Crammed Disc et sa filiale Made To Measure (géré à Bruxelles par Marc Hollander) qui ont marqués et donnés les fondements d’un genre à multiples tiroirs. Mais certains tiroirs sont restés vides, il ne reste plus qu’à les remplir par les futurs générations d’artistes qui auront trouvé un de ses disques vinyles ou K7, puis CD-R poussiéreux dans la collection du père (bientôt du grand-père ?).

Comme il se faisait souvent dans l’indus, pour diffuser sa musique, le groupe Palo Alto a commencé par la K7, le support le moins cher pour immortaliser sa musique. Les K7 étaient souvent vendues aux concerts, sur catalogue de distributions/correspondance (à partir d’une pub dans les fanzines new wave très spécialisés, sans oublier la pub d’une page de New Rose dans le mensuel Best), ainsi que chez les disquaires indés (la Fnac et le Virgin Mégastore, ne diffusaient pas -ou très peu- le format K7 et encore moins les groupes indés qui étaient dans la marge), ça c’était le domaine de New Rose, Les Editions Phonographiques de l'Est aka les EPE et Parallèles à Paris, Mélodies Massacre à Rouen, Disc 2000 à Rennes et Wave à Nancy.


On en arrive à notre sujet, en ce jour masqué (ça c’est très visuel indus !) du 8 octobre 2020, la sortie du 10ème de Palo Alto. Au sein du groupe, on trouve Jacques Barbéri, Philippe Perreaudin et Laurent Pernice (ex Nox, mais il a aussi fait de nombreuses collaborations avec les arts vivants et des disques en solo). La particularité de ce nouvel album nommé Différence And Repetition est qu’il sort à l’occasion du 30ème anniversaire du groupe et surtout l’album est un hommage au groupe anglais Soft Machine, qui a fait connaitre les grands artistes Robert Wyatt, Kevin Ayers et David Allen, trois noms qui ont après le split de Soft Machine réalisés en solo des magnifiques albums et le groupe Gong pour Allen. L’album rend aussi hommage au philosophe Gilles Deleuze, (le sous-titre utilise les mots « Musical Evocation of Gilles Deleuze »). 

Difference And Competition contient 4 morceaux. Sur le format 33t double vinyle, chaque morceau recouvre les faces A-B-C-D. Autre singularité et force de ce beau projet musical, est le choix des invités. Richard Pinhas (ex Heldon) sur le morceau The Tears of Nietzsche, Thierry Zaboitzeff (ex Art Zoyd) sur Rhizome (à noter que ce titre est également le nom d’un magnifique festival gratuit qui se passe en été dans les parcs et squares parisien), Triptych avec l’écrivain Alain Damasio, qui chante/dicte « Gilles Deleuze est mort » et Différence et Répétition avec Rhys Chatham (un américain qui habite la banlieue parisienne depuis des lustres et à qui on doit entres autre une symphonie avec 400 guitares électriques). Bref, le choix des invités fait plaisir. Et la musique (ainsi que par moment les textes) dans tout ça ? De part la longueur des morceaux (19 minutes en moyenne), la structure nous laisse le temps d’entrer en communion avec la musique, qui s’installe petit à petit pour nous porter vers des horizons mental et des « paradis perdus » (bon, là c’est mon interprétation).  Dans les styles/apparitions, on trouve de la musique contemporaine, l'ambient, de l’électro, une touche de jazz, d’expérimentale et quelques effets psychédéliques. L’ensemble donne une musique harmonieuse, à la fois complexe et facile d’accès, à condition de ne pas être resté bloqué sur le rock garage sixties. Bref un album exigent mais qui s’apprivoise facilement au fil des écoutes. Pas besoin d’être un mordu du métal industriel pour pénétrer dans ce nouvel album, qui fête dignement les 30 ans du groupe, Soft Machine et Gilles Deleuze (que perso je n’ai jamais lu).    

https://www.facebook.com/paloalto.frenchband/



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