jeudi 22 octobre 2020

MIKAEL TARIVERDIEV "Visions in Black and White" (Earth Recordings) – 6 novembre 2020


Depuis 2015, le label londonien Earth Recordings réalise un magnifique travail pour nous faire découvrir la musique du compositeur russe Mikael Tariverdiev (1931-1996). La découverte commence avec  Film Music, un magnifique coffret 3 vinyles ou 3 CD, puis en 2018 avec la BO du téléfilm The Irony Of Fate (diffusé en deux parties le 1er janvier 1976 à la TV russe), la BO de la série TV Olga Sergeeva, uniquement diffusé en 1975 en Russie et toujours pour la TV russe le téléfilm Seventeen Moments Of Spring diffusé en 1972.

Visions in Black and White est une compilation de morceaux créés entre 1960 et 1970 pour le cinéma et la télévision. Les morceaux, trouvés dans l’appartement de Vera Tariverdiev (veuve du compositeur), ont été remastérisés. Les 14 perles sélectionnées ont en commun d’avoir une résonance jazz très forte, un style musical qui n’avait pas sa place en Russie dans les années 60. Mais par l’intermédiaire de l’illustration sonore pour le cinéma et la TV avec les téléfilms, Mikael Tariverdiev a pu contourner cet interdit et composer à base d’improvisations des morceaux de jazz en toute liberté (= free en anglais). Une liberté qu’on ressent bien à l’écoute des compos. 

Découvrir en 2020 ces morceaux qui dormaient dans un placard, est comme une bénédiction qui nous fait oublier notre quotidien troublé par le « virus cannibale » qui prend une partie de notre liberté (free -bis-). Heureusement qu’il y a la musique pour contrer les murs de l’isolement et nous rendre quelque part notre liberté (à travers le rêve ?). 

A noter, la magnifique pochette, dans l’esprit Blue Note et surtout le titre de la compilation Visions in Black and White est très pertinent. En 2020 le noir et le blanc ont malheureusement toujours du mal à s’accorder, à cause de quelques hommes (toujours trop nombreux) qui sèment le trouble par la force. A quand le terme/mot PEACE - en majuscule - pour une unité sans vague ? On dit que « la musique adoucit les mœurs »… Croisons les doigts pour un monde meilleur et en musique.

https://tariverdiev.bandcamp.com/

https://earthrecordlabel.com/product/tariverdiev-visions-in-black-and-white/

Je profite de cette nouvelle compilation pour mettre en ligne ma chronique de l’album Olga Sergeevna, sortie en octobre 2017. La chronique a été publiée sur foutraque.com.

Après avoir édité en 2015 Film Music, un magnifique coffret de trois disques vinyles (ou CD’s) accompagnés d’un livret, en 2016 la BO The Irony of Fate, le label Earth Records remet le couvert avec un nouveau disque nommé Olga Sergeevna.

Des années 60 aux années 90, le compositeur russe Mikael Tariverdiev (1931-1996) a composé des magnifiques musiques pour le cinéma et pour la télévision. Ces musiques n’étaient pas connues en dehors de la Russie, ce qui donne à ces compilations une forme de caverne d’Ali Baba remplie de trésors. Si vous êtes sensible aux musiques de films, notamment ceux de Nino Rota, Maurice Jarre et Michel Legrand, il y a de forte chance que vous soyez sous le charme des compos de Mikael Tariverdiev. Dans ses belles mélodies, il y a beaucoup de mélancolie/émotions qui nous font chavirer vers le souvenir. Sa musique proche du classique (Jean-Sébastien Bach), mais aussi du jazz, avec une touche d’easy listening est très agréable à écouter. Chaque titre recel de sa petite mélodie qui fait « tilt » à l’oreille. Avant de se consacrer à la musique de films, Mikael Tariverdiev avait composé des concertos/symphonies et musiques de chambre, ce qui montre l’étendue de son registre musical.

En 1975, il compose la musique pour une série télévisée (diffusée en Russie) qui raconte l’histoire d’une biologiste de la marine qui se nomme Olga Sergeevna. Jamais sortie de Russie, la BO ici présente a été compilé à partir des cassettes originelles, grâce à Vera Tariverdieva (veuve de Tariverdiev) et à Stephen Coates (du groupe anglais The Real Tuesday Weld ) qui a découvert la première fois la musique de Mikael Tariverdiev dans un café à Moscou. Suite à ce coup de cœur, il a fait sa petite enquête qui l’a amené à rencontrer Vera Tariverdieva. Ainsi après le précédent coffret, c’est aujourd’hui un double album avec 27 titres. Les mélodies réalisées à partir d’improvisations sur un clavecin, piano, cymbales, violons et accompagné par une contrebassiste et un batteur, sont d’une splendeur sonore qui rend de suite la vie plus belle. Les morceaux chantés en Russe sont également très émouvants, grâce au côté rétro/Nino Rota/Federico Fellini. Pas étonnant qu’à l’époque, cette BO est reçue un prix en… Amérique. Pour le recevoir, Mikael Tariverdiev est allez à Los Angeles, (pour rappel, on était à l'époque en Russie toujours en période communiste). Mais ceci est une autre histoire. Si toutes les pièces musicales de ce compositeur sont aussi beau à écouter, le label Earth Records va avoir beaucoup de travail pour rééditer tous le patrimoine de ce grand Monsieur.

 


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