Pour le 3ème jour du Disquaire Day cuvé 2020, soit le 26 septembre, le label anglais Radiation Records (spécialisé dans la réédition de disques), a réédité Lovehappy, le premier album du groupe anglais The Charlottes. Sortie prévu initialement le 18 avril 2020, mais à cause du Covid-19 et son confinement presque mondial, le Disquaire Day édition 2020 s’est vu chambouler le programme. Ainsi la journée du 18 avril c’est transformée en 4 journées : 20 juin, 29 août, 26 septembre et le 24 octobre 2020.
Comme de nombreux groupes indé anglais, The Charlottes a eu une carrière courte qui a débuté en 1988 et le split final en 1991. Malgré tout, en trois ans, le groupe a sortie deux albums (Lovehappy et Things Come A Part), un single (Are Yoy Happy Now) et deux EP (Love in the Emptiness et Liar). A cette époque, fin 80 jusqu’à mi 90, les hebdomadaires New Musical Express (NME) et le Melody Maker faisait la loi sur les groupes, chanteurs et chanteuses à écouter ou pas. Ainsi, du passage de « single de la semaine » à la couverture, il y avait l’artiste qu’il fallait écouter et ne pas rater en concert pour être/rester « branché », pouvait se retrouver dès la semaine suivante complètement has been et « persona non grata ». Dans le mouvement shoegazing, avec ses jeunes groupes prépubère qui n’osent pas regarder le public par timidité et se retrouvent ainsi à regarder leurs baskets usées pendant qu’ils jouent de leurs instruments, inutile de préciser que ses deux hebdomadaires ont pris un malin plaisir à les encenser pour mieux les démolir. The Charlottes, qui faisait partie de cette scène noisy pop shoegaze, n’a pas souffert de ce problème, car à l’inverse de Ride, Slowdive, Lush et Pale Saints (pour n’en citer que quatre), The Charlottes était en seconde division, malgré l’enthousiasme de John Peel qui les enregistres en session pour une diffusion sur la BBC le 18 octobre 1989, la bonne note de 9/10 pour l’album Lovehappy dans le NME et le petit succès de leur reprise Venus (1) de Shocking Blue. A noter qu’en 1986, le trio féminin Bananarama avait rempli ses poches avec cette reprise qui leur a porté chance.
Second couteau, ne veux pas dire groupe moyen. Au contraire, la musique noisy pop de The Charlottes serait à classer comme « le secret le mieux gardé à ne dévoiler qu’à ces meilleurs amis ». Réécouter en 2020 la petite discographie (qui tient en à peine plus d’une heure sur la compilation CD Liar, The Best Of The Charlottes sortie en 2006 chez Cherry Red Records), est comme une sucrerie qui fond agréablement le long de la gorge, pour mieux apprécier son gout. On écoute en douceur les larsens aigues, les riffs pop énergiques et la petite voix de poupée de Petra Roddis, qui arrive à se faire entendre dans le fracas noise des instruments (guitare/basse/batterie) des trois garçons.
A noter que le batteur Simon Scott est allez par la suite rejoindre le groupe Slowdive, qui sortira son premier album Just For A Day en 1991. Simon a continué dans la musique (il a joué dans divers groupes, dont son propre projet nommé Televise), mais Graham Gargiulo (guitare), après avoir joué dans le groupe Barefoot Contessa et Petra ont quittés la musique pour être professeurs à Londres. Quant au bassiste David Fletcher, après le split de The Charlottes, il a joué dans deux groupes (Dogboy, The Nightjars).
La réédition du vinyle par Radiation Records (l’original de 1989 était édité par le label Subway Organization qui a notamment sortie trois singles du groupe The Soup Dragons) est édité en vinyle « high quality 180 gram vinyl » (pas mal pour écouter à fond de la noisy pop !) à 500 exemplaires avec en bonus sur la face B, les deux EP Liar et Love In The Emptiness. Vous voilà près à (ré)écouter en 2020 la musique des Chalottes et, s’il vous plait surtout ne portez pas de boules Quies, la noise ça s’écoute les oreilles bien ouverte !
(1) Ce morceau est sur l’EP Liar, sur la version CD de l’album Things Come A Part et en bonus sur la réédition de Lovehappy.
https://www.discogs.com/artist/252106-The-Charlottes
https://www.facebook.com/RadiationRecords
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