jeudi 8 juillet 2021

VHS STORY "L’âge d’or de la vidéocassette en France" de Lucas Balbo (Lucas Balbo Edition) – 30 juin 2021


L’année 2021 serait-elle l’année nostalgie pour la cassette vidéo ? Après le dossier « 50 ans de VHS » réalisé par le mensuel Mad Movies (n°346-février 2021), voici un livre de 192 pages (au format K7) consacré à ce support d’un autre temps, mais pas encore vintage, sauf les visuels de certaines jaquettes.

En 192 pages, Lucas Balbo raconte la fabuleuse histoire de la VHS. Le premier chapitre est consacré à l’historique de la vidéocassette avec ses divers formats, le marché des vidéoclubs, avec la presse spécialisé dont Télé K7 avec ses jaquettes qui permettaient d’illustrer les films qu’on enregistrait à la télévision. Gilles Gressard a écrit dans Télé K7 et revient sur cette époque, en signalant que certains lecteurs achetaient deux numéros, un pour le découper, l’autre pour le garder intact.  Le roi, le prince de la jaquette vidéo Laurent Melki est également interviewé. Son style  réaliste, angoissant avec des filles enchainées et des hommes violant ont marqués des générations d’ados. Coté interviews, il y aussi l’équipe de Haxan Films (Nekromantik, Hardcore de Richard Kern, GG Allin le punk trash) et Jean-Marc Toussain qui a bossé à Vidéo Virgin. Au sommaire on trouve également trois films où la cassette vidéo est traitée dans le sujet : Clerks les employés modèles (1994) de Kevin Smith, Vidéodrome (1982) de David Cronenberg et Ring (1991) de Koji Suzuki. Et n'oublions pas "les confessions d'un vidéophile" en roman photos de 3 pages.

Jaquette vidéo de Laurent Melki

Le sujet central du livre est la présentation les principaux éditeurs français (petits et grands) soit une cinquantaine d’éditeurs, dont : Carrère Vidéo, Alpha Vidéo, Colombus, Concorde, Fil à film (géré par Jean-François Davy, le réalisateur du doc Exhibition), HK Vidéo (géré par Christophe Gans), Hollywood Vidéo, Melisa Vidéo, RCV et le mastodonte de "la mémoire du cinéma français" et "les films que vous ne verrez jamais à la télévision", soit René Château Vidéo et son célèbre logo avec une panthère noire.


Le prix d’une cassette VHS était dans un premier temps assez cher (en moyenne l’équivalent de 100 euros), c’était le prix à payer pour regarder un film chez soi, quand on le désire, avec la possibilité de faire « arrêt sur image », le temps d’allez à la cuisine cherchez un petit adoucissant. Par la suite, certaines VHS sont disponibles dans les centres commerciaux, avec des prix plus doux, car les droits de certains films sont dans le domaine public. Les films d’horreurs et les films érotiques et X sont les plus achalandé. Mi 80, début 90, les films grand public, les classiques, les dessins animés, les séries TV, les compilations de clips musicaux des groupes/chanteurs pop, remplissent bien les rayons. A noter qu’il y avait deux types de VHS, ceux destinées à la location et ceux destinées à la vente. Toute une époque !


Le livre de Lucas Balbo est très agréable à lire, car ludique. Avec sa couverture rigide, le format du livre est parfait (16x24), n’y trop petit, n’y trop grand et surtout n’y trop lourd. Le sommaire est fluide, et la mise en page est clair, avec évidemment de nombreuses illustrations, dont des publicités. Cela aurait dommage de zapper les jaquettes, éléments qui poussaient souvent à l’achat du « produit ». D’autant que souvent (du moins pour les films classés bis) le visuel de la jaquette trichait, en montrant des éléments qui ne figuraient pas dans le film. Chez Colombus, en plus des jaquettes qui sont loin d’être fidèle au scénario du film, l'éditeur changeait carrément le titre du film. Ainsi Le Corps et le fouet de Mario Bava est devenu Rêves macabres, Les Monstres du continent perdu de Ishiro Honda en After Holocauste et un dernier pour la route avec Supers femmes contre chiens jaunes de Cesar Gallardo devenu chez Colombus American Army. Oui toute une époque, qu’on prend plaisir à revivre grâce à ce livre. Par contre de là, a ressortir des cassettes VHS, il ne faut pas pousser.


A noter que dans la collection Atomic Future édité chez Pulse Vidéo (Atomic Cyborg, Les Exterminateurs de l’an 3000, 2072 Les Mercenaires du futur, Les Prédateurs du futur, Le Gladiateur du futur), les 5 combos Blu-ray/DVD contiennent dans les bonus une version VHS-vision du film. Autant dire que ce bonus est une petite gâterie qui rappellera le bon temps pour ceux qui ont connu les années 80, et pour les plus jeunes, cela leur donnera une idée de la « qualité » VHS, sans avoir besoin du magnétoscope de papi. A défaut d’un bon visionnage en VHS, bonne lecture !

Nota mai 2022: Ré-édition du livre avec une nouvelle couverture souple. Toujours chez Luca Baldo Édition, aidé par Metaluna Store.


Chronique du Mad Movies spécial VHS ici : https://paskallarsen.blogspot.com/2021/02/mad-movies-346-50-ans-de-vhs-10-fevrier.html

http://artclips.free.fr/cinemabis.html

https://metalunastore.fr/collections/livres/products/vhs-story-1

https://forum.nanarland.com/viewtopic.php?f=4&t=11344




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