lundi 26 octobre 2020

WATINE: L’amour à fleur de peau

La musique poétique de Watine porte au rêve, au monde imaginaire. Sa musique sensorielle est au carrefour de la BO de film, de la musique contemporaine, concrète et progressive, du trip-hop et de la new wave. Entre Harold Budd, Steve Reich, Tangerine Dream et Michael Nyman, les mélodies des compos de Watine enivrent notre esprit qui prend des ailes. Les nappes de vagues électroniques et les cordes flottantes, glissent entre nos oreilles pour nous faire voyager vers un monde inconnu ou pour entrer dans un tableau de René Magritte. Ces compositions sont principalement instrumentales, mais parfois Watine pose sa voix avec délicatesse. Là son chant parlé est poétique et proche du conteur qui nous lit une histoire éternelle. Ne boudons pas l’invitation au voyage musical de Watine. Pour en connaitre quelques chemins, quelques traversés nocturnes ou sous un soleil de plomb, quelques vols vers une destination inconnue, faisons connaissance avec Watine, qui a eu la gentillesse et la patience de répondre à nos questions.


Vous avez grandi dans un environnement artistique et plus particulièrement musical ? Si oui, quels étaient les couleurs/styles artistiques qui vous ont aidés à grandir ? Vos parents travaillaient dans quel domaine ? Vous avez étudié le piano dès votre plus jeune âge ?
J’ai grandi à Nice, face au Jardin Albert 1er, et à 30 mètres de la Méditerranée. M’en est resté le besoin absolu de luminosité et d’espaces.
J’étais très solitaire. J’ai toujours considéré la musique et même l’écriture comme des plans cinématographiques avec les plus grands angles possibles à trouver. Mon père était opticien, et ma mère au foyer avec 5 enfants avant de se produire dans une émission télévisuelle qui lui a ouvert la porte sur le ministère de la Culture, puis plus tard, à la mairie de Paris, comme conseiller de Paris pour 1er et 4e arrondissement, chargée des associations. A Nice, grand piano à queue dans le salon, une grand-mère pianiste, une marraine organiste de concert, j’ai commencé les études du piano à 3 ans. Et dès lors, la musique m’a envahie pour ne plus me quitter. Bien sur les grands classiques, mais aussi les imports américains, ma grand-mère, outre être co-fondatrice des Jeunesses Musicales de France, tenait un magasin de disques à Valence, et j’attendais avec impatience les vacances pour m’abreuver. Elle avait également un orgue et un piano à queue dans son salon. Pourtant je fus la seule de tous se petits-enfants à me mettre sérieusement à la musique.

Watine est un pseudo ou bien votre nom de famille ?
Ni l’un ni l’autre, je pourrais dire, c’était le nom de famille de mon mari, malheureusement parti d’une saloperie de cancer. Je trouvais que c’était doux. Quand il s’est agi de trouver un nom pour le premier album, je l’ai pris sans trop réfléchir et puis, je l’ai gardé.

Vous pouvez nous raconter en quelques dates clés, votre parcours musical ?
Parcours de piano en premier lieu, premier concert à 7 ans, avec ma répétitrice à mes côtés sur le banc de piano, puis partie à Paris à l’âge de 8 ans, j’ai repassé quelques concours, le « Rachmaninoff » et le « Nerini » pour lesquels j’ai obtenu les premiers prix. Et puis, j’ai vite eu envie de sortir des partitions des maitres, j’avais envie d’expérimenter ce que j’entendais dans ma tête.

 


Votre premier album  Dermaphodite date de 2006. Pourquoi le choix de ce titre pour une première visite/rencontre avec le public, le curieux ? Avec le regard, l’oreille d’aujourd’hui, aimeriez-vous changer quelque chose sur ce disque ? Au pire, y va-t-il des/un défaut sonore, esthétique que vous regrettez aujourd’hui 14 ans après ?
Le choix du titre vient de ma manie de trouver des doubles sens aux mots et d’en créer de nouveaux pour donner une nouvelle densité aux choses. Alors le Derme, la peau, et Aphrodite, la déesse de l’amour... je n’ai pu m’empêcher de les associer. L’amour à fleur de peau, en quelque sorte, et pour ce premier album que j’ai failli ne pas sortir, tant j’avais peur, j’étais effectivement à fleur de peau. Premier album, forcément des choses que l’on peut regretter, peut-être cette voix si peu affirmée, c’était en devenir. Il ne faut jamais regretter le parcours que l’on emprunte, car il fait partie de nous, et détermine le suivant.

Avant de réaliser ce disque, quel a été votre vie à la fois salariale et artistique ?
Sans trop rentrer dans les détails, j’ai passé ma vie à voyager pour mettre en scène des voyages extraordinaires que l’on ne trouve pas dans les catalogues de voyage. Une première expérience comme rédactrice de livres de tourisme sous la houlette d’un journaliste, et ensuite la création de voyages hors du temps à l’étranger. J’ai par exemple monté un camp de tentes pour 150 personnes dans Monument Valley, pour y passer une nuit avec une soirée feu de camp. Une marche avec un chef indien, et une infirmière pour les éventuelles piqures de serpents. J’ai aussi organisé une collecte pour pouvoir faire construire une aile de radiologie dans un hôpital en Inde, en faisant faire des dessins à des enfants dans le Rajasthan, ces dessins ont été achetés par des patrons d’entreprise qui venant en voyage pour l’inauguration de la salle de radiologie, se sont fait remettre les dessins sur place. L’un d’entre eux a pris en charge les études de l’un des enfants. J’ai monté un rallye automobile pour des journalistes Auto, dans le désert à la frontière tuniso-lybienne.

Avec le recul, comment voyez-vous votre parcours/style musical ? Le chemin depuis Dermaphrodite jusqu’à Intrication Quantiques  a t-il été un long fleuve tranquille, ou au contraire un long chemin cabossé avec de nombreux nids de poule ?
C’est beaucoup plus simple que cela ! Je suis extrêmement instinctive, et je ne me force jamais à rien, ce qui d’ailleurs m’a poussé à ne pas signer avec un label, après le premier et surtout le deuxième album B-Side Life qui connaissait un vrai succès d’estime, et puis, j’avais monté un groupe, nous tournions à 4 ou 5. J’ai eu un arrêt sur image (problème de santé) et j’ai annulé la belle tournée dans les SMAC qui nous attendaient. A cette époque, nous arrivions à remplir de jolies salles moyennes jusqu’à 300 personnes. Mais cela ne m’intéressait pas vraiment de prendre un ce chemin professionnel et ce problème de santé finalement m’a recentré sur ce que j’aimais faire, composer, jouer pour mes amis. Depuis, j’ai pris l’habitude de produire et de sortir mes disques toute seule, dans le « mood » du moment. Je rejoins maintenant mes sensations de petite fille, tellement imprégnée de musique classique et tellement curieuse de tout, prête à faire toutes les expériences sonores.


Entre le visuel des pochettes et le style musical, j’ai l’impression que vos deux derniers albums se répondent ? Je me trompe ? S’il y a un rapport, vous pouvez nous raconter le lien.
La collaboration avec Caroline Lysiak aka VEL a commencé avec l’album Still Grounds for Love, et depuis, elle est aux commandes de tous les artworks. J’aime sa sensibilité et sa spiritualité. Effectivement pour les 2 derniers albums, dans la mesure où j’avais l’idée de faire une trilogie, il était important d’avoir un fil conducteur. Je suis revenue au premier jour d’Aphrodite, en imaginant que je pouvais être cette femme traversée par des courants d’air, des énergies, des planètes. Etre traversée, c’est ne pas résister à la vie, c’est accompagner les expériences dans chaque présent.



Vous avez sorti une version remix de l’album Géométrie Sous-Cutanées, avec notamment plusieurs remix du même morceau avec divers DJ/intervenants. Vous pouvez nous parler de ce travail, pourquoi des versions remix ? C’est suite à des rencontres ? Le choix des invités/DJ/intervenants c’est fait sous quel critère ?
J’avais déjà fait cette expérience des relectures d’album avec Still Grounds for love – l’album s’appelle Maison WATINE, et je le confectionne à l’unité quand on me le demande. A cette occasion, j’avais moi-même fait un remix dans lequel je m’étais attachée à prendre des instants de chaque titre en quelque sorte. C’est le remix qui s’appelle Sailors (https://watine.bandcamp.com/track/sailors-remix-by-catherine-watine ). C’est grâce à ce travail que j’ai fait pour ce titre que je me suis dit que j’allais un jour prochain me mettre vraiment à la réalisation. Les autres titres de ce Maison WATINE sont des petits bijoux réalisés avec des amis qui me sont chers.

 


J’ai souhaité recommencer cette expérience avec l’album Géométries sous-cutanées. J’avais eu la chance de converser avec l’un des membres fondateurs du groupe HOOD que je vénère, Richard Adams, et je lui ai demandé s’il accepterait de faire une relecture en posant sa voix également, j’avais également travaillé avec Martyn Barker en Angleterre, qui est un batteur extraordinaire et j’ai eu envie aussi de lui demander. Pareil avec Christian Quermalet ! L’idée n’avait plus qu’à suivre son chemin. Je souhaitais faire un véritable album, travaillé comme un enchaînement des meilleurs instants de chacune de leurs relectures, une promenade à travers les pièces de la Maison Géométries. Pour certaines, on s’y attarde, d’autres plus énigmatiques sont esquissés.

Ce vinyle a été tiré en 80 exemplaires numérotés dont 15 pour les participants dont je rappelle les noms : Richard Adams, Sarah Amsellem, Martyn Barker, Geoffroy aka Tycho Brahe,
Pat aka Chapi Chapo, Julien Jaffre aka Ruliano Des Bois, Fabrice Laureau aka F/LOR,
Laurent aka Infratextures,  Jon Kennedy, Sathy Ngouane, Sébastien Paindestre,
Laurent Perrier aka ZONK’T, Christian Quermalet, Laurent Saiet, Damien Somville.


Intrications Quantiques, est le titre du nouvel album. Je trouve ce titre très mystérieux, vous pouvez nous éclairer ?
Je crois que la définition de Wikipedia est limpide : "Un phénomène dans lequel deux particules (ou groupes de particules) forment un système lié, et présentent des états quantiques dépendant l'un de l'autre quelle que soit la distance qui les sépare."

Cet album est entièrement musical, proche de la musique contemporaine et minimaliste. Vous pouvez nous raconter l’élaboration du disque, quelles étaient les idées de départ ?
A vrai dire, je n’avais rien prémédité. J’ai décidé en 2016, de remettre mes mains dans ma station de travail MAO (LOGIC PRO) que j’avais laissée de côté plusieurs années. IL m’a fallu revoir  mes connaissances et le meilleur moyen pour cela m’a semblé être d’utiliser toutes les fonctionnalités à ma portée, pour voir où en étaient mes connaissances pratiques. J’ai ouvert une session « brouillon », tout y est passé. Le recording de mon piano tout d’abord, mais surtout j’étais pressée de faire mes propres samples à partir de choses touchées, frappées. Puis, amoureuse de la belle musique, j’ai forcément commencé à jouer des cordes sur mon clavier maitre, puis il fallait les orchestrer, et plein de choses sont arrivées derrière. J’ai rapidement cherché à monter une rythmique, sans me servir des batteries samplées existantes sur les banques de son. Je suis allée chercher des sons industriels que j’ai montés piste par piste. J’ai pris un pied terrible, cela a duré 2 mois quasiment, à raison de 10h minimum par jour, tant je voulais tout expérimenter. Et puis, il manquait la voix, j’ai branché le micro, et je suis partie de cette phrase que je me répétais en boucle : La vie m’échappe, mais la vie m’est chère… Le titre terminé faisait environ 15 minutes.  JETLAG est ce brouillon « terminé » qui clôture l’album Géométries sous-cutanées. J’ai eu l’idée très vite de faire une trilogie.




Vous attachez une importance aux visuels graphiques de vos pochettes, ainsi qu’aux clips, qui sont proche du court métrage artistique qui pourrait être exposé dans un musée/galerie dans le cadre d’une installation sonore et visuel. Vous pouvez nous parler de votre attrait à l’image ?
J’ai toute ma vie raisonné en cinématographique. Toutes mes pensées prennent la forme d’images, je ne m’explique pas cette déformation de mon esprit, mais elle est réellement là. Je vis tout en cinéma, tout le temps, même ma vie personnelle, chaque personnage se trouve dans mes scènes. Je réalise beaucoup de choses moi-même, mais sans aucune technique ni surtout sans matériel adéquat, mais je passe des heures (enfin celles qui me restent) à monter des petits films. Dans la rue, je filme tout le temps, et j’ai des giga énormes dans mon disque dur. 

Alors oui, pour moi le travail de la production musicale est incomplet s’il n’est pas relayé par une histoire cinématographique. J’essaie toujours de trouver des collaborations avec des artistes visuels indé. Mon dernier coup de cœur est allé à Anna Malina qui a réalisé ce magnifique clip pour EROS & THANATOS. C’est en me documentant sans cesse sur internet, que je rencontre ces « belles » personnes. On se parle, on s’enthousiasme mutuellement et les projets naissent ainsi. Caroline Lysiak qui a fait les artworks des pochettes a ainsi manifesté un jour le désir de faire son premier clip avec moi.


Dans votre discographie, il y a l’album PHOS, avec sa pochette noire qui tranche avec le reste de vos travaux. Vous pouvez nous éclairer (car on est bien dans l’obscurité) sur l’idée, l’élaboration de cet album ? Le style de cet album côtoie la chanson française. Il y a beaucoup de chant. Quelques mots sur l’idée de base pour créer cet album, à mon avis plus accessible pour l’amateur de la chanson française. L’album s’ouvre avec un morceau qui a pour titre Un Mouton et Une Rose. J’aime le choix, l’image de cette coordination insolite. Un mot sur le choix du nom de ce morceau ?
Il s’agit d’une collaboration avec un ami musicien dont le pseudo est Intratextures (il souhaite rester anonyme). J’avais envie de cette nouvelle expérience d’auteur, pas facile d’ailleurs. En général, on crée une musique pour mettre en valeur un texte. Là c’était l’inverse, je recevais les musiques, et j’avais pour rôle de leur donner une histoire. Encore une fois, il me fallait expérimenter une nouvelle expression, J’aime écrire depuis toujours, mais lorsque j’écrivais des chansons, je me mettais au piano et laissais les premières phrases arriver, puis je notais et je revenais au piano. Là l’expérience était totalement différente. Déjà le choix de ne pas chanter, mais de parler, pour laisser une ampleur maximum aux mots.  A nouveau mon système cinématographique s’est mis en mode automatique. J’ai dû écouter plusieurs fois avant de prendre une direction pour chacune d’entre elles. Le premier titre de l’album est une sorte de métaphore politique, et poétique en même temps entre Saint-Exupéry et Ronsard, et ce symbole du mouton qui, en troupeau grégaire, attend la résurrection de la rose socialiste.
En attendant la métamorphose
j’entasse des milliers de choses
Dont un mouton et une rose
Qui ce matin avait éclose (Un mouton et une rose).

Chez vous, en général, le choix/l’association des mots est souvent amusant et étonnant pour nommer le titre. Le titre vient après ou avant l’écriture du texte ?
En général, il vient quand j’ai composé 2 ou 3 titres. Je cherche toujours un sens spirituel et je sais déjà quel sera l’esprit et l’interprétation que les autres en feront.

Est-ce que vous écrivez vos textes à la main sur une feuille blanche, ou bien directement sur l’ordinateur ou une tablette ?  A l’heure du tweet, du SMS, que pensez de l’écriture manuel avec un stylo de qualité ? La calligraphie de l’écriture vous intéresse ?
Je rêvasse souvent, et il peut m’arriver une phrase ou plutôt une suite de phrases,  que je sois en voiture, ou dans la rue, ou dans mon lit. Si je n’ai pas de papier sous la main, j’écris une note sur mon portable ou je m’envoie un mail. Il m’arrive quelquefois de m’envoyer 2 ou 3 mails de suite, car j’ai déjà trouvé un développement. Ensuite, je me mets à l’ordi, et je mets un disque souvent de musique classique pour trouver un rythme d’écriture, et une emphase, une mise en émotion. Ensuite, les phrases deviennent comme de la musique, elles doivent remplir des intervalles, et laisser place à l’imaginaire,  j’ai une espèce d’automatisme de rimes ou de non-rimes, de juxtapositions de mots, un peu d’almanach Vermot (sourire) et une écriture quasi-automatique, les mots jaillissent assez facilement « Schizo, je freine, j’ai perdu les rênes, ce cheval qui prend l’eau et la peur du galop... »
Je ne m’interdis rien, et m’interdis plutôt l’académisme.

Voilà, imaginons que je fais connaissance avec vous lors d’une soirée chez un ami commun. On se met à parler de votre travail, et je vous demande de quoi parlent vos chansons. Vous me répondez quoi ? Quelles sont vos obsessions qui reviennent tel un mantra dans vos textes ?
Immédiatement, je vous réponds qu’elles parlent de l’amour impossible mais toujours cherché, imparfait mais rêvé, des premières émotions et des échecs  mais aussi de la puissance de la femme, telle que je me sens moi-même, puissance au sens de la densité, de l’instinct.
« Je suis une femme qui court avec les loups, et tous les coups me sont permis s’ils sont des coups de foudre ».
Je n’aime pas et je ne sais pas d’ailleurs, écrire des textes uniquement descriptifs s’ils ne sont pas la description d’un paysage tourmenté ou d’un espace grandiose, et j’aime l’idée que l’on ait envie de sauver le monde, cela se retrouve souvent dans mes textes aussi.

Pour une personne qui ne connait pas votre musique, univers artistique, comment la décrieriez-vous pour lui présenter votre/vos style(s) musicaux ?
J’ai expérimenté tant de choses, c’est un parcours qui est né de l’électro, puis le trip-hop, puis la pop indé, la pop cinématographique, la folk, la chanson française, pop et rock, et maintenant la musique néo-classique, très matinée de field recordings. C’est un parcours aux allures d’embardées, loin des routes balisées habituelles.
Alors il m’est bien difficile de me prêter à cet exercice de style. Je pense avoir laissé des gens en chemin, lorsque je suis venue à la musique instrumentale. A l’inverse, j’y ai gagné un autre public.
Je reprends ce que j’ai lu récemment et j’aimerais que l’on puisse considérer que mon travail de musicienne est une des manifestations de mon expression de vie, et que je l’expérimente en permanence :
« 
Catherine Watine, dont je suis le travail depuis quelques années maintenant (2010), est une artiste entière, qui ne triche pas. Pour elle, l'expression artistique est vitale, indispensable. Chacun de ces disques est un temps pris pour se poser, s'exprimer au plus près et pour partager. Sur son Facebook, elle place des mots, des images, témoigne de sa vie, de ses réflexions et aussi de ses interrogations. Je l'avais déjà mentionné (je relis mes chroniques, une habitude...) et je le réitère car c'est important. C'est une personne riche et, lorsque vient le moment où une sortie d'album advient, ceux qui apprécient son travail et la suivent, comme moi, ont en tête un cheminement, des références communes, des épreuves, un making-of, toutes proportions gardées. Je vous invite donc fortement, si vous aimez ces nouveaux titres, à considérer aussi ce travail de mise en lumières global, intéressant sur le plan humain, mais aussi sur le plan artistique puisque le processus révèle ce que l'Art transcende. Merci à elle pour ces dévoilements. (Sylvian Nicolino – Obsküre Mag)

Quels sont vos projets pour 2020-21 ?
La 3ème partie de la trilogie commencée avec Géométries sous-cutanées en 2018 et Intrications Quantiques en 2019. J’ai à priori déjà le titre de l’album : Out Of Boundaries. J’ai composé quasiment tout l’album, mais j’ai encore beaucoup de travail à y faire pour lui apporter la résonance souhaitée. Et je continue à composer sans but précis et je continue à écrire sans but précis.

S’il y un message à faire passer à nos lecteurs c’est ici !
Si une idée vous revient souvent, qu’elle devient incrustante, c’est le signe imparable que vous devez la suivre, même si pour cela, vous devez déconstruire votre vie. Quant à la musique, c’est une respiration pour l’âme, que l’on joue d’un instrument, que l’on compose, que l’on orchestre, que l’on enregistre des bruits du quotidien pour les organiser ensuite, c’est une dimension qui n’est pas de l’ordre mathématique, mais elle sert une harmonie universelle.
Chez moi, c’est une nécessité, je ne peux pas rester éloignée de mon piano ou de mon logiciel de musique, très longtemps… Ne vous privez pas d’en écouter, ou d’en faire, et n’hésitez pas à aller sur des terrains que vous ne connaissez pas encore, écoutez des choses plus hermétiques, elles finiront bien par vous ouvrir. J’espère que vous aurez l’envie de venir chez moi.

 


Nota : Les albums de Watine sont des autoproductions (label maison Catgang Music), avec comme partenaires pour les États-Unis le label Time Released Sound et pour l’Angleterre Norman Records et Juno Records. Les albums (physiques et numériques) sont disponibles via le site Bandcamp et pour les parisiens chez le disquaire le Souffle Continu (XIème arrt)  ( https://www.soufflecontinu.com/index.php?f=shop ). Les versions digitales sont disponibles sur toutes plate-formes.

https://watine.bandcamp.com/

https://www.watineprod.com/

https://www.facebook.com/Watine.officiel/

 





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire