La musique poétique de Watine porte au rêve, au monde imaginaire. Sa musique sensorielle est au carrefour de la BO de film, de la musique contemporaine, concrète et progressive, du trip-hop et de la new wave. Entre Harold Budd, Steve Reich, Tangerine Dream et Michael Nyman, les mélodies des compos de Watine enivrent notre esprit qui prend des ailes. Les nappes de vagues électroniques et les cordes flottantes, glissent entre nos oreilles pour nous faire voyager vers un monde inconnu ou pour entrer dans un tableau de René Magritte. Ces compositions sont principalement instrumentales, mais parfois Watine pose sa voix avec délicatesse. Là son chant parlé est poétique et proche du conteur qui nous lit une histoire éternelle. Ne boudons pas l’invitation au voyage musical de Watine. Pour en connaitre quelques chemins, quelques traversés nocturnes ou sous un soleil de plomb, quelques vols vers une destination inconnue, faisons connaissance avec Watine, qui a eu la gentillesse et la patience de répondre à nos questions.
Vous avez
grandi dans un environnement artistique et plus particulièrement musical ?
Si oui, quels étaient les couleurs/styles artistiques qui vous ont aidés à
grandir ? Vos parents travaillaient dans quel domaine ? Vous avez
étudié le piano dès votre plus jeune âge ?
J’ai grandi à Nice, face au Jardin Albert 1er, et à 30
mètres de la Méditerranée. M’en est resté le besoin absolu de luminosité et
d’espaces.
J’étais très solitaire. J’ai toujours considéré la musique et même l’écriture
comme des plans cinématographiques avec les plus grands angles possibles à
trouver. Mon père était opticien, et ma mère au foyer avec 5 enfants avant de
se produire dans une émission télévisuelle qui lui a ouvert la porte sur le ministère
de la Culture, puis plus tard, à la mairie de Paris, comme conseiller de Paris
pour 1er et 4e arrondissement, chargée des associations.
A Nice, grand piano à queue dans le salon, une grand-mère pianiste, une
marraine organiste de concert, j’ai commencé les études du piano à 3 ans. Et
dès lors, la musique m’a envahie pour ne plus me quitter. Bien sur les grands
classiques, mais aussi les imports américains, ma grand-mère, outre être
co-fondatrice des Jeunesses Musicales de France, tenait un magasin de
disques à Valence, et j’attendais avec impatience les vacances pour m’abreuver.
Elle avait également un orgue et un piano à queue dans son salon. Pourtant je
fus la seule de tous se petits-enfants à me mettre sérieusement à la musique.
Watine
est un pseudo ou bien votre nom de famille ?
Ni l’un ni l’autre, je pourrais dire, c’était le nom de famille de mon
mari, malheureusement parti d’une saloperie de cancer. Je trouvais que c’était
doux. Quand il s’est agi de trouver un nom pour le premier album, je l’ai pris
sans trop réfléchir et puis, je l’ai gardé.
Vous
pouvez nous raconter en quelques dates clés, votre parcours musical ?
Parcours de piano en premier lieu, premier concert à 7 ans, avec ma répétitrice
à mes côtés sur le banc de piano, puis partie à Paris à l’âge de 8 ans, j’ai
repassé quelques concours, le « Rachmaninoff » et le
« Nerini » pour lesquels j’ai obtenu les premiers prix. Et puis, j’ai
vite eu envie de sortir des partitions des maitres, j’avais envie
d’expérimenter ce que j’entendais dans ma tête.
Votre
premier album Dermaphodite
date de 2006. Pourquoi le choix de ce titre pour une première visite/rencontre
avec le public, le curieux ? Avec le regard, l’oreille d’aujourd’hui,
aimeriez-vous changer quelque chose sur ce disque ? Au pire, y va-t-il
des/un défaut sonore, esthétique que vous regrettez aujourd’hui 14 ans
après ?
Le choix du titre vient de ma manie de trouver des doubles sens aux
mots et d’en créer de nouveaux pour donner une nouvelle densité aux choses.
Alors le Derme, la peau, et Aphrodite, la déesse de l’amour... je n’ai pu
m’empêcher de les associer. L’amour à fleur de peau, en quelque sorte, et pour
ce premier album que j’ai failli ne pas sortir, tant j’avais peur, j’étais
effectivement à fleur de peau. Premier album, forcément des choses que l’on
peut regretter, peut-être cette voix si peu affirmée, c’était en devenir. Il ne
faut jamais regretter le parcours que l’on emprunte, car il fait partie de nous,
et détermine le suivant.
Avant de
réaliser ce disque, quel a été votre vie à la fois salariale et
artistique ?
Sans trop rentrer dans les détails, j’ai passé ma vie à voyager pour
mettre en scène des voyages extraordinaires que l’on ne trouve pas dans les
catalogues de voyage. Une première expérience comme rédactrice de livres de
tourisme sous la houlette d’un journaliste, et ensuite la création de voyages
hors du temps à l’étranger. J’ai par exemple monté un camp de tentes pour 150
personnes dans Monument Valley, pour y passer une nuit avec une soirée feu de
camp. Une marche avec un chef indien, et une infirmière pour les éventuelles
piqures de serpents. J’ai aussi organisé une collecte pour pouvoir faire
construire une aile de radiologie dans un hôpital en Inde, en faisant faire des
dessins à des enfants dans le Rajasthan, ces dessins ont été achetés par des
patrons d’entreprise qui venant en voyage pour l’inauguration de la salle de
radiologie, se sont fait remettre les dessins sur place. L’un d’entre eux a
pris en charge les études de l’un des enfants. J’ai monté un rallye automobile
pour des journalistes Auto, dans le désert à la frontière tuniso-lybienne.
Avec le
recul, comment voyez-vous votre parcours/style musical ? Le chemin depuis Dermaphrodite
jusqu’à Intrication Quantiques a
t-il été un long fleuve tranquille, ou au contraire un long chemin cabossé avec
de nombreux nids de poule ?
C’est beaucoup plus simple que cela ! Je suis
extrêmement instinctive, et je ne me force jamais à rien, ce qui d’ailleurs m’a
poussé à ne pas signer avec un label, après le premier et surtout le deuxième
album B-Side Life qui connaissait un vrai succès d’estime, et puis,
j’avais monté un groupe, nous tournions à 4 ou 5. J’ai eu un arrêt sur image
(problème de santé) et j’ai annulé la belle tournée dans les SMAC qui nous
attendaient. A cette époque, nous arrivions à remplir de jolies salles moyennes
jusqu’à 300 personnes. Mais cela ne m’intéressait pas vraiment de prendre un ce
chemin professionnel et ce problème de santé finalement m’a recentré sur ce que
j’aimais faire, composer, jouer pour mes amis. Depuis, j’ai pris l’habitude de
produire et de sortir mes disques toute seule, dans le « mood » du
moment. Je rejoins maintenant mes sensations de petite fille, tellement imprégnée
de musique classique et tellement curieuse de tout, prête à faire toutes les
expériences sonores.
Entre le visuel des pochettes et le style musical, j’ai l’impression
que vos deux derniers albums se répondent ? Je me trompe ? S’il y a
un rapport, vous pouvez nous raconter le lien.
La collaboration avec Caroline Lysiak aka VEL a commencé avec l’album Still
Grounds for Love, et depuis, elle est aux commandes de tous les artworks.
J’aime sa sensibilité et sa spiritualité. Effectivement pour les 2 derniers
albums, dans la mesure où j’avais l’idée de faire une trilogie, il était
important d’avoir un fil conducteur. Je suis revenue au premier jour
d’Aphrodite, en imaginant que je pouvais être cette femme traversée par des
courants d’air, des énergies, des planètes. Etre traversée, c’est ne pas résister
à la vie, c’est accompagner les expériences dans chaque présent.
Vous avez
sorti une version remix de l’album Géométrie Sous-Cutanées, avec
notamment plusieurs remix du même morceau avec divers DJ/intervenants. Vous
pouvez nous parler de ce travail, pourquoi des versions remix ? C’est
suite à des rencontres ? Le choix des invités/DJ/intervenants c’est fait
sous quel critère ?
J’avais déjà fait cette expérience des relectures d’album avec Still Grounds for love – l’album
s’appelle Maison WATINE, et je le confectionne à l’unité quand on me le
demande. A cette occasion, j’avais moi-même fait un remix dans lequel je
m’étais attachée à prendre des instants de chaque titre en quelque sorte. C’est
le remix qui s’appelle Sailors (https://watine.bandcamp.com/track/sailors-remix-by-catherine-watine
). C’est grâce à ce travail que j’ai fait pour ce titre que je me suis dit que
j’allais un jour prochain me mettre vraiment à la réalisation. Les autres
titres de ce Maison WATINE sont des petits bijoux réalisés avec des amis
qui me sont chers.
J’ai souhaité recommencer cette expérience avec l’album Géométries sous-cutanées. J’avais eu la chance de converser avec l’un des membres fondateurs du groupe HOOD que je vénère, Richard Adams, et je lui ai demandé s’il accepterait de faire une relecture en posant sa voix également, j’avais également travaillé avec Martyn Barker en Angleterre, qui est un batteur extraordinaire et j’ai eu envie aussi de lui demander. Pareil avec Christian Quermalet ! L’idée n’avait plus qu’à suivre son chemin. Je souhaitais faire un véritable album, travaillé comme un enchaînement des meilleurs instants de chacune de leurs relectures, une promenade à travers les pièces de la Maison Géométries. Pour certaines, on s’y attarde, d’autres plus énigmatiques sont esquissés.
Ce
vinyle a été tiré en 80 exemplaires numérotés dont 15 pour les participants
dont je rappelle les noms : Richard
Adams, Sarah Amsellem, Martyn Barker, Geoffroy aka Tycho Brahe,
Pat aka Chapi Chapo, Julien Jaffre aka Ruliano Des Bois, Fabrice
Laureau aka F/LOR,
Laurent aka Infratextures, Jon Kennedy, Sathy Ngouane, Sébastien
Paindestre,
Laurent Perrier aka ZONK’T, Christian Quermalet, Laurent
Saiet, Damien Somville.
Intrications Quantiques, est le titre du nouvel album. Je trouve ce
titre très mystérieux, vous pouvez nous éclairer ?
Je crois que la définition de Wikipedia est limpide :
"Un phénomène dans lequel deux particules (ou groupes de
particules) forment un système lié, et présentent des états quantiques dépendant l'un de l'autre quelle que soit la distance
qui les sépare."
Cet album est entièrement musical, proche de la
musique contemporaine et minimaliste. Vous pouvez nous raconter l’élaboration
du disque, quelles étaient les idées de départ ?
A vrai dire,
je n’avais rien prémédité. J’ai décidé en 2016, de
remettre mes mains dans ma station de travail MAO (LOGIC PRO) que j’avais
laissée de côté plusieurs années. IL m’a fallu revoir mes connaissances
et le meilleur moyen pour cela m’a semblé être d’utiliser toutes les
fonctionnalités à ma portée, pour voir où en étaient mes connaissances
pratiques. J’ai ouvert une session « brouillon », tout y est passé.
Le recording de mon piano tout d’abord, mais surtout j’étais pressée de faire
mes propres samples à partir de choses touchées, frappées. Puis, amoureuse de
la belle musique, j’ai forcément commencé à jouer des cordes sur mon clavier
maitre, puis il fallait les orchestrer, et plein de choses sont arrivées
derrière. J’ai rapidement cherché à monter une rythmique, sans me servir des
batteries samplées existantes sur les banques de son. Je suis allée chercher
des sons industriels que j’ai montés piste par piste. J’ai pris un pied
terrible, cela a duré 2 mois quasiment, à raison de 10h minimum par jour, tant
je voulais tout expérimenter. Et puis, il manquait la voix, j’ai branché le
micro, et je suis partie de cette phrase que je me répétais en boucle : La
vie m’échappe, mais la vie m’est chère… Le titre terminé faisait environ 15
minutes. JETLAG est ce brouillon « terminé » qui clôture
l’album Géométries sous-cutanées. J’ai eu l’idée très vite de faire une
trilogie.
Vous
attachez une importance aux visuels graphiques de vos pochettes, ainsi qu’aux
clips, qui sont proche du court métrage artistique qui pourrait être exposé
dans un musée/galerie dans le cadre d’une installation sonore et visuel. Vous
pouvez nous parler de votre attrait à l’image ?
J’ai toute ma vie raisonné en cinématographique. Toutes mes pensées
prennent la forme d’images, je ne m’explique pas cette déformation de mon
esprit, mais elle est réellement là. Je vis tout en cinéma, tout le temps, même
ma vie personnelle, chaque personnage se trouve dans mes scènes. Je réalise
beaucoup de choses moi-même, mais sans aucune technique ni surtout sans
matériel adéquat, mais je passe des heures (enfin celles qui me restent) à
monter des petits films. Dans la rue, je filme tout le temps, et j’ai des giga
énormes dans mon disque dur.
Alors oui, pour moi le travail de la production musicale est incomplet s’il n’est pas relayé par une histoire cinématographique. J’essaie toujours de trouver des collaborations avec des artistes visuels indé. Mon dernier coup de cœur est allé à Anna Malina qui a réalisé ce magnifique clip pour EROS & THANATOS. C’est en me documentant sans cesse sur internet, que je rencontre ces « belles » personnes. On se parle, on s’enthousiasme mutuellement et les projets naissent ainsi. Caroline Lysiak qui a fait les artworks des pochettes a ainsi manifesté un jour le désir de faire son premier clip avec moi.
Dans votre discographie, il y a
l’album PHOS, avec sa pochette noire
qui tranche avec le reste de vos travaux. Vous pouvez nous éclairer (car on est
bien dans l’obscurité) sur l’idée, l’élaboration de cet album ? Le style de cet album côtoie la chanson
française. Il y a beaucoup de chant. Quelques mots sur l’idée de base pour
créer cet album, à mon avis plus accessible pour l’amateur de la chanson
française. L’album s’ouvre avec un morceau qui a pour titre Un Mouton et Une
Rose. J’aime le choix, l’image de cette coordination insolite. Un mot sur
le choix du nom de ce morceau ?
Il s’agit d’une collaboration avec un ami musicien dont le pseudo est Intratextures (il souhaite rester
anonyme). J’avais envie de cette nouvelle expérience d’auteur, pas facile
d’ailleurs. En général, on crée une musique pour mettre en valeur un texte. Là
c’était l’inverse, je recevais les musiques, et j’avais pour rôle de leur
donner une histoire. Encore une fois, il me fallait expérimenter une nouvelle
expression, J’aime écrire depuis toujours, mais lorsque j’écrivais des
chansons, je me mettais au piano et laissais les premières phrases arriver, puis
je notais et je revenais au piano. Là l’expérience était totalement différente.
Déjà le choix de ne pas chanter, mais de parler, pour laisser une ampleur
maximum aux mots. A nouveau mon système
cinématographique s’est mis en mode automatique. J’ai dû écouter plusieurs fois
avant de prendre une direction pour chacune d’entre elles. Le premier titre de
l’album est une sorte de métaphore politique, et poétique en même temps entre Saint-Exupéry
et Ronsard, et ce symbole du mouton qui, en troupeau grégaire, attend la
résurrection de la rose socialiste.
En attendant la métamorphose
j’entasse des milliers de choses
Dont un mouton et une rose
Qui ce matin avait éclose (Un mouton et une rose).
Chez
vous, en général, le choix/l’association des mots est souvent amusant et
étonnant pour nommer le titre. Le titre vient après ou avant l’écriture du
texte ?
En général, il vient quand j’ai composé 2 ou 3 titres. Je cherche
toujours un sens spirituel et je sais déjà quel sera l’esprit et
l’interprétation que les autres en feront.
Est-ce
que vous écrivez vos textes à la main sur une feuille blanche, ou bien
directement sur l’ordinateur ou une tablette ? A l’heure du tweet, du SMS, que pensez de
l’écriture manuel avec un stylo de qualité ? La calligraphie de
l’écriture vous intéresse ?
Je rêvasse souvent, et il peut m’arriver une phrase ou plutôt une suite
de phrases, que je sois en voiture, ou
dans la rue, ou dans mon lit. Si je n’ai pas de papier sous la main, j’écris
une note sur mon portable ou je m’envoie un mail. Il m’arrive quelquefois de
m’envoyer 2 ou 3 mails de suite, car j’ai déjà trouvé un développement.
Ensuite, je me mets à l’ordi, et je mets un disque souvent de musique classique
pour trouver un rythme d’écriture, et une emphase, une mise en émotion. Ensuite,
les phrases deviennent comme de la musique, elles doivent remplir des
intervalles, et laisser place à l’imaginaire,
j’ai une espèce d’automatisme de rimes ou de non-rimes, de
juxtapositions de mots, un peu d’almanach Vermot
(sourire) et une écriture quasi-automatique, les mots jaillissent assez
facilement « Schizo, je freine, j’ai perdu les rênes, ce cheval qui prend
l’eau et la peur du galop... »
Je ne m’interdis rien, et m’interdis plutôt l’académisme.
Voilà,
imaginons que je fais connaissance avec vous lors d’une soirée chez un ami
commun. On se met à parler de votre travail, et je vous demande de quoi parlent
vos chansons. Vous me répondez quoi ? Quelles sont vos obsessions qui
reviennent tel un mantra dans vos textes ?
Immédiatement, je vous réponds qu’elles parlent de l’amour impossible
mais toujours cherché, imparfait mais rêvé, des premières émotions et des
échecs mais aussi de la puissance de la
femme, telle que je me sens moi-même, puissance au sens de la densité, de
l’instinct.
« Je suis une femme qui court avec les loups, et tous les coups me sont
permis s’ils sont des coups de foudre ».
Je n’aime pas et je ne sais pas d’ailleurs, écrire des textes uniquement
descriptifs s’ils ne sont pas la description d’un paysage tourmenté ou d’un espace
grandiose, et j’aime l’idée que l’on ait envie de sauver le monde, cela se
retrouve souvent dans mes textes aussi.
Pour une
personne qui ne connait pas votre musique, univers artistique, comment la
décrieriez-vous pour lui présenter votre/vos style(s) musicaux ?
J’ai expérimenté tant de choses, c’est
un parcours qui est né de l’électro, puis le trip-hop, puis la pop indé, la pop
cinématographique, la folk, la chanson française, pop et rock, et maintenant la
musique néo-classique, très matinée de field recordings. C’est un parcours aux
allures d’embardées, loin des routes balisées habituelles.
Alors il m’est bien difficile de me prêter à cet exercice de style. Je pense
avoir laissé des gens en chemin, lorsque je suis venue à la musique
instrumentale. A l’inverse, j’y ai gagné un autre public.
Je reprends ce que j’ai lu récemment et j’aimerais que l’on puisse considérer
que mon travail de musicienne est une des manifestations de mon expression de
vie, et que je l’expérimente en permanence :
« Catherine Watine, dont je
suis le travail depuis quelques années maintenant (2010), est une artiste
entière, qui ne triche pas. Pour elle, l'expression artistique est vitale, indispensable.
Chacun de ces disques est un temps pris pour se poser, s'exprimer au plus près
et pour partager. Sur son Facebook, elle place des mots, des images, témoigne
de sa vie, de ses réflexions et aussi de ses interrogations. Je l'avais déjà
mentionné (je relis mes chroniques, une habitude...) et je le réitère car c'est
important. C'est une personne riche et, lorsque vient le moment où une sortie
d'album advient, ceux qui apprécient son travail et la suivent, comme moi, ont
en tête un cheminement, des références communes, des épreuves, un making-of,
toutes proportions gardées. Je vous invite donc fortement, si vous aimez ces
nouveaux titres, à considérer aussi ce travail de mise en lumières global,
intéressant sur le plan humain, mais aussi sur le plan artistique puisque le
processus révèle ce que l'Art transcende. Merci à elle pour ces dévoilements. (Sylvian Nicolino – Obsküre Mag)
Quels
sont vos projets pour 2020-21 ?
La 3ème partie de la trilogie commencée avec Géométries
sous-cutanées en 2018 et Intrications Quantiques en 2019. J’ai à
priori déjà le titre de l’album : Out Of Boundaries. J’ai composé
quasiment tout l’album, mais j’ai encore beaucoup de travail à y faire pour lui
apporter la résonance souhaitée. Et je continue à composer sans but précis et
je continue à écrire sans but précis.
S’il y un message à faire passer à
nos lecteurs c’est ici !
Si une idée
vous revient souvent, qu’elle devient incrustante, c’est le signe imparable que
vous devez la suivre, même si pour cela, vous devez déconstruire votre vie.
Quant à la musique, c’est une respiration pour l’âme, que l’on joue d’un
instrument, que l’on compose, que l’on orchestre, que l’on enregistre des
bruits du quotidien pour les organiser ensuite, c’est une dimension qui n’est
pas de l’ordre mathématique, mais elle sert une harmonie universelle.
Chez moi, c’est une nécessité, je ne peux pas rester éloignée de mon piano ou
de mon logiciel de musique, très longtemps… Ne vous privez pas d’en écouter, ou
d’en faire, et n’hésitez pas à aller sur des terrains que vous ne connaissez
pas encore, écoutez des choses plus hermétiques, elles finiront bien par vous
ouvrir. J’espère que vous aurez l’envie de venir chez moi.
Nota : Les albums de Watine sont des autoproductions (label maison Catgang Music), avec comme partenaires pour les États-Unis le label Time Released Sound et pour l’Angleterre Norman Records et Juno Records. Les albums (physiques et numériques) sont disponibles via le site Bandcamp et pour les parisiens chez le disquaire le Souffle Continu (XIème arrt) ( https://www.soufflecontinu.com/index.php?f=shop ). Les versions digitales sont disponibles sur toutes plate-formes.
https://www.facebook.com/Watine.officiel/
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