vendredi 9 octobre 2020

CHERIBIBI Acte XI "veut en découdre !" (On Y Vas) – Octobre 2020


Yep ! Le nouveau Chéribibi est disponible chez tous les bons épiciers de l’hexagone. Ce fanzine à parution irrégulière (un n° tous les deux ans en moyenne) est à mon avis le meilleur fanzine écrit en langue française. Je n’oublie pas Abus Dangereux (notamment pour sa longévité, année de naissance : 1987) et Persona avec son sommaire et son papier très classe (OK, comme j’écris dans Abus Dangereux et Persona, mon avis est un peu biaisé), ainsi que certains fanzines consacrés au cinéma bis (L’Insatiable, Diabolik Zine, Medusa, Trash Times) qui sont écrits et réalisés par des vrais fans qui aiment faire découvrir des nouveautés, curiosités et œuvres/artistes oubliés à réhabiliter, avant de passer « l’arme à gauche ».

Le précédent n° de Chéribibi était un spécial La Créature du Lac Noir, avec en cadeau des lunettes 3D (en clin d’œil à l’émission La Dernière Séance présentée par Eddy Mitchell) pour lire une vingtaine de pages prévues pour la 3D. Le nouveau n° est un spécial Femmes pirates, et pas d’inquiétude, ici pas de masque jetable en cadeau.

Ce n° est une fois de plus exceptionnel (succéder au charisme en noir et blanc de la Créature n’était pas évident), avec son sommaire qui n’en a rien à battre des nouveautés vinyles du moment et du prochain groupe à découvrir en 2021. Non, qu’importe le moment, présent, passé ou futurs, le staff de Chéribibi propose des articles sur la musique, le cinéma, le sport, la société, la culture populaire, le polar avec juste l’envie d’écrire sur le sujet choisi par l’auteur. Sur les « 132 pages de couture populaire » de Chéribibi Acte XI, il y a par ordre d’apparition, une longue interview du groupe de ska The Selecter. À noter page 9, une photo de 1980 où l’on voit la chanteuse Pauline Black avec Chrissie Hynde, Debbie Harry, Viv Albertine, Siouxie Sioux, Poly Styrène, soit une belle brochette de rockeuses inspirées et actives qui vont marquer l’histoire du punk rock. 

Ensuite 8 pages d’interview avec la boxeuse Aya Cissoko, une interview de Wayne Kramer, guitariste du groupe de Détroit (sound !) MC5, réalisé par téléphone en 2010, suivi de la diva de la Motown (Détroit soul !) Martha Reeves qui a droit à une interview avec 3 pages en couleurs, réalisée en 2014 lors de son passage au New Morning, suivi du duo de DJ de Detroit (mix !) Invincible et Waajeed (que je découvre, car je n’en ai jamais entendu parler).

On fait une pause, car à partir de la page 46, c’est le fameux dossier sur les femmes pirates, avec un interlude « reggae pirate » qui nous amène à la page 72. Le dossier est richement (pour seulement 8 euros, c’est le prix de bibi) illustré de couvertures de revues (polar, BD, roman de gare), d’affiches de films, documents d’archives et d’exploitation, jouets dérivés, bref une belle mise en page pour dévorer le texte écrit sur ces femmes fortes et déterminées. L’enchaînement est comme une évidence, une longue et belle interview de Jean-Pierre Dionnet qui vient de publier sa bio Mes Moires. Avec sa culture sur le cinéma de genre, de quartier, 9 pages c’est juste le minimum tant le Dionnet aime causer. Le lecteur nostalgique des années Métal Hurlant et Sex Machine ne s’en plaindra pas ! Juste après, un face à face entre l’héroïne du comix Wonder Woman et Rosie The Riveter. Je ne vous en dis pas plus. 


Après c’est du lourd. Une interview du cinéaste/producteur Roger Corman. Au lieu d’un long discours, le titre de son livre résume bien sa longue carrière : Comment j’ai fait 100 films sans jamais perdre un centime (édité chez Capricci). 

On enchaîne avec un article sur le cinéma d’action en Ouganda, une interview de Costa-Gavras (Z et L’Aveu restent encore en 2020 des films politiques intenses), une interview du guitariste de blues Roland Oldham (avant son décès le 16 mars 2019, suite à un cancer des os) qui parle des essais nucléaire de la France en Polynésie et changement de registre avec le groupe old punk The Toy Dolls. On arrive jusqu’à la page 130 avec des chroniques de disques, de livres, de fanzines, dont une chronique dessinée par Riri (la pote de Dédé Macchabée) au sujet du livre Trente ans de Cavale écrit par Gilles Bertin, ex-membre du groupe Camera Silens. Ouf ! 

Il nous faudra au moins une semaine pour lire attentivement ce n° à la mise en page en noir et blanc et couleur soignée, rempli d’interviews et d’articles qui nous servirons de support pour de futurs sujets à évoquer en société ou pour nos archives personnelles. Oui, on va le garder bien au chaud ce Chéribibi acte XI.

https://www.cheribibi.net/






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