Pas sûr qu’avec ce numéro 37 spécial Paris qu’on va calmer le clivage Paris – Province, avec le monopole qu’impose la capitale sur le reste du territoire français, que cela soit politique, sportive ou culturel, et dans ce domaine le rock n’est pas épargné. Cela fait depuis bien longtemps qu’il y a la petite guéguerre (certes sans tir de rafale, ni prise d’otages) qui commence dès le passage du périphérique, avec le 9-3 pour le hip hop ou Versailles et la french touch présente au sommaire. Ainsi pages 64 à 72 du n° Ici c’est Paris, il y a l’article Le conflit Paris-province expliqué par la sociologie. Le sociologue Benoit Coquard parle ruralité et urbanisme. Avant de poursuivre, on ne va pas jeter la pierre à Gonzaï, soit disant une revue branchouille, leur n°21 (juin-août 2017) titré La gaule était un guide plutôt bien foutu de la France underground, avec un bon article sur chaque région, donc acte en « Bleu blanc rouge ».
La Station/Gare des Mines
Cela fait un bon moment que je n’ai pas croisé l’ami Éric Stil dans le quartier du 20ème arrt, et voilà que je retrouve en couverture de Gonzaï, avec la tour Eiffel entre les dents. Dans le milieu rock et fêtes nocturnes underground de la capitale, où plutôt dans l’Est de la capitale, Éric est une personnalité haute en couleur qui ne passe pas inaperçu, du moins de par son sourire et son énergie positive. Il est entre autre une figure de l’assos Le Garage Mu et à la programmation de La Station, lieu étonnant situé dans une ancienne gare de charbon de la SNCF qui longe le périphérique. L’endroit évoque une friche à Berlin ou Manchester.
Ambiance des beaux soirs à l’Espace B
Le sommaire du numéro est essentiellement consacré aux lieux rock (bars, salles, squats, friches) de la capitale, n’hésitant pas à faire le grand écart entre Le Baron, minuscule boite sélect du 8ème pour les fils de bourges du 4/40 et le squat La Miroiterie dans le 20ème et son public punk HC. Un petit état des lieux, chacun important à son niveau est dressé avec une petite chronique sur chaque espace (Le Klub, Le Zorba, Le Cirque Électrique, Le Klub, L’Internationnal, La Pointe Lafayette, La Gare aux Gorilles, La Flèche D’or…), jusqu’à Montreuil considéré comme le 21ème arrt. Si une bonne partie des lieux sont présents au sommaires (La Station, Le Petit Bain, A La Folie, L’Espace B, Le Pop In), par contre certains n’existent plus (La Miroiterie, Le Baron, Le Berry, Le 9 Billards), et combien vont pourvoir rouvrir avec cette crise de pandémie qui dure trop longtemps ?
Rose Mercie à La Pointe Lafayette
Cotés personnalités, assos, collectifs, on sommaire dans le désordre il y a Le Wonder, Aladdin, Johann Zarca, Doxa Esta qui organise à mains nues des soirées top, le tout en jouant dans les supers groupes Belmont Witch et Rose Mercie, Xanaé Bove au sujet de son doc qu’elle a consacrée à la librairie Parallèles, célèbre lieu dédier à la contre-culture et ça depuis 1972, le dessinateur, illustrateur, photographe Philippe Morillon, l’écrivain dandy Jean Lorrain (1855-1906). Enfin, des papiers sur l’émission Paris Dernière, le quartier du 18ème arrt, la migration à Paris, les maisons closes, une nouvelle Paris 2079 écrit par Raffael Enault et une sélection de disques qui racontent Paris.
Hors dossier, il y a un bon article de 9 pages sur le groupe italien Goblin (Suspiria, Profondo Rosso) écrit par Benoit Sabatier, l’illustrateur de SF/SM Jean-Michel Nicollet, le groupe Poni Hoax, le voyant Monsieur Ivan, le « out » Ariel Pink et le youtubeur Cemcem.
Pour l’instant, sans l’ouverture des bars, des salles de concerts : = pas de concerts, pas de spectacles, pas de groupes en tournées, pas d’espaces, mais toujours les particules fines dans l’air et les trottinettes mal garées sur les trottoirs, Paris a perdu beaucoup de son éclat. Pas sûr que ce spécial Paris paraisse à la meilleur période, avec ses nombreuses incertitudes à cause des variants qui peuvent repousser les ouvertures de salles de concerts, notamment les concerts de rock, où les gestes barrières et masques sont une illusion. Par contre Paris a toujours eu des organisateurs qui arrivent à rendre vivant la ville avec trois bouts de ficelles, espérons que la pandémie ne les ont pas tout fait fuir la capitale pour un ailleurs plus verdoyant.
https://gonzai.com/produit/gonzai-n37-special-paris-underground/
Tiens, moi qui déteste le rap, exception pour ce morceau génial sur Paris (clin d'oeil à Daniel Darc à la fin) : https://www.youtube.com/watch?v=D3IXEbl5jhc
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