Après Jean-Pierre Decerf, Roger Roger/Nino Nardini/Eddie Warner, Bernard Estardy, voici Sauveur Mallia qui vient compléter la collection Space Oddities. Cette série est consacrée aux artistes de l’ombre, qui ont passé leur vie dans les studios d’enregistrement pour produire les chanteurs.es français.es des années 60s, 70s, 80s, pour trouver des musiques pour illustrer des émissions télé, jingles pour la radio, pour la publicité, soit le top des faiseurs français en matière de library music/illustration sonore, qui englobe tout style de musique (cosmique, jerk, pop, samba, sexy…).
D’origine italienne, Sauveur Mallia est né à Toulouse en 1949. Après avoir fait le conservatoire de Toulouse, où il étudie la contrebasse, avec en poche le premier prix, il débarque à Paris en 1973 pour travailler dans les meilleurs studios d’enregistrements de la capitale. Grace à Jannick Top, bassiste du groupe Magma, il décroche le poste de bassiste dans l’orchestre de Paul Mauriat pour une tournée de deux mois au Japon, puis en Corée, la Chine… Sa carrière en tant que bassiste est enclenché, et les contrats tombent pour jouer avec les chanteurs du moment : Gilles Servat, Bernard Lavilliers, Yves Simon, Yves Duteil, Nicolas Peyrac. Quand la musique disco débarque en 1977, Sauveur Mallia en compagnie d’amis musiciens va former le groupe Voyage. Sur le deuxième album de Voyage, le morceau Let’s Fly Away sera en 1978 un tube mondial. Avec la même équipe (producteur, musiciens + Jean-Pierre Sabar), Sauveur Mallia créé le groupe Arpadys qui ne sortira qu’un album aux sonorités cosmiques et lounge. Avec Arpadys et Voyage, les synthétiseurs (Korg, Moog) vont prendre une place importante pour la composition de la musique. Les synthés ne vont plus le quitter. En 1977, Sauveur Mallia compose son premier album pour l’éditeur d’illustration sonore Tele Music. Ce label français de prestige créé en 1966 par Roger Tokarz a vu passer tous les grands compositeurs/sorciers du son et sera la maison bleue de Sauveur Mallia. A noter que Sauveur Mallia est si proche de Roger Tokarz que celui-ci produira le groupe Voyage et pour Tele Music, le Sauveur va composer 120 albums. Pendant 17 ans, Sauveur Mallia va également habiller avec des jingles et génériques (70 par jour !) la station de radio France Info.
Les 14 morceaux qui sont compilé par Alexis Le-Tan et Jess pour ce 4ème volume de Space Oddities, proviennent des enregistrements publiés par Tele Music. Pour décrire les styles musicaux, les titres des morceaux parlent d’eux même : Space People, Robot Avenue, Surpersmurf, Electronic Africa, Star Odyssey, Synthetic Suspense… soit un mélange de cosmic music, d’électro SF, de disco space, d'exotica, de hip hop old school. Toutes les compos sont instrumentales. De pars l’utilisation des synthés, le son est très marqué par l’empreinte de son époque. On est bien dans l’espace-temps 1979-1984. Certaines notes ont pris une patine kitch rétro, style B.O. d’un nanar, mais l’ensemble reste une plaisir non défendu qu’on abusera à écouter sans modération.
Enfin, une fois de plus la pochette est magnifique. Ce visuel « cosmic good trip » est la plus belle des quatre et reflète bien le style musical de la compilation.
Nota : Toutes les infos de la chronique proviennent de l’interview de Sauveur Mallia qui est inclut dans le livret ou la pochette intérieure de la compilation.
https://www.bornbadrecords.net/releases/space-oddities-sauveur-mallia/
https://spaceoddities.bandcamp.com/album/space-oddities-sauveur-mallia-1979-1984
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