dimanche 14 août 2022

WALL OF VOODOO "Dark Continent" (I.R.S. Records/CBS Records) – 18 août 1981

En 1981, avec leur premier album Dark Continent, le groupe californien de Los Angeles Wall Of Voodoo est un OVNI musical. La voix du chanteur Stan Ridgway est unique et la musique en est de même. Le groupe existe depuis 1977, mais en France, c’est avec cet album qu’on les découvre. Il y a de bonnes critiques dans la presse, le nom du groupe (en référence au Wall Of Sound de Phil Spector), la pochette de Dark Continent donne envie de s’y intéresser. A la première écoute, on se demande ce qui se passe, tant leur musique ne ressemble pas à ce qu’on écoute en 1981 (Shake It Up de The Cars, East Side Story de The Squeeze, Dare de The Human League, Beauty and The Beat des Go-Go’s, Faith de The Cure, Computer World de Kraftwerk, La Folie de The Stranglers, Fire Of Love de Gun Club, Seppuku de Taxi Girl, Alle Ist Gut de DAF, Heaven Up Here d’Echo & The Bunnymen, Roman Gods de The Fleshtones, Positive Touch des Undertones, Oh Là Là d'Elli & Jacno…). Dès l’intro du premier morceau Red Light, on sait qu’on n’est pas en Angleterre, mais bien aux État Unis. Leur son est cinématographique, avec son ambiance nocturne, digne d’un polar en noir et blanc et une éblouissante lumière digne du paysage d'un western spaghetti. La voix de Stan Ridgway est difficile à décrire, le mélange du son des synthétiseurs est proches d’une B.O. de film avec une musique rock issue du punk, de la new wave, ainsi qu'une touche de blues proche du Gun Club/Jeffrey Lee Pierce. L’aspect musique de film n’est pas étonnant, car avant de former Wall Of Voodoo, Stan Ridgway (chant, harmonica, synthés) et Marc Moreland (guitare) font de la musique de film au sein de leur structure Acme Sounstracks. Une fois Wall Of Voodoo formé avec Bruce Moreland (basse, synthés), Chas Grey (synthés), Joe Nanini (batterie), Acme Soundstracks implose. Sur Dark Continent, il n’y a pas de tube. Pourtant le morceau Back In Flesh avait un bon potentiel pour passer à la radio. Par contre on retrouve le groupe qui interprète ce morceau dans le concert filmé Urgh ! A Music War réalisé en 1981 par Dereck Burbidge. Ce témoignage en image, contient une belle affiche avec les groupes de cette époque: XTC, Toyah, Oingo Boingo, Klaus Nomi, Gary Newman, Magazine, The Cramps, Devo, Pere Ubu, Joan Jett, X, The Cure …

Il faudra attendre la sortie du 2ème album Call Of The West (1982) avec le single Mexican Radio et son clip qui tourne en boucle sur MTV, pour que Wall Of Voodoo se fasse connaitre du grand public. C’est aussi ce qui fera leur perte. La drogue circule abondamment dans le groupe, rendant les comportements des membres incontrôlables. Stan Ridgway qui le groupe en 1983. En 1985 il publie son premier album solo The Big Heat avec le morceau Camouflage qui aura un bon succès en Europe. Son album suivant, Mosquito sorti en 1988, contient également des bons morceaux. Le 28 juin 1989, Stan Ridgway joue à Paris à l’Élysée Montmartre pour défendre ses nouveaux morceaux. Tel un despérados, il aime beaucoup jouer au lasso avec le fil de son micro. Quant aux autres membres de Wall Of Voodoo, ils vont publier deux autres albums, de qualités moyennes, avec le nouveau chanteur Andy Prieboy, qui n’a pas du tout le même timbre de voix que celui de Stan Ridgway. En 1988, c’est le clap de fin.

http://www.wallofvoodoo.net/






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