BLACK DEVIL DISCO CLUB au Supersonic à Paris le 14 août 2022

C’est toujours un plaisir de voir Bernard Fèvre, mieux connu sous le nom de Black Devil Disco Club, sur scène. Le visage, l’attitude de cet artiste éternellement jeune avec ses petits 76 ans, dégage une dose de sympathie contagieuse, qu’il transmet à travers sa musique électro, identifiable entre 1000. Soit un mélange de disco "space cosmic motorik" avec de l’électro SF "Game Boy" ludique. On a découverts sa musique en 2004, grâce à la réédition de son album Disco Club -sortie confidentiellement en 1978- par Richard D. James (Aphex Twin) sur son le label Rephlex. Mais avant, en 1999 le groupe The Chemical Brothers utilise pour son morceau Got Glint ? un sample de Bernard Fevre extrait du morceau  Earth Message publié en 1977 sur l’album Cosmos 2043. Ainsi la connaissance avec notre compatriote Bernard Fèvre est arrivée grâce aux anglais. Cela a permis de voir rééditer tous ses albums, quelques inédits époque 70 avec Orbit Ceremony 77, son album de Library Music, The Strange New World Of Bernard Fevre et surtout à Bernard de composer des nouveaux morceaux gravés sur cinq albums, dont le dernier Lucifer Is A Flower sorti en 2020 (1).

Pour chauffer l’ambiance du Supersonic, en cette veille du 15 août (soit 53 ans après le fameux festival de Woodstock, avec le 15 août 1969 les prestations de Ravi Shankar et Joan Baez), le batteur Scimia vêtu d’un masque de singe, va nous exécuter un set bien sympathique. Certes, jouer de la batterie sur le tube Pop Corn de Hot Butter c’est un peu "too much", mais en ce dimanche soir d’été, tout est permis !

Une petite pose et à 22h30 le synthétiseur et l’ordinateur portable de Black Devil Disco Club sont en place. Et hop, voici Bernard Fèvre tout sourire, en basket blanche et t-shirt noir  au visuel space/cinétique, qui commence son set avec un nouveau morceau chanté en Français. Soit un retour aux sources, car l’ami Bernard, sous le pseudo Milpatte, nous a gratiné dans les années 80, des 45tours chantés en français, qui auraient mérités un passage télé à Récré A2, l’émission star pour la jeunesse de l’époque. Après cette nouveauté pas encore publié, place au répertoire classique de Black Devil Disco Club, qui ne porte pas son nom pour rien. Car au bout de 10 minutes, le Supersonic est transformé en club, avec une interaction entre Bernard et le public qui sa "bruler en enfer" (dont une spectatrice qui va monter sur scène pour faire semblant de jouer sur la batterie posée dans le coin), pour l’amour de l’électro, de la techno et de la dance. A la différence d’un DJ lambda, la prestation de Bernard Fevre est vraiment live. Il n’est pas caché dans le noir, derrière ses platines, non, c’est un musicien qui a un contact direct avec le public, comme un chanteur/musicien de rock. Quand il fait avec sa voix les "Yam! e hey ho e-hey I am!" (The Devil In Us) et divers onomatopées à base "doudouoooooo" (la marque/touche unique BDDC) qu’il fait chanter au public, notre âme d’enfant revient en force, et le concert se transforme en boom techno pour adulescents. C’est ce qui explique l’éternelle jeunesse de Bernard Fèvre. Ainsi inutile de mettre des crèmes anti-ride, de boire un liquide de perlimpinpin, non juste écouter et danser sur la musique de Black Devil Disco Club, et c’est la cure de jouvence garantie. L’ambiance est tellement bonne, que le public (dont une fille qui porte un t-shirt du groupe punk Bérurier Noir) refuse de voir Bernard quitter la scène. Il est si ému, content de la réaction enthousiaste de la salle, qu’il va faire trois rappels non prévu. Après 90 minutes de live, les lumières se rallument sur les corps humides du public. Merci Bernard !

Black Devil Disco Club au Supersonis - 14/08/22 @ Paskal Larsen

(1): Chronique de l’album Lucifer Is A Flower et interview de Bernard Fèvre ici : https://paskallarsen.blogspot.com/2020/06/black-devil-disco-club-lucifer-is.html

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