Le label anglais Mr Bongo (où l’on trouve l’excellent duo Kit Sebastian) vient de rééditer l’album Juice du guitariste jazz japonais Ryo Kawasaki (1947-2020). Juice sorti en 1976 est son 5ème album studio. A noter que son premier album sorti en 1970 a un titre sans équivoque : Easy Listening Jazz Guitar. Mais c’est dans le jazz fusion, teinté de funk que le compositeur Ryo Kawasaki va se faire connaitre. Vers 1974, il s’installe à New York et va jouer avec Gil Evans, Elvin Jones, Chico Hamilton, Ted Curson et Joanne Brackeen. Justement sur Juice, Ryo Kawasaki va être entouré de musiciens américains chevronnés: aux synthétiseurs Tom Coster (Santana, John MacLaughlin) et Mike Lipskin (également aux percussions et à la production), à la basse Stu Woods (Annette Peacock, Henry Gross, Todd Rundgren), à la batterie Jimmy Young (Barry Manilow, Garry Glitter, Sister Sledge), aux percussions Muhammad Abdullah (Tom Harrell, Steve Reid), à la guitare rythmique Hugh McLipskin (B.B. King, Roberta Flack, sur l’album RAM de Paul et Linda McCartney, Marlena Shaw), au piano Andy Laverne (Stan Getz) et aux saxophones et flûte Sam Morrison qui va être sur plusieurs albums de Ryo Kawasaki. Soit une belle brochette de musiciens de studio.
Déjà avant d’évoquer la musique des 7 morceaux de Juice, notons la très belle pochette réalisée par Stanislaw Fernandes. On voit à l’intérieur de l’orange (mécanique ?) des composantes électroniques digne d’une mutation en Terminator après avoir bien pris ses 5 fruits par jour pendant une durée indéterminé.
Juice démarre très fort avec le morceau Raisins (orange aurait été trop facile), un pur instrumental qui mélange avec brio jazz, funk, disco, fusion cosmic, avec solos et groove dans le rouge. La basse bien en avant donne le la aux divers solos qui prennent leurs pieds (guitare, saxophone, synthétiseurs 70). Le morceau Sometime quitte le groove pour le lounge feutré, avec solo de saxophone et synthé acidulé, pour séduire sa belle. Cool man… ne brule pas les étapes, attend la fin de l’album ! The Breeze And I nous entraine dans l’easy listening jazzy avec une touche décalé du à quelques bidouillages de notes au synthé. Ici le jeu de guitare de Ryo Kawasaki est proche de Georges Benson. Comme l’indique son titre East Side Boogie est bien groove et légèrement boogie, avec ce son funk bien 70. Là on pence à Cortex. Les amateurs du genre, avec cette basse qui pulse comme un déchainé, ne peuvent qu’applaudir ses 6 minutes sans temps mort. El Toro mélange avec style, disco, jazz et trip cosmic auquel la descente n’est pas le sujet. Bamboo Child est le morceau qui a été le plus samplé (par Diamond D, Puff Daddy et Kool G Rap). Ce titre pré-électro balearic avec son ambiance cinématique, porté par une flûte qui nous fait planer est une petite merveille, qui à séduit depuis les années 80, tous les diggers du globe, à la recherche du morceau parfait qui ne vieillira jamais. Bamboo Child en fait partie. Andes fini le cocktail fruité en beauté, avec les notes de synthés en fusion pour Venus. Il est clair, ici on est dans le top du jazz funk 70 sous vitamine C. A écouter en compagnie de Donald Byrd, Herbie Hancock, Roy Ayers, Lonnie Liston Smith and the Cosmic Echoes, Cortex, T-Connection.
https://mrbongo.bandcamp.com/album/juice
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