Ookii Gekkou (joli titre en japonais qui signifie en français "Grand clair de lune") est le troisième album du groupe anglais Vanishing Twin. Je suis ce groupe depuis leur création en 2015. Je les ai découverts grâce à Alice du label Fire Records. La musique de Vanishing Twin synthétise un bon panel de styles qui me font chavirer dans le rock indé : psyché pop cosmic, library music, B.O. de films, puis l'afro beat et maintenant le funk 70 avec Phase One Million, 2ème titre de ce nouvel opus. Dès que Vanishing Twin s’approprie un style, c’est pour lui donner une luminosité pop à rendre "gaga". En live ce morceau funk à la Sly and The Family Stone/The Temptation est interprété en extented version. On serait prêt à les suivre pendant tout un concert avec ce style groovy blaxplotation à donner des sueurs chaudes, surtout si on est entouré de deux petites donzelles prise sous le rythme space rock des mélodies. A force de comparer Vanishing Twin au groupe Stereolab (et Broadcast), voilà que Laetitia Sadier (de Stereolab) tient la guitare sur le morceau Wider Than Itself. L’effet aurait été plus troublant si elle aurait chantée avec Cathy Lucas, car toutes les deux ont des voix similaires. Cela aurait donné un joli effet choral.
Une fois de plus, c’est le son motorik (inventé par NEU !) qui mène la danse, notamment avec la basse de Susumu Mukai. Autour de ce son minimal, répétitif, l’architecture sonore des compos s’articule pour y inclure à la fois les mélodies pop, un groove entêtant, les bidouillages synthétique (merci Phil MFU !) comme échappés d’un film Z de SF des années 50 a la croisé des recherches de Pierre Henry et Pierre Schaeffer, la B.O. de films italiens 60/70, l’exotica/afro beat, la grâce vocale, teinté de mélancolie de Cathy Lucas et la technique de jeu exemplaire de la batteuse Valentina Magaletti, dont l’album est dédié à Tom Rellen (1978-2020), son compagnon de route au sein de Tomaga et The Oscillation. En live, le jeu de batterie de Valentina (proche du jazz) est encore plus bluffant à entendre et à voir.
L’album Ookii Gekkou pousuit avec goût, l’exploration sonore dans l’univers infini de la « cosmic music » commencé avec brio en 2015. Pour l’amateur du genre, on est en terrain connu et c’est très bien ainsi, car ce SON passé entre les mains de Vanishing Twin, c’est toujours un bonheur à écouter, soit, justement au clair de lune ou au petit matin, quand notre esprit n’est pas encore bien réveillé. Pour clore la chronique, la belle pochette pop art est réalisée par Nicola Giunta.
Vanishing Twin au Petit Bain à Paris @ Paskal Larsen - 10/11/2021
Interview de Vanishing Twin réalisé en 2019 ici : https://paskallarsen.blogspot.com/2021/01/vanishing-twin-choose-your-own.html
https://vanishingtwinmusic.bandcamp.com/album/ookii-gekkou
https://www.facebook.com/Vanishingtwinmusic/
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