Je viens d’apprendre la disparitiond’Anita
Lane, survenue le 28 avril 2021. Elle avait 61 ans. Je ne trouve pas mes mots pour dire tout le bien
que j’aimerais dire sur son parcours de chanteuse, compositrice qui a croisé
les plus grands (The Birthday Party,
Nick Cave, Mick Harvey, Barry Adamson,
Die Haut, Rolland S. Howard, Hugo Race,
Einsturzende Neubauten/Brixa Bargeld, Mescallero Killer Boy-MKB-),
notamment les albums de Mick Harvey
consacrés aux reprises de Serge
Gainsbourg. Sur ces albums, Anita
Lane est la muse Jane Birkin de Mick Harvey. La reprise 69 Erotic Year extrait d’Intoxicated Man (1995) en est le
meilleur exemple. Anita, tu nous manque déjà.
Anita Lane avec Mick Harvey à Berlin en 1995.
Photo posté par Mick Harvey sur son compte Instagram
Ponta Preta est un jeune groupe lyonnais qui s’est
formé en 2019. Après un EP S/T, voici
leur premier album nommé Tits Up
remplie avec 10 morceaux qui respirent, la mer, la plage, le soleil. Normal, car
Ponta Preta compose de la surf music
mélangé avec de la pop sixties, de l’exotica et une touche de psychédélique
cool, décontracté. On est dans l’esprit de groupes tels qu’Allah- Las, Tame Impala,
Fleet Foxes, The Shins, Temples, Bed Rugs, mais aussi par instant dans
le fun festif baggy Mad Ibiza d’Happy Mondays.
L’album commence très fort avec I Wanna
Know, un tube en puissance à fredonner sous la douche, dans la voiture direction
la route des vacances, en vélo sur la route du travail, bref un titre anti morosité.
La suite reste au même niveau, tant les cinq musiciens ont l’art de nous
concocter des morceaux mélodiques, avec des belles harmonies qui entrent de
suite de notre tête. Leurs compos sont toutes lumineuses, pas l’ombre d’un
nuage en vue. Le ciel est clair, les filles sont belles, les garçons sont
beaux, les transgenres sont resplendissant.es. Oui, avec la musique de Ponta Preta entre les oreilles, la vie
sur terre prend tout son sens, et surtout n’allez pas nous dire que l’art est « non
essentiel », car écouter cet album donne bien plus de plaisir que de
manger une pizza acheté à la supérette dite « commerce essentiel ».
Pour couronner le tout, signalons le graphisme de la pochette, style logo, qui
tape dans le mille avec une telle simplicité pour montrer un coucher de soleil
(c’est du moins notre interprétation). Ce dessin pop colle si bien à la couleur musical du
groupe. Idem pour le logo de leur label Le
Surf Records avec ses palmiers qui évoquent le label Island Records de Chris
Blackwell. Bref à l’écoute de ce premier album auto produit, on sent chez Ponta Preta un professionnalisme à tous
les niveaux (musique, production, visuel), bref respect !