Xanaé Bove vient de finir le montage
de son documentaire sur la librairie Parallèles, lieu emblématique
parisienne de la contre-culture. Par un décret publié par le Journal officiel
le 26 février 2021, les librairies sont maintenant des "commerces essentiels", ce
qui n’est que justice.
A travers le documentaire Une Vie Parallèles, c’est le témoignage
de nombreuses figures (dont Cathimini d’Abus Dangereux) qui font vivre l’esprit rock depuis les années 60 à
nos jours, chacun à sa façon. A la vue des premières images, visibles dans le
teaser, on est impatient d’assister à une projection dans une salle de cinéma,
lieu emblématique de la culture qui nous manque tellement. Une pensé aux cinémas
de quartier et à la Cinémathèque de Paris.
Quand le documentaire sera
visible, je l’annoncerais sur le blog.
LUMER est un jeune groupe
anglais originaire de Hulls, aujourd’hui installé à Leeds. Another
Day at the Zoo extrait
de l’EP The Disappearing Act qui
sortira en vinyle le 2 avril prochain sur le label rennais Beast Recordsvient de sortir en vidéo. Par contre la version numérique est déjà disponible
via le Bandcamp du groupe.
LUMER compose une musique
post-punk énergique, sec et tout en rythme. Une bonne basse qui tremble, des
riffs de guitare qui couinent et envoient des étincelles, une batterie carrée
et en avant-poste, près pour le front ouvrier, une voix à l’accent bien anglais
middle class juste parfaite. Le premier extrait nous évoque le groupe The
Fall, mais les autres morceaux de l’EP vont dans d’autres chemins où l’on
pourrait croiser The Teardrop Explodes, Liars, Gang Of Four,
The Birthday Party,Scrach Acid. Bref du bon son qui devrait
plaire également aux amateurs de Viagra Boys !
Très bonne idée de la part
des géants Mercury/Universal Music de
rééditer en 33t la Bande-Originale du film érotique Goodbye Emmanuelle réalisé en 1977 par François Leterrier. A
l’époque de la sortie du film, l’album n’avait été commercialisé que sur le
marché asiatique, le Japon et Hong Kong. Sur Discogs les prix sont affolants.
En France, il n'y a eu que le 45t du morceau titre Goodbye Emmanuelle chanté par Serge Gainsbourg, avec Jane
Birkin dans les chœurs et en face B l’instrumental joliment mélancolique Emmanuelle and the Sea. La réédition 2021, avec une pochette
différente de l’original, contient deux titres en bonus, soit 11 morceaux, le
tout pour un prix abordable.
Pochette asiatique de l’album sorti en
1977
En 1974, Serge Gainsbourg
refuse d’écrire la B.O. du film
Emmanuelle réalisé par Just Jaeckin, qu’il pense être juste un petit
film érotique chic sans grand intérêt. Par contre il ne refusera pas de faire
la B.O. du film Madame Claude réalisé
en 1977 par Just Jaeckin. Un raté sa suffit ! Ainsi Pierre
Bachelet sera le compositeur gagnant de la B.O. qui va devenir un succès
avec le morceau Emmanuelle. C’est sûr,
il n’était pas évident de prédire en amont, le succès qu’allait avoir ce film
au box-office : neuf millions de spectateurs dans les salles françaises et
quarante-cinq
millions dans le monde. Sur ce coup-là, Serge
Gainsbourg a raté la poule aux œufs d’or, pour la joie de Pierre Bachelet qui a par ailleurs
réalisé une très belle B.O. Avec un tel succès, le nom Emmanuelle va devenir une franchise avec des suites officielles :
Emmanuelle l’antivierge ou Emmanuelle 2 (selon les pays) de Francis Giacobetti avec une musique de Francis Lai (1975), Goodbye Emmanuelle (1977), Emmanuelle 4 de Francis Leroy (1984) et ainsi de suite avec des téléfilms, des
films bis d’Emanuelle (avec un seul M
pour les droits) et la série des Black
Emanuelle. Bref un filon pressé jusqu’à la débandade !
Pochette
du 45t sorti en France en 1977
L’album de Goodbye Emmanuelle est composé avec Jean-Pierre Sabar qui a collaboré de nombreuses fois avec Serge Gainsbourg : la B.O. de Je t’aime moi non plus, le 45t L’Ami Caouette. Nous somme en 1977, le
swinging london d’Anna et du Pacha avec Michel Colombier et les hallucinations en compagnie de Jean-Claude Vannier sur Les Chemins de Katmandou, sa remonte à
10 ans. 1977, c’est un an avant le tube estival de l’été 1978 avec Sea Sex and Sun qui annonce le virage
reggae de Serge Gainsbourg. A noter que ce morceau va se retrouver dans la B.O. du film Les Bronzés de Patrice Leconte. Certes
ici, le son reggae est pépère, light, exotica lounge, limite interlude, complété
avec 2-3 instrumentaux ambiances caribéennes et le tour est joué. Limite, c’est
juste un disque de commande enregistré en roue libre. On a connu le futurs Gainsbarre "rastaquouère" nettement mieux
inspiré. Il n'y a même pas de petits gémissements érotiques dans les chœurs. Malgré
tout pour le fan ultime, complétiste et indulgent, l’album se laisse écouter
avec un plaisir suave. D’ailleurs au fil des écoutes, on si attache de plus en
plus avec ce proto-reggae sur canapé douillet, si possible en heureuse compagnie.