Une mini tourné de cinq dates (dont trois dates dans des festivals) permet à Kitty, Daisy & Lewis de passer en France pour deux concerts, le 28 mai à La Maroquinerie à Paris, le 29 mai au Grand Mix à Tourcoing. Notre trio familial (deux sœurs avec leur frère de la Durham family) n’a pourtant pas un nouvel album à nous proposer (le dernier en date Superscore remonte à 2017), mais c’est peut-être une remise en chauffe pour bien vérifier que le public ne les as pas oublié. Pas d’inquiétude, le public s’est déplacé en masse et les as très bien accueilli. Ce qui est normal, car Kitty, Daisy & Lewis coche toute les cases pour séduire : un style musical unique (= l’art de jouer une musique vieille d’un siècle en lui donnant une éternelle jeunesse) des supers musiciens (ils jouent de tous les instruments avec une facilité étonnante), ils sont beaux, ils sont cool, ils ont le sourire, bref impossible de résister au trio de charme Kitty, Daisy & Lewis.
Avant d’écrire sur le concert vécu à La Maroquinerie, un bref historique sur la carrière de Kitty, Daisy & Lewis. Nos trois musicien-musiciennes, chanteur, chanteuses ont grandi à Londres dans un milieu musical. Leur père Graeme Durham est un ingénieur du son, il a notamment travaillé chez The Sound Clinic, une filiale de Island Records, et leur mère Ingrid Weiss a été la batteuse du groupe culte The Raincoats, notamment sur le second album Odyshape (1981). Les enfants ont dès leur plus jeune âge la fibre musical. L’ami Philippe M. qui a vécu à Londres dans les années 90 a organisé des concerts, DJ set, les dimanches après-midi dans un bar. Il y avait, fin 90, une scène ouverte pour les enfants. Kitty, Daisy et Lewis alors âgés de 10-12 ans y ont participé. Déjà à cet âge notre trio savait conquérir le public de par leur facilité à jouer de la musique.
En 2005, Kitty, Daisy & Lewis publie leur premier 45 tours Honolulu Rock a Roll/Aloha Oe. Le titre de la face A montre les basses de la musique de notre trio, du rock‘n’roll sous les vahinés au son bien mono et fifties. Ce sera la couleur de leur premier album éponyme sortie en 2008. Mais avant, en 2007 Kitty, Daisy & Lewis publie la magnifique compilation double CD, Ato Z : Kitty, Daisy & Lewis qui regroupes les artistes qu’ils aiment, qui les inspirent, soit les bases de leur musique : Rufus Thomas, The Flamingos, Louis Jordan, Roy Brown, The Platters. Parmi, toutes les belles figures (il y en a 25) de la compilation il y a leur morceau Ooo Wee extrait de leur 2ème 45 tours (2006), comme pour s’inclure dans la filière de ses piliers du rock, du R&B, du blues, du rockabilly, de l’exotica-Hawaï, du country, du be-wop, du swing, du ska. Tous ses éléments musicaux vont nourrir la musique, le choix des reprises de Kitty, Daisy & Lewis. Du son bien rock fifties brut et authentique grâce aux instruments, à la production du premier album, la musique de Kitty, Daisy & Lewis va inclure dès leur deuxième album Smokin In Heaven (2011) la musique ska, le swing, puis étoffer leur son qui va devenir plus velouté limite pop, tout en gardant l’esprit authentique, jusqu’à publier leurs albums en version 78 tours. Lewis possède un outil pour presser les disques en 78 tours. Leur père Graeme est évidemment à la technique. Il les accompagne, ainsi que leur mère Ingrid lors des tournées. Lui à la guitare, elle à la contrebasse, à la basse, tous deux, des parents bien veillant. En 2015, pour l’album The Third, une belle figure du punk va rejoindre la fratrie au poste de producteur, le grand Mick Jones (The Clash, B.A.D.). Dans cet album il y a la magnifique ballade Baby Bye Bye, qui montre une autre facette du trio, avec un son plus pop, plus léché. Comme le groupe Stray Cats et Mary Wilson au début des années 80, Holly Golightly dans les années 90, Amy Winehouse et Sallie Ford, au début des années 2000, Kitty, Daisy & Lewis font perdurer une musique rétro sans être poussiéreuse, permettant ainsi à des plus jeunes de la découvrir, et au plus anciens de découvrir de nouveaux artistes.
On arrive à notre concert du 28 mai 2023 à La Maroquinerie à Paris. Leur dernier passage à Paris remonte au 12 novembre 2017 dans la péniche chic Le Flow située sur les bords de Seine au niveau du Grand Palais et du Pont Alexandre III. Cinq ans plus tard, changement d’arrondissement pour le quartier populaire de Ménilmontant, où notre trio londonien va retrouver pour la seconde fois (la précédente était le 19 février 2015) la salle la plus cool de Paris, La Maroquinerie. Ils l’ont annoncé sur leur page Facebook, en ce jour du 28 mai, c’est l’anniversaire de Daisy. Ainsi après un premier morceau instrumental qui nous installe d’entré dans l’ambiance fifties, le public souhaite un heureux anniversaire à Daisy, habillée d’un vêtement de sport style "Gym-tonic" tout rose. Sur scène, nos trois artistes sont accompagnés de leur père Graeme aux guitares et d’un nouveau bassiste. Pendant plus de 90 minutes, Kitty, Daisy et Lewis vont nous offrir tout le panel sonore de leur musique (Rock’n’roll, R&B, swing, ska…), avec une telle générosité que dès les premières minutes, c’est la folle ambiance dans les premiers rangs, puis rapidement dans toute la salle. Comme à leur habitude, c’est la chaise musicale entre les morceaux pour que chacun se mette aux instruments avec parfois le déplacement du matériel, le tout dans la bonne humeur, avec une fluidité, que cela ne nuit pas au bon déroulement du concert, au contraire cela donne une touche « spectacle vivant » encore plus sympa. Avec Kitty, Daisy & Lewis, on ne s’ennuie pas un seul instant, tant leur énergie est communicative et leur musique rassemble le public de tout âge (il y a des parents avec leurs enfants) pour faire la fête en famille, entres amis. Justement en ce dimanche, veille du lundi de la Pentecôte, c’est « jour de fête », car le lendemain c’est grasse mat.
La coupure Covid n’a pas abimée le jeu scénique de nos
musiciens, toujours très à l’aise sur scène. Les voir jouer de leurs
instruments (guitares, harmonica, batterie, percussions, clavier) avec
autant de facilité, -comme celui de se mettre à table chez soi pour boire un café, ou
boire une bière dans un pub-, avec le sourire et la fluidité des mouvements, fait
plaisir à voir. Le tout sous le regard du père également heureux de jouer avec
ses enfants. On peut imaginer que ce savoir-faire musical dans la famille Durham va se prolonger, car les deux
enfants de Daisy sont également du
voyage Londres-Peer-Paris-Tourcoing. Déjà dans l’ambiance des concerts, la
graine est installée dans les gènes des enfants. Si c’est la chaise musicale,
chaque membre a malgré tout son instrument. Kitty est la reine de l’Harmonica. Quand elle en joue, on est porté
par son souffle radieux. Daisy est
une batteuse lors pair. Elle a une technique bien à elle pour à la fois caresser
et frapper sur son instrument. La regarder jouer, taper sur la grosse caisse,
tel le personnage d’un cartoon est un plaisir. Lewis joue de la guitare comme
un dieu. Il peut faire des solos à n’en plus finir, sans nous lasser. Ces solos
n’ont rien à voir avec le jeu d’un guitar hero. Lewis est également très bon aux claviers. Enfin coté chant (où le
blues du Bayou se fait entendre), nos trois artistes sont également des
excellents performeurs. Au risque de me répéter, ils n’ont aucun défaut, à tous
les niveaux, jusqu’à leur relation avec le public. Ils sont hyper accessibles.
Prennent le temps de discuter, de signer les autographes, bref n’en jeton plus,
ce sont des enfants baignés des Dieux. Ce soir, les spectateurs de Tourcoing
vont avoir la chance d’assister à leur prestation. Vivement le nouvel album et la prochaine tournée en France.
Kitty, Daisy & Lewis à La Maroquinerie le 28 mai 2023 @ Photos Paskal Larsen
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Ci-dessous vidéo Arte lors du précédent concert de Kitty, Daisy & Lewis à La maroquinerie, le 19 février 2015