mercredi 31 mars 2021

LES PLAYBOYS "La Baie des Requins" (Dangerhouse Skylab) – 20 mars 2021


Bonne idée de la part du label et disquaire lyonnais Dangerhouse de rééditer pour la première fois en vinyle le 5ème album du groupe niçois Playboys. Sortie initialement en 1993 en CD sur Dig ! Records, la musique sixties rock yé-yé beat des Playboys s’écoute mieux en vinyle qu’en CD, en plus la pochette au format 33cm est sympa à regarder. Elle a été dessinée par Marie-Hélène Monge dans le style des couvertures des éditions Dupuis (Spirou, Le Scrameustache, Benoît Brisefer) avec le titre de la BD: La Baie des Requins, des personnages: Les aventures des Playboys, le numéro de l'épisode: 5. On pense aussi à la ligne claire d’Hergé (Le Lac au Requins) à Yves Chaland. Certes le style graphique de Marie-Hélène Monge est très enfantin, mais l’esprit pop fait passer son trait naïf. Notons aussi que les photos du groupe sont réalisés par Youri Lenquette, (entre-autre ex journaliste/photographe du mensuel Best).


Formé en 1979, après le split du groupe punk Dentist, les Playboys, nom en référence au tube de Jacques Dutronc ont publié depuis 1984, sept albums et six EP. La référence du nom lié à Jacques Dutronc, n’est pas anodine, car justement la musique et l’esprit des Playboys est lié au son garage rock yé-yé des sixties école Nino Ferrer, Ronnie Bird, Antoine et les Problèmes, mais sans tomber dans la copie rétro. Comme avec les Dogs, Bijou, Les Calamités, Les Coronados et Gilles Tandy, les Playboys revisitent les sixties en lui donnant une fraicheur et une légèreté intemporelle. Le chant en français et l’apport du saxophone, trompette, trombone sur quelques morceaux, renforcent le côté festif avec une petite touche « baloche » pas du tout déplaisante. Playboys est le style de groupe qu’on irait écouter le dimanche après- midi dans un bar sympa en compagnie des potes, le tout en sirotant quelques bières qu’on va essayer de ne pas renverser sur la robe de la copine lors d’une danse fiévreuse. Soit tout les ingrédients qui sont aujourd'hui interdit. Bref, la réédition du moment à écouter avant épuisement du stock, limité à seulement 300 exemplaires.


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lundi 29 mars 2021

STEFANO DI BATTISTA "Morricone Stories" (Warner Music) – 2 avril 2021


 

Ennio Morricone nous a quitté le 6 juillet 2020 à l’âge de 91 ans, laissant orphelins derrière lui de nombreux mélomanes. Depuis sa disparition, de nombreux labels éditent et rééditent une partie de ses BO de films. Il faudra de nombreuses années, vu qu’il y a environ 500 bandes originales de films à son actif. Si Ennio Morricone a joué de nombreux styles musicaux, selon les besoins des films, le style jazz dans sa forme classique a peu été joué par lui, à l’inverse d’un autre maestro nommé Lalo Schifrin. C’est ce versant musical que le saxophoniste alto italien Stefano Di Battista nous propose avec son nouvel album, totalement consacré aux reprises du maestro. Pour cet album, il est accompagné de Fred Nardin (piano), Daniele Sorrentino (contrebasse) et Andre Ceccarelli (batterie). On imagine que la sélection des morceaux a dut être compliqué pour y extraire 12 titres qui mélangent films classiques (Il était une fois en Amérique, Le Bon, la Brute et le Truand, Mission, 1900, Peur sur la Ville), films de genre moins connu du grand public (Mais qu’avez-vous fait à Solenge ?, Verushka, Le Grand Silence, La Drôle d’Affaire, Disons, un soir à Dîner, La Femme du Dimanche) et le morceau inédit Flora offert par Morricone à Di Battista, soit un passage de relai plutôt classe de la part du maitre.


La relecture des morceaux, par Stefano Di Battista est exclusivement jazz avec juste par instant une touche de swing, mais cela n’empêche pas de reconnaitre instantanément la mélodie des morceaux/thèmes extraits des films à succès comme Peur sur la Ville et Le Bon, la Brute et le Truand. La couleur jazz donne une autre vision de ces morceaux qui nous accompagne depuis notre enfance, car ces films sont passés de nombreuses fois à la télévision. L’ambiance feutrée de certaines compos nous évoque les sonorités du label Blue Note, soit une couleur musicale qui reste intemporelle. Ainsi, pour les non initiés au jazz, par l’intermédiaire d’Ennio Morricone, cette musique peut-être une belle découverte, et pour les jazzmans non cinéphiles ce sera une rencontre avec le maestro. Bref tout le monde est gagnant !

Photo @ Pascale Cholette

https://www.facebook.com/stefano.d.battista.10

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