L’autre jour, l’ami Phil Fall me pointe du doigt, un groupe gothic qu’il vient de découvrir suite à une chronique de leur premier album dans le livre Into The Dark de Sylvain Fanet (livre offert par la Fnac en 2023), il s’agit de Pink Turns Blue, un groupe allemand de Berlin qui s’est formé en 1985. Malgré que Phil et moi, on connait un rayon sur les groupes des années 80 issu du post punk, du gothic, de la cold wave, de la new wave, de la synth pop, jusqu’à la semaine dernière on avait jamais entendu parler de ce groupe. Un coup d’œil sur discogs pour voir leur discographie, aucunes pochettes nous a interpelés. Hasard des planètes, Pink Turns Blue ont joué le 10 février 2024 au Supersonic à Paris. Bref, une écoute direct de l’album en question, If Two Worlds Kiss sur YouTube et hop, c’est le coup de cœur immédiat. Bonne voix, bon son, c’est excellent.
Dans le style post punk gothic rock, Pink Turns Blue (nom tiré du titre Pink Turns to Blue de Husker Du extrait de l’album Zen Arcade -1984-) est arrivé en 1985, soit un peu après la bataille. Des groupes tels que The Cure, Killing Joke, Bauhaus, New Model Army, Red Lorry Yellow Lorry, The Chameleons, The Sound, And Also The Trees, The Opposition (pour ne citer que quelques-uns) ont déjà derrière eux de nombreux albums et EP. D’autant que Pink Turns Blue ne sortira son premier album qu’en 1987. Au départ Pink Turns Blue est un duo, Thomas Elbern (chant et guitares) et Mic Jogwer (chant, basse et claviers) avec une boite à rythme. Rapidement, Marcus Giltjes va rejoindre le duo au poste de batteur et Ruebi Walter aux synthétiseurs. Thomas et Mic chantent leurs compos. Deux chanteurs dans un groupe, ce n’est peut-être pas la bonne formule. Thomas préfère avoir son propre groupe et part fonder Escape With Romeo. Malgré tout, il est présent au chant et aux guitares sur l’album If Two Worlds Kiss.
If Two Worlds Kiss contient 10 morceaux de darkwave, bien combiné avec le post punk et le gothic rock. On est dans l’esprit de Killing Joke, And Also The Trees, The Sound, The Chameleons. La voix mélancolique de Mic est magnifique, tant elle est à la fois profonde, clair et emportée. A travers son chant, c’est tout un paysage sombre et cinématographique qui s’ouvre à nous. Derrière, la basse est bien présente, c’est le marqueur du style coldwave, la guitare est atmosphérique, en apesanteur et la batterie, plus binaire, proche d’une boite à rythme donne une bonne patine. Il y a ici une tension qui est dans la retenue, ce qui donne aux compos une saveur mélancolique des plus plaisantes. Même les morceaux énergiques ont de la mélancolie. Malgré qu’ils soient allemands, le premier album de Pink Turns Blue sonne 100% anglais. Pas la peine de chercher la petite bête, d’enlever une plume au corbeau, If Two Worlds Kiss est une réussite du premier au dernier morceau. A noter, qu’à la sortie de l’album, ils sont partie en tourné pour la première parie de Laibach. If Two Worlds Kiss a été réédité en 2019 par le label américain Dais Records (Adult., Tempers, Drab Majesty, Coil). A noter que la pochette de la réédition vinyle reprend le visuel du CD, où le dessin est recentré sur le visage en colère du personnage.
Après six albums, Pink
Turns Blues se sépare en 1995. Devant une forte demande du public, ils se
reforment en 2004, enregistrent de nouveaux albums et font des concerts. Tainted sortie en 2021 est leur onzième
album. Au final, une belle carrière pour ce groupe que je ne connaissais pas il y a une semaine.
https://pinkturnsblue.bandcamp.com/album/if-two-worlds-kiss
https://www.facebook.com/Pink.Turns.Blue.Official/
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