En pause (définitive ?) du groupe Le Villejuif Underground, Nathan Roche poursuit sa carrière en solo et avec Paul Bonnet sous l’entité C.I.A. Debutante. Ces deux projets lui permettent de nous concocter deux styles de musique bien différente. Pour C.I.A. Debutante, la musique puise dans l’électro indus expérimental, famille Cabaret Voltaire et en solo (mais accompagné de musiciens et chœurs), c’est le rock arty qui flirte avec le classic/pop rock, façon Lou Reed des années 75-80, -tant pour la voix, les chœurs, que pour les solos de guitares électriques 70’s bien juteuses-, référence que Nathan Roche n’aime pas qu’on utilise, car trop facile. Mais pour l’oreille extérieure, difficile de ne pas y penser, notamment avec les morceaux Ground Zero, Lightening Rod, Artist of the Month et T.W.P. Bref, malgré l’apparence « freaks, beatnik, branleur, déconneur » (voir les photos de presse de Pascal Chicaud où l'on voit Nathan Roche avec un verre de vin ou une bouteille d’alcool à la main), Nathan Roche est bien un bosseur, et surtout un compositeur accompli, qui a l’exigence, le sens d’une belle mélodie, d'un arrangement cousu de fil blanc. Soit de l’artisan consciencieux des finitions et des détails, même si on imagine que le hasard, l’accident, l’imprévu, sont aussi de la partie. Sa voix est toujours nonchalant, proche du parler, du raconteur d’histoires insolites et personnelles, telles des légendes urbaines ou des petites choses du quotidien.
Photo @ Pascal Chicaud
Nathan Roche aime à dire qu’il compose ses albums et écrit de la même manière depuis l’âge de 16 ans. C’est juste la production qui change (1). Toujours est-il, c’est une fois de plus son ami Joseph Ireland qui est à la production, ainsi A Break Away ! est son 3ème album pour Nathan Roche. A Break Away ! a été enregistré en mars 2022, lors de son retour à Townsville en Australie, son pays de naissance. Depuis 2020, il vit en Ardèche, après avoir passé quelques années d’errance à Paris (où il a créé en 2015 le groupe Le Villejuif Underground) et à Marseille. Le besoin de revoir de temps à autre l’Australie, pays de son enfance et adolescence, lui permet de se stabiliser. Ce mois passé à Townsville lui a permis d’écrire et enregistrer les 11 morceaux d’A Break Away !, avec le recul de la France. En témoignage, le morceau Recollection (aucun lien avec le Rockollection de Laurent Voulzy) qui raconte la vente de ses disques, lors de son arrivé en France en 2014, pour pouvoir vivre et retrouver des potes dans les rades de Belleville. Dans le morceau Two Davids House, Nathan Roche nous parle de ses héros de jeunesse, David Berman (Silver Jews) et Daevid Allen (Soft Machine, Gong). L’album fini par le titre My Friend. Oui « l’ami » Nathan a du talent ! Petit bémol, la photo de la pochette (réalisée par Chloé Lecarpentier) qui ne met pas en valeur le contenu des morceaux. Voir Nathan Roche songeur, comme replier sur lui-même, cache l’arbre derrière la forêt… de musique.
Photos @ Pascal Chicaud
(1): Pour la sortie de ce nouvel album, j’ai réalisé une interview de Nathan Roche pour le site du fanzine Persona. C’est en ligne ici : https://www.personaedition.com/post/nathan-roche-a-break-away
Chronique de l’album Drink Up, Rainforest Sinatra ici : https://paskallarsen.blogspot.com/2021/04/nathan-roche-drink-up-raiforest-sinatra.html
https://www.bornbadrecords.net/releases/nathan-roche-a-break-away/
https://levillejuifunderground.bandcamp.com/album/a-break-away?label=1992537006&tab=music
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