Si le micro label parisien Gone With The Weed est surtout connu pour ses publications en K7, de temps à autre, un single, un LP et plus rarement un CD vienne augmenter le catalogue, comme ce nouvel album solo de Nathan Roche, le pilier du groupe Le Villejuif Underground. Depuis la création du Villejuif Underground en 2015, Nathan Roche n’avait pas publié d’album sous son nom, ainsi Drink Up, Rainforest Sinatra est son 4ème album solo, mais réalisé en bonne compagnie avec de nombreux musiciens et voix recrutés dans la région de Marseille.
Dans le milieu du rock indé, on peut dire qu’ici en France, l’australien Nathan Roche est aussi connu que ses confrères Angus Young (AC/DC), Michael Hutchence (INXS), Nick Cave, Kylie Minogue, Robert Foster (The Go-Betweens) et Chris Bailey (The Saints), car depuis six ans il est très présent avec ses nombreuses publications sous divers projets (Le Villejuif Underground, C.I.A. Débutante, en solo) et surtout pour ses concerts intenses bien loin de la logique actuelle des gestes barrières. Après avoir vécu quelques années à Paris, en témoignage le morceau Brocante à Belleville, Nathan Roche est parti rejoindre sa femme dans les Bouches du Rhône. La pochette avec l’Arc de Triomphe et les palmiers à Marseille résume ce voyage de 3h30 en TGV. C’est pendant l’été 2020, entre Marseille et Aubagne qu’il a enregistré avec Guillaume Rottier (Rendez-Vous, Quetzal Snakes) les 12 morceaux de l’album.
Les compos de l’album sont plus complexes que les enregistrements avec Le Villejuif Underground. Moins foutraque, moins noise, en solo, Nathan Roche se lance dans le registre du compositeur à tiroir, avec l’apport de nombreux instruments (flute, violon, saxophone, piano,) joués par des musiciens du cru méridional. Notons aussi la présence du guitariste Zak Olsen (The Flowning Clouds, Hierophants, ORB et Thibault dont j’ai chroniqué l’album Or Not Thibault dans mon blog), et Guillaume Rottier qui joue également de nombreux instruments, en plus d’être au poste de co-producteur.
La structure des morceaux est chiadée et bien loin du style home studio en mode bricolo lo-fi. Dans le style musical, on pense par moment à David Bowie période Low et Lou Reed période The Bells. Ici la voix de Nathan Roche est plus glam rock 70 qu’avec le Villejuif Underground, mais son timbre nonchalant à la Jonathan Richman et Kevin Ayers n’est pas en reste. La grandiloquence de certains morceaux, comme I Coudn’t Touch The Bottom va peut-être surprendre une partie du public du Villejuif Underground, mais aussi étonner et ravir une grande partie du public, qui vont ainsi découvrir l’étendu de la palette sonore et artistique de Nathan Roche. C’est clair, il en a dans la tête, des trucs à évacuer, à faire écouter. Car les arrangements font leurs effets immédiats. Bref, à l’écoute de Drink Up, Rainforest Sinatra, on a l’impression que les squats et les caves humides sont loin, pour laisser la place à des lieux plus convenue, plus « adulte » comme par exemple le New Morning au l’affiche d’un festival tels que Banlieue Bleue. Oui, on n’est pas au bout de nos surprises avec le grand gaillard Nathan Roche !
Nathan Roche à la boutique Dangerhouse Record Store à Lyon
Interview du Villejuif Underground ici : https://paskallarsen.blogspot.com/2020/07/le-villejuif-underground-les-huitres.html
https://gonewiththeweed.bandcamp.com/album/drink-up-rainforest-sinatra
https://www.facebook.com/levillejuifunderground/
https://www.facebook.com/gonewiththeweed/
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