Réaliser un documentaire pour le cinéma, peut-être casse gueule. On est plus habitué à voir un documentaire à la télévision, donc gratuit, à l’inverse du cinéma où il faut sortir le billet ou la carte bleu. Le réalisateur Brett Morgan, qui a déjà réalisé des documentaires consacrés aux artistes du rock, avec précédemment les Rolling Stones et Kurt Cobain, a trouvé la parade, en proposant son Moonage Daydream consacré à David Bowie, en projection extra large dans les salles équipés du système IMAX. Soit pour le spectateur, une immersion direct dans l’image et le son, de par la taille de l’écran, la définition de l’image et le son live à couper le souffle. Évidemment, il faut que la salle soit au top (écran large, son) avec des sièges confortables, avec un film ou documentaire qui n’ont pas des images qui défilent à 100km/h, à donner envie de vomir, et un son qui ne soit pas à fond et abrutissant, comme certains blockbusters de super héros Marvel, où de films d’actions en cascades.
Une fois trouvé la bonne salle (par exemple le Pathé de la Villette à Paris), on peut regarder avec plaisir Moonage Daydream. Pendant 2 heures et 20 minutes, on va voir David Bowie se métamorphoser dans ses créations: Ziggy Stardust, Alladin Sane, Halloween Jack, The Thin White Duke, Pierrot, pour citer les plus emblématiques. Le système IMAX, permet d’être au plus près de ses changements de personnages, comme si on était backstage, sur scène ou parmi le public, le tout en voyageant des années 70 aux années 2000. Évidemment on retiendra surtout les années 70’s, car à partir du tube Let’s Dance en 1983, le look et la musique changent radicalement de capte pour se frotter au grand public et devoir jouer dans les grands stades, pour satisfaire la rançon du succès.
La carrière de David Bowie est très danse, ainsi Brett Morgen a mis quatre ans à faire le tri dans les cinq millions d’archives pour un résultat haut en couleur, qui permet d’être au plus près de l’artiste au multi visages, le tout sans commentaires n’y voix off de spécialistes, ou d’amis de Bowie. Ici c’est la musique et les propos de Bowie qui sont à l’écran. On y voit des extraits de concerts, des interviews pour la télé, des interviews inédites de David Bowie qui nous parle de ses métamorphoses visuels, sa quête permanente de nouvelles idées. Ainsi il n’hésite pas à se couper du show-business pour voyager dans des pays où son nom n’est pas connu, pour découvrir de nouvelles cultures, façon de vivre, loin du monde occidental. Il y a évidemment son travail avec Brian Eno qui lui a permis de franchir une nouvelle étape musical, avec le succès artistique qu’on connait avec Heroes, Low et Lodger, jusqu’à influencer le mouvement New Wave. Parmi les kilomètres d’images inédites, il y a le David Bowie peintre, qu’on voit au travail dans son atelier, le David Bowie acteur de théâtre pour la pièce Elephant Man jouée en 1980 à New York.
Moonage Daydream étant un trip immersif dans l’art visuel et musical de David Bowie, on va arrêter ici d’aligner des mots, et vous conseillez d’y aller pour en prendre plein la vue et plein les oreilles en suivant de prêt David Bowie sur scène, backstage, sur un plateau de télé, au Japon, dans un centre commercial, dans la rue, d'être dans ses yeux bleus raisons. Après la séance, on entend encore son cœur battre et on regarde si on n’a pas des paillettes dans les cheveux et du maquillage, du rouge à lèvres sur le visage, même si on était installé au fond de la salle de cinéma, tant l’effet des images est saisissant de proximité.
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