Emanuelle avec un seul M pour ne pas avoir de procès avec la célèbre Emmanuelle interprété par la blonde Sylvia Kristel, est une série de films bis italiens au titre générique de Black Emanuelle interprétée par l’actrice Laura Gemser. Les films ont pour titre : Black Emanuelle de Bitto Albertini (1975), Black Emanuelle en Orient de Joe Damato (1976), Black Emanuelle en Amérique de Joe Damato (1976), Black Emanuelle autour du Monde de Joe Damato (1977), plus de nombreux films qui entrent dans les profondeurs du bis avec Emanuelle et les derniers cannibales de Joe Damato (1977) et pour clore la série, Révolte au pénitencier de filles de Bruno Mattei (1984). En fait la Black Emanuelle ne vient pas d’Afrique ou d’une Blaxploitation, mais est originaire d’Indonésie et a vécu en Hollande puis en Italie. Avant cette série, Laura Gemser a joué un petit rôle, celui d’une masseuse, dans le Emmanuelle 2 (Emmanuelle l’antivierge en VF) de Francis Giacobetti (1975). Soit la porte d’entrée pour tenir le rôle principal dans les versions bis italiennes.
Notre sujet n’est pas sur la qualité du jeu d’actrice de Laura Gemser, ni sur la mise en scène de Joe Damato, mais sur la B.O. signé Nino Fidenco pour les quatre premiers films de la série, dont Emanuelle in America, qui vient d’être réédité en vinyle sur le label italien Sonor Music Edition. Les morceaux ont été remastérisé à partir des bandes master originaux, donnant ainsi encore plus de panache et d’exotisme aux compos de Nino Fidenco, sous la direction d’Oscar Lindok (Giaccomo Dell’Orso). Le style de la partition mélange joyeusement, l’afro beat, le disco, l’exotica, le funk tribal, le psyché, le jazz downtempo, le groove, soit le melting-pot bien dosé d’une bonne compilation d’easy listening. A part le Revulsion Tango qui tombe comme un cheveu (ou un poil) dans la soupe, avec l’accordéon et son thème folklorique, les 13 autres morceaux sont d’une sensualité enivrante avec des envolés de violons, de percussions et de flutes. On est bien dans les années 70, avec l’évocation des années libres et libertines. Coté infos sur le compositeur et chanteur italien Nino Fidenco, né à Rome en 1933, la machine Internet est plutôt avare. Sur Discogs, il y a de nombreux 45 tours en tant que chanteur de variété italienne dans un style assez rétro et langoureux (on est dans les années 60) et des 33 tours de library music sur le label CAM et quelques B.O. de films bis en tous genre (western, érotique, horreur, comédie). S’il y a peu d’info, il reste la musique et la partition d’Emanuelle in America est une petite perle qui va ravir les diggers de tous bords. A noter qu’en 2010, il y a eu une version CD sur Beat records avec 12 morceaux en bonus.
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