Le trio américain La Luz a trouvé la bonne saison pour nous offrir un peu de soleil et de lumière (normal pour un groupe qui s’appelle La Luz = lumière en espagnol) avec leur musique pop teinté de surf music et de psyché garage en mode pépère. Leur nouvel et quatrième album est tout simplement titré La Luz, titre bien approprié pour oublier un peu la période liberticide que nous traversons. Dans le texte qu’il y a sur la page Bandcamp de l’album, il y a d’indiqué : "La Luz se lance dans un nouveau royaume d'intimité émotionnelle pour une collection de chansons imprégnées des mystères du monde naturel et de la magie de la chimie humaine qui s'est manifestée à travers l’expérience musicale extra-sensorielle entre la guitariste et auteure-compositrice Shana Cleveland, la bassiste Lena Simon et la claviériste Alice Sandahl."
Pour mettre justement en lumière ce monde naturel, de magie, le trio a demandé à Adrian Younge de produire l’album. Ce producteur c’est fait connaitre en 2009 avec la composition de la B.O. du film Black Dynamite de Scott Sanders, film qui rendait hommage au style Blaxploitation. Il a aussi composé des morceaux pour la collection Jazz Is Dead, dont celui réalisé avec Roy Ayers est une petite bombe. Bref, Adrian Younge est plutôt un producteur et compositeur de black music (soul, funk, hip-hop), et sa collaboration avec La Luz est sa première incursion dans l’univers rock/pop indé. Dans le texte du dossier de presse Adrian Younge dit ceci : "Nous créons la musique de la même manière et c’est ce que j’ai aimé chez elles. Elles n’ont pas peur de prendre des risques et leur style est captivant. Je ne travaille pas avec beaucoup de groupe, mais j’aime prendre des risques avec des gens qui partagent la même vision."
Voici donc sur la platine disque, le résultat qui tourne à la vitesse 33 tours. Le disque vinyle est "de couleur aléatoire en matière recyclées –special mystery flavour recycled vinyl !-". A la première écoute, pas de trace d’élément lié à la musique black, on est toujours en zone indie power pop sixties légèrement surf et psyché. Par contre là où en sent la touche du producteur, c’est le soin apporté à la qualité du son, évidemment enregistré en argentique. Là, le moelleux/sirupeux (mot non péjoratif) du funk se trouve dans le grain des mélodies et des harmonies qui brillent du drapé en velours haute couture. Les 12 morceaux de l’album ont une élégance de style qui fait plaisir à écouter. Les harmonies vocales sont magnifiques. Le tempo est cool, détendu. Ici pas de rage garage, d’effet psyché à faire tourner la tête et les yeux, ni de solo surf pour danser dans le salon. Non, on est entre la mélancolie, la ballade, les voix chorales sixties, avec juste par moment un petit riff qui surgit et parfois une envolé solaire (sur Metal Man). On est dans l’esprit de groupes famille Allah-Las, La Sera, Dum Dum Girls, The Shins, Love. Bref, un album qui se dévoile au fil des écoutes, devenant ainsi de plus en plus précieux. Pour clore la chronique, un petit mot sur la pochette du disque en vinyle. Le rond central est découpé pour laisser apparaitre le visuel psyché de la pochette intérieure, qui possède un visuel différent sur le recto et le verso. Vous avez ainsi deux pochettes en une.
Photo @ Visions of Chelsea Rose
La Luz seront en concert le 2 mai 2022 à La Boule Noir à Paris
https://laluz.bandcamp.com/album/la-luz
https://www.facebook.com/laluzusa/
https://www.hardlyart.com/artists/la_luz
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