En 2018, le label suisse Les Disques Bongo Joe nous faisait découvrir le groupe Altin Gün en publiant leur premier album nommé On. Depuis, ce groupe hollandais composé de membres d’origine turc remplit les salles de concerts et jouent dans des festivals. C’est mérité, car leur musique est une belle réussite. Espérons qu’il en sera de même pour Derya Yıldırım & Grup Şimşek, mais vu la qualité de leur musique, on ne se fait pas d’inquiétude pour eux. En 2017, ils éditent le magnifique EP 4 titres Nem Kaldı avec sa belle pochette verte au graphisme très 70 tropicalisme, puis en 2019, leur premier album titré Kar Yağar et là avec une pochette patchwork bien psyché qui illustre la musique qui s’y trouve. Proche d’Altin Gün pour le style sonore, Derya Yıldırım & Grup Şimşek chante en turc et compose une musique psyché groove qui trouve son origine dans la musique turque traditionnelle influencé par le rock anglo-saxon des années 60 et 70’s. C’est en 2014 que la jeune chanteuse multi-instrumentiste turque (mais installé en Allemagne à Berlin) Derya Yıldırım rencontre les membres de Grup Şimşek composés de musiciens français et anglais. La fusion fonctionne entre eux, c’est parti pour conquérir le monde !
Les voici de retour avec un nouvel album titré Dost 1, préfigurant ainsi un Dost 2 prochain. Une fois de plus le visuel de la pochette est une réussite. L’album contient 6 morceaux qui mélangent titres originaux et reprises de vieux classiques anatoliens (partie asiatique de la Turquie), dont Haydar Haydae un poème d’Anatolie qui se transmet de génération en génération depuis le XVIIIème siècle. Entre musique traditionnel de l’orient, trip pop psychédélique, cosmique et BO de film 70 échappé d’un cinéma de quartier avec en programme deux films d’actions, les compos de Derya Yıldırım & Grup Şimşek sont modernes, dynamiques et dansantes. Ici pas de nostalgie vintage, on est dans une création moderne façon Jacco Gardner. On se laisse facilement porter par leur musique toute en mélodies et en harmonies psyché pop orientale, notamment grâce au son cosmique 70 des synthés, du luth (le baglama) au son exotique, une flute magique qui est toujours la bienvenue, aux divers effets (wah-wah, fuzz) et aux envolés vocaux qui donnent la chair de poule. Le timbre de la voix de Derya Yıldırım a beaucoup de couleurs et de volume. Elle porte avec elle la symbiose du groupe, et nous transporte en une fraction de seconde dans les paysages sonores parfumés d’encens et de vapeur de thé à la menthe. Le morceau instrumental en ouverture de l’album, tout simplement titré The Trip donne le tempo de ce festin qui n’a comme seul défaut, celui de durer moins de 29 minutes. Vivement la suite avec le Dost 2 prévu pour la fin de l’année 2021.
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