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samedi 23 mars 2024

THE JESUS AND MARY CHAIN "Glasgow Eyes" (Fuzz Club) – 22 mars 2024

En 2024, qu’attendre d’un groupe culte tel que The Jesus and Mary Chain ? Dès 1985 avec la publication de leur premier album titré Psychocandy, ce groupe écossais de Glasgow entre dans le panthéon des groupes majeurs des années 80. En synthétisant sous un fracas noise pop infernal, les groupes The Velvet Underground, The Stooges avec la pop des Beach Boys, le tout avec des coupes de cheveux qui mixent Robert Smith et Andy Warhol. En 1987, avec Darklands (1) ils baissent carrément de volume sonore, pour transformer la noise qui s’élève de la fuzz et des larsens pour devenir des ballades folk new wave d’une mélancolie pop à tomber. En prime, à cette époque, tous leurs maxis et EP's sont au top de l’élégance. Les morceaux non présents sur les albums sont sur l’excellente compilation Barbed Wire Kisses (B-Sides And More). Après ces deux chef d’œuvre de l’indie rock, le groupe aurait pu s’arrêter, ils avaient tant créés en seulement deux albums et de nombreux EP. Mais nos Jesus ont décidés de continuer, et ils ont eu bien raison, car même si les albums suivants n’arriveront à la hauteur de Psychocandy et Darklands, il y a malgré tout dans chaque album au moins 2-3 pépites, a commencer par Sometimes Always extrait de Stoned & Dethroned (1994) avec au chant Hope Sandoval de Mazzy Star.

En 2024, qu’attendre d’un groupe culte tel que The Jesus and Mary Chain ? Réconcilié depuis bien longtemps (même si sa peut éclater à tout moment), les frères Reid ont encore l’énergie, l’envie, et l’inspiration pour nous proposer des nouvelles compos et de partir en tournée. Voici Glasgow Eyes, leur 8ème album studio. Il contient 12 morceaux pour 50 minutes de  musique. Après une première écoute, sans être un chef œuvre (ça, ça appartient au passé), l’album s’écoute avec grand plaisir. La voix de Jim Reid est toujours aussi belle, avec cette tonalité pop mélancolique. La musique est évidemment moins noise, mais les riffs ne sont pas absents et drainent un rock 90 rassurant qui ne tombe pas dans le rock à papa. Il y a quelques effets électoniques, qui donnent à l’ensemble un son rock qui peut évoquer par instant les Chemical Brothers et Primal Scream. Le morceau JAMCOD avec son rythme électro rock a tous les ingrédients d’un bon tube qui s’écoute partout, tout au long de la journée et de la nuit. Le morceau suivant a pour titre Discotheque. Dans la discothèque de The Jesus and Mary Chain, l’ambiance est inquiétante. On n’est pas sur la piste de l’Hacienda ou du Palace, ou alors dehors à faire du deal avec des petites frappes. Le riff à la guitare de The Eagles and The Beatles fait penser au riff de I Love Rock’n’Roll de Joan Jett. Le morceau le plus rock de l’album.  Si vous avez un faible sur le côté mélancolique de JAMC école Darklands, vous allez fondre sur Second Of June. La voix de Jim et la mélodie, toute simple, sont à tomber. Morceau à écouter inlassablement. A regretter qu’il n’y ait pas dans l’album plus de morceaux de ce type. C’est clair, quand ils veulent, nos JAMC en ont encore sous le coude ! Girl 71 est un juste un morceau sympa, mais un peu facile. Pas mal le choix, le jeu de mot du titre pour le dernier morceau : Hey Lou Reid. Les années passent, JAMC sont toujours des fans de Lou Reed et du Velvet Underground. Nous aussi. Au final, Glasgow Eyes est un album de bonne tenue, à ranger auprès d’un album tel qu’Automatic (1989).

(1): Chronique de l’album Darklands ici : https://paskallarsen.blogspot.com/2021/01/the-jesus-and-mary-chain-darklands.html

https://themarychain.com/

https://www.facebook.com/JesusAndMaryChain/?locale=fr_FR




jeudi 21 mars 2024

THE UMBRELLAS "Fairweather Friend" (Tough Love Records/Slumberland Records) – 26 janvier 2024

Attention coup de cœur ! Quand on est fan de noisy pop lo-fi école compilation NME C86, le label anglais Sarah Records, Dolly Mixture, The Primitives, The Pastels, The Vaselines, le label américain  K Records, Beat Happening, Shop Assistants, les débuts pop de My Bloody Valentine (avant leur virage noise shoegaze dans le brouillard électrique qui grésille), Belle & Sebastien, Orange Juice, Tululah Gosh, The Smith, soit l’indie pop de la période 1985-1992, impossible de résister à la musique de The Umbrellas. J’ai découverts ce groupe américain de San Francisco, suite à leur venue à Paris au Supersonic le 16 mars 2024, en clôture d’une tournée anglaise.

The Umbrellas c’est formé en 2018 avec Matt Ferrara (guitare, chant), Morgan Stanley (chant, guitare), Nick Oka (basse) et Keith Frerichs (batterie). Matt, Keith et Nick jouaient déjà ensemble dans le groupe noise rock Toyota. Ils avaient envie de changer de style et de passer à la pop. Pour que The Umbrellas soit résolument pop, il faut trouver une chanteuse. Nick rencontre Morgan Stanley chez le disquaire Amoeba. Ils sont devenus colocataire. Morgan aimait chanter dans les karaokés, il n’en faut pas plus pour devenir la chanteuse d’un groupe d’indie pop. A noter qu’au début de The Umbrellas, Keith n’est pas encore à la batterie. Le groupe utilise un magnétophone qui sert de boite à rythmes. Mais rapidement, trois guitaristes, ça fait beaucoup, et hop Keith devient le batteur.

Fans de la compilation NME C86 (pour rappel, c’est une compile qui a été édité en 1986 en cassette par l’hebdomadaire anglais New Musical Express. Parmi les 22 groupes, il y a The Weeding Present, Primal Scream avec le tube Velocity Girl, Shop Assistants, The Pastels, The Wolfhounds, Close Lobsters), des Pastels et de Orange Juice, les quatre membres de The Umbrellas vont nous concocter une musique indie pop lo-fi aux petits oignons. Une voix féminine qui alterne ou complète une voix masculine, des guitares à la fois noisy et cristallines, une rythmique bien placée, des mélodies au plus près de l’os, le tout avec un son artisanal, fragile qui réussit si bien à ce style de pop DIY réalisé avec des ciseaux, du papier et de la colle, bien loin de la pop commerciale FM.


Après l’EP 5 titres Maritime sorti en 2019, The Umbrellas mettent deux années pour publier leur premier album. Le Covid est passé par là, et le temps de trouver un label. Ce sera Slumberland Records, label d’Oakland qui a la côte dans le milieu indé. Normal, ils ont publiés les disques de The Pains Of Being Pure At Heart, Pete Astor, The Proper Ornaments, Veronica Falls, Papercuts, Peal Dream Magazine…). En 2022, le single Write It In The Sky et hop nous voici en 2024, avec la publication du 2ème album Fairweather Friend. Avec un son plus mature dans la production, les nouveaux morceaux restent dans le même style noisy pop lo-fi pour notre plus grand plaisir. Pas besoin de changer une belle formule fleurie qui respire le printemps, tant The Umbrellas sont des orfèvres. Ici les mélodies pop sont rênes, les voix féminine et masculine jouent à colin-maillard, pendant que les guitares « ligne claire » brillent de leurs éclats solaire, le tout sous une rythmique joyeuse qui mâche des Chamallows. Avec The Umbrellas, l’héritage NME C86 est entre de bonnes mains !

The Umbrellas au Supersonic à Paris le 16-03-2024 @ Carole M.

The Umbrellas au Supersonic à Paris le 16-03-2024 @ Véronique A.

https://theumbrellasca.bandcamp.com/album/fairweather-friend