A cause de la vente en ligne, les magasins
« physiques » souffrent de plus en plus. La preuve avec la fermeture
d’un symbole du quartier étudiant parisien installé place Saint Michel,
l’historique Gibert Jeune qui a fermé
boutique en mars dernier après 135 ans d’activité (1886-2021). Alors, avant
qu’ils ferment tous, petit à petit, entre les départs en retraite et pas de
repreneurs, ou alors un repreneur pour en faire un magasin qui fera parti d’un
grand groupe alimentaire ou de vêtements, voir une banque, et la faillite,
allons en tant que client, acheter des livres, disques et DVD dans ses boutiques
d’occases, mélangé à du neuf qui permet que l’on achète un produit culturel,
auquel on n’avait pas pensé. Par exemple Gildas,
le cousin de Parallèles à Paris. Là
on ne sait jamais d’avance qu’elle sera la trouvaille (ou pas) du jour. En y
allant le 8 avril 2021, j’ai acheté à 4.90 euros un DVD (1) du groupe alternatif
hollandais The Ex.
Publié en 2005 par l’éditeur BlowPipe/Moskwood (basé aux Pays-Bas), ce documentaire est réalisé en 2001 par Christina Hallstrom et Mandra Waback. Sur un sujet consacré à ce groupe majeur de la scène punk/DIY, les auteures ont vu juste en commençant le doc par le public qui danse. En effet, pour faire connaissance avec The Ex, c’est en live que cela se passe, car ce groupe instinctif et frontal est sur scène une redoutable machine à créer de l’ambiance, qu’importent le lieu et les groupes avec lequel ils sont parfois à l’affiche. Par expérience personnelle, -j’ouvre une parenthèse- lors de leur passage au Sons d’Hiver à Créteil le 16 février 2007 avec le groupe Tortoise, on peut dire que la musique et l’attitude festive de The Ex tranchait radicalement avec le sérieux appliqué de Tortoise. Ce concert s’est passé dans une salle assise, soit une configuration à adapter tant pour The Ex que pour le public. -Fin de la parenthèse-. Les réalisatrices ont suivis le groupe en tournée pendant deux ans en Europe et aux USA. Les images d’archives se mélangent avec les images filmées par les réalisatrices lors des concerts, en backstage, en répétitions, sur la route. Les membres du groupe reviennent sur leurs débuts, l’évolution de leur musique, les collaborations, le fait de tout gérer, d’être indépendant, de s’autoproduire. Ils sont libre de jouer dans un squat, une grande salle, un festival de jazz ou de faire une performance dans la rue. The Ex est un groupe LIBRE et INDEPENDANT. « On a notre musique pour dire ce qu’on pense. » (G.W. Sok chanteur du groupe de 1979 à 2009). Le doc fini à la 52ème minute avec cette phrase de Terrie (guitariste) : « Improviser, c’est simplement faire de la musique. Faire de la musique, c’est simplement improviser. »
Le documentaire n’est pas long, par contre côté bonus DVD, c’est la fête : sept live de 1981 à 2000, une vidéo de 1984, un live de Shellac (Steve Albini est interviewé dans le doc), le making of et des visuels.
(1) Cette version a été édité par K-films Vidéo sans l'accord du groupe. La jaquette ne correspond pas à la version originale publié par BlowPipe/Moskwood (basé aux Pays-Bas). Cette précision m'a été rapporté par G.W. Sok. Pour illustrer cette chronique, j'ai mi la jaquette de la version officielle.
Je profite de cette petite note consacré à The Ex pour publier ma chronique de l’album 27 Passports sortie en 2018 sur Ex Records/l’Autre distribution.
Qui aurait pu prédire en 1979 que le
groupe The Ex allait faire une carrière aussi longue, avec
aujourd’hui en 2018 la sortie de leur 35ème album (on ne parlera pas des
multiples collaborations et échappées en solo), eux qui trainait dans le milieu
squat, mais actif. Bon, c’est clair, The Ex a créé un son qui
se reconnait de suite. A la fois tranchant, sec et percutant, le son « rock
noise » de The Ex tape dans le mille en profondeur. Dans le
style, on pense à The Fall, Sonic Youth et à Fugazi.
Avec le temps, The Ex a incorporé à sa musique noise, des
influences éthiopienne, jusqu’à a allez jouer chez eux en Afrique et faire des
collaborations pour le meilleur des mariages sonores. Car chez The Ex,
le rythme est à la base de tout. Rythme = danse = pogo = slam. Avec ce nouvel
album, The Ex revient vers un son plus rock, tout en
n’oubliant pas la musique « transe » éthiopienne. Les années passent et The
Ex a gardé son énergie intacte. Pas de baisse de régime, tout au long
des 10 nouveaux titres, on est porté par le rythme et les riffs de guitares,
taillées dans de la glaise. Et cela sur la version disque, car sur scène, leurs
compos sont encore plus chargé d’adrénaline, tant chaque membre du groupe
déborde d’énergie avec le plaisir communicatif d’aimer jouer sur scène pour
partager leur musique avec le public.
Signalons aussi, que la pochette est magnifique, avec ses oiseaux migrateurs
qui illustrent bien le titre 27 Passports, avec en sous-titre, la
misère des hommes qui doivent quitter leur pays en guerre pour se retrouver à
dormir dans des tentes installés sous le métro parisien, capitale du pays des
droits de l’homme.
Enfin, petit nota, On critique beaucoup le format CD, nettement moins beau que
le format vinyle. Malgré tout The Ex, donne un soin tout
particulier au format CD en y incorporant un magnifique livret de photos
réalisé par le guitariste Andy Moor. Bon esprit !
fr-fr.facebook.com/theexband/
theex.bandcamp.com/album/27-passports
hello Paskal, two comments: 1. the documentary was not published by K-Films Vidéo, it was published by BlowPipe/Moskwood (based in the Netherlands); 2. I do not know how K-Film Vidéo got incvolved in this, but I do know that they fucked up the cover/sleeve by removing the full-colour original photo and replacing it with the black&white photo shown above. Without our permission. (This black and white photo is from around 2002-2004, while the documentary covers the band's history till 2001.)
RépondreSupprimerhello GW,
RépondreSupprimerThank you for that clarification, I made the amendment. I hope it fits.
Paskal.