Cela fait bien longtemps que le mensuel Les Inrockuptibles n’avait pas eu une belle couverture, dans l’esprit des premier numéros qui remontent à… 1986-1995, époque où il n’y avait que la culture (musique, ciné, livre, théâtre) au sommaire, et pas (ou très peu) des articles sur les politiques et les problèmes de notre société. Pour ces sujets, les journaux Libération, Le Monde, Le Canard Enchainé et Télérama nous suffisaient amplement. Ainsi c’est le groupe culte My Bloody Valentine qui se retrouve en couverture des Inrocks, avec une photo prise par Steve Double lors de leur époque glorieuse du début des années 90. L’actualité du groupe n’est pas la sortie d’un nouvel album, mais la réédition sur le label Domino des albums Isn’t Anything (1988), Loveless (1991), m b v (2012) et la compilation EP’s 1988-1991 (2012) en support physique et en streaming sur les plateformes.
Ce n° spécial contient 20 pages liés au groupe. Un article sur l’incontournable album Loveless, qui aura marqué d’une empreinte profonde le genre noise, noisy pop et le fondement du style shoegaze. 25 instantanés sur l’année 1991, pour voir l’actualité cultuelle et sociétale lors de la parution de Loveless. C’est un article fourre tout (la mort de Freddie Mercury, la fin de la guerre du golfe…). Plus intéressant, une longue interview de 10 pages de la tête pensante Kevin Shields réalisée à distance par la rédactrice en chef adjointe Carole Boinet. Allez juste trois courts extraits de l’entretient : "La musique noise est simplement une musique très riche harmoniquement parlant." (…) "Quand j’entends quelque chose, par exemple la batterie, je la vois." (…) "Je n’entends pas vraiment la mélodie. Je vois un éclat, une netteté." (…). Par contre pas cool, l'intégralité de l'interview est sur le site internet des Inrocks, alors qu'un n° double de 84 pages sa fait léger, 2-3 pages de plus pour inclure l'intégrale, sa n'aurais pas dérangé. A noter que dans la mise en page, il y a une erreur de légende pour le ticket du concert du groupe au New Morning avec Happy Mondays le 22 mars 1989. Ce concert n’était pas issu du Festival des Inrocks qui a eu lieu le 7 octobre 1991 avec The Stone Roses, The La’s et Felt, mais "juste" un concert avec comme sponsors Les Inrocks et Oui FM. Ce concert reste une bénédiction pour tous les spectateurs (dont bibi) qui étaient présent.
Enfin pour clore le dossier, un article pour expliquer le style shoegaze. Pour les courageux, vous pourrez poursuivre vos connaissances avec la lecture du livre Shoegaze écrit par Victor Provis et publié en avril 2018 aux éditions Le Mot et le Reste. Enfin, à noter que l’ex collaborateur, pilier historique des Inrocks, Jean-Daniel Beauvallet a écrit un article dans la revue chic Vanity Fair n° 89 de mai 2021. L’article revient sur l’histoire de l’album Loveless.
Dans le reste du sommaire de ce numéro double (?) accompagné d’un CD sampler de 14 titres, avec des morceaux de My Bloody Valentine, Telex, Metronomy, Requin Chagrin…, il y a un papier sur le film Judas and the Black Messiah de Shaka King consacré au militant Fred Hampson (interprété par l’acteur Daniel Kaluuya), membre du Black Panther Party, sur le commissaire d’exposition et critique d’art Nicolas Bourriaud, sur le DJ pop house balearic Myd, et divers chroniques (musique, livre, ciné, art) dont la chronique de l’album posthume d’Alan Vega nommé Mutador (Sacred Bones Records/Modulor).
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