Marc Hurtado @ Kari Jantzen
En découvrant l’album Righteous Life (1), je me prends a réécouter la discographie d’Alan Vega (1938-2016). Parmi tous les albums, il y a Sniper qu’il a réalisé avec Marc Hurtado. Sorti en 2010, cet album avait permis de remettre Alan Vega sur le devant de la scène, avec des concerts pour interpréter l’album avec Marc Hurtado, notamment le 14 février 2011 à La Machine du Moulin Rouge à Paris avec en invité Christophe (1945-2020). Suivi quelques jours plus tard d’une rencontre/signature/performance à la Galerie Agnès B. le 25 février 2011 lors de l’exposition Musique Plastique. Ainsi en 2011 a l’âge de 73 ans, Alan Vega avait encore toutes ses facultés de séduction. Plus tard, cela allait devenir plus compliqué (concert Suicide à La Gaité Lyrique le 8 juillet 2014). Il est mort en juillet 2016.
Depuis Marc Hurtado a poursuivi son admiration, devenu un hommage au grand artiste visionnaire Alan Vega, avec des concerts en duo avec Lydia Lunch, pour interpréter des morceaux de Suicide. Lors du passage au festival Sonic Protest le 4 avril 2019 à l’église St Merry à Paris, le concert était loin d’être une réussite. Le son dans l’église était trop dispersé et la prestation de Lydia Lunch était pitoyable, car elle avait dut trop forcer sur la bouteille. Bref un RDV manqué. En 2011 j’ai réalisé une interview de Marc Hurtado pour nous parler de sa collaboration avec Alan Vega. Une partie de l’interview a été publiée dans le fanzine Abus Dangereux face 118 (mai 2011) et l’intégrale sur foutraque.com.
En 2010 Marc Hurtado du
groupe Étant Donnés, a réalisé avec Alan Vega de Suicide
un album coup de poing signé Sniper. Hurtado aux machines, Vega
à la voix pour le mariage du son le plus pertinent du moment. Sniper est
destiné à être un album de référence en matière d’électro indus, tant ce disque
est parfait. Sniper est un disque lumineux qui trouvera une belle place
aux côtés des Autobahn (Kraftwerk), The Voice Of America (Cabaret
Voltaire), Horse Rotorvator (Coil), Kollaps (Einsturzende
Neubauten), D.O.A. : The Third and Final Report (Throbbing Gristle).
Artiste de tout bord (musique, photo, cinéma, performance) Marc Hurtado
répond à nos questions.
Tu peux nous raconter l’origine, l’historique de l’album Sniper ?
Durant l’été 2009, j’ai réalisé le film The Infinite Mercy Film consacré
aux sculptures lumineuses et à l’œuvre plastique d’Alan Vega lors de la
rétrospective Infinite Mercy qui lui était consacrée au MAC de Lyon.
Cette collaboration m’a donné envie de faire un nouveau disque avec lui et
donner, en quelque sorte, une suite au disque Re-Up de Étant Donnés enregistré
avec lui en 1999. Je lui ai proposé le soir de l’inauguration de la
rétrospective de faire un disque ensemble et Alan m’a demandé de lui
envoyer des titres. J’ai pris quelques mois pour les réaliser et à leur
réception il m’a déclaré les avoir beaucoup aimé puis s’est immédiatement mis à
écrire les textes pour les chansons.
Dans quelle circonstance as-tu rencontré Alan Vega ?
J’ai rencontré Alan Vega en 1989 à Göteborg en Suède, j’étais venu faire
un concert d’Étant Donnés et le lendemain me suis rendu à un concert d’Alan
Vega. Je lui avais donné le disque Aurore d’Étant Donnés et
quelques mois plus tard nous nous sommes recroisé en France. Alan Vega m’a
alors déclaré l’avoir écouté tout l’hiver et m’a proposé que nous travaillions
ensemble. Ce que j’avais pris pour une blague de sa part à cette époque est
devenu une réalité en 1999 sur Re-Up. Nous ne nous sommes jamais perdus
de vue depuis, un lien de complicité et d’amitié nous a réunis pendant toutes
ces années, souvent sur scène ou dans des projets de films.
Comment s’est construit /composé cet album avec Alan Vega ? Le rôle de
chacun ?
J’ai enregistré toute la musique chez moi durant 8 mois, sans aucune directive
de la part d’Alan Vega puis j’ai lui ai envoyé 13 titres au début de
l’année 2010. Je n’avais aucune idée du nombre de morceaux que Alan Vega allait
choisir pour chanter dessus. J’ai simplement essayé de me fondre dans son monde
et créer une musique qui puisse coller au mieux à sa voix, à ses textes et à sa
personnalité. Il a finalement choisi 11 titres sur lesquels il ressentait
vraiment l’envie de chanter. Il a pris plusieurs mois pour écrire les textes,
par contre l’enregistrement de sa voix sur les titres a été réalisé à New York en
seulement 3 nuits, en une seule prise à chaque fois, d’une façon, « live ». Je
n’ai pas voulu aller à NY pendant l’enregistrement des voix, je pensais que si
Alan était seul avec son ingénieur du son, il serait plus libre et détendu et Alan
m’a confirmé qu’il a toujours préféré travailler seul sa voix, même pour les
projets de Suicide. Quand j’ai reçu les voix, je n’ai rien eu à rajouter
sur la musique, tous les mots et les sons s’entremêlaient parfaitement, d’une
façon totalement magique.
Alan Vega avec Étant Donnés @ Karim Gabou
L’album possède un son énorme, rempli de structures électro et indus. Tu
peux nous parler de ton travail sur le son, ta façon de procéder.
J’essaye d’avoir un son très organique, une structure vivante la moins rigide
possible, un son liquide, brulant comme un métal en fusion ou de la lave
volcanique, c'est-à-dire qui possède en son cœur une sorte de mouvement dans le
mouvement qui lui donne une instabilité constante anti métronomique.
La force du son doit être concentrée non pas dans la technique utilisée pour
l’obtenir mais dans sa décharge poétique et son impact sonore et physique sur
le corps de l’auditeur. Qu’il soit retenu ou lancé comme une bombe à la figure,
le son doit être manipulé physiquement au moment de son élaboration, c’est la
seule méthode que je connaisse pour essayer d’avoir un son réellement vivant en
constante mutation.
Je n’utilise aucun ordinateur, ni multipiste mais travaille uniquement d’une
façon « live » avec plusieurs lecteurs de cd sur lesquels sont enregistrées
toutes mes boucles de sons électroniques ou naturels que je mixe en temps réel
au moment de l’enregistrement. Cette méthode est longue et périlleuse car aucun
son n’est réellement calé, tout dépend de ma rapidité et concentration au
moment de l’exécution du mixage, mais la part de force magique, de grâce et de
mystère est décuplée du fait de cette contrainte et de très légers décalages
sonores presque inaudibles mais que l’on peut ressentir.
Tu avais déjà travaillé avec Alan Vega pour ton groupe Étant Donnés sur
l’album Re-Up. Tu peux nous parler de ton « admiration » envers lui ? Que
représente-t-il pour toi ?
J’ai découvert Suicide en 1977 avec leur premier album, ce fut un choc
extraordinaire de découvrir une musique si novatrice, intelligente et
généreuse. Depuis, je n’ai jamais cessé d’admirer Alan Vega et Martin
Rev, deux artistes d‘exceptions qui ont pour obsession de toujours avancer
en se renouvelant sans cesse, sans aucun compromis.
Bruce Springsteen a dit d’Alan Vega : « Si Elvis reviendrai
d’entre les morts il sonnerait comme Alan Vega ». Je pense que c’est très
vrai car, quoi qu’il fasse, Alan Vega reste toujours dans la tradition
des premiers artistes de rock n’ roll et de blues, dans sa forme la plus
sauvage et minimale. Il a juste modernisé et restructuré ce type de musique
pour la rendre actuelle et en adéquation avec le monde dans lequel nous vivons
actuellement.
Alan Vega, que ce soit dans ses œuvres plastiques où il se sert d’objets
récupérés dans la rue ou dans sa musique et ses textes, représente le plus
fidèle reflet de NY et de l’Amérique en général, avec ses traumatismes les plus
violents.
Martin Rev a-t-il écouté Sniper ?
Tu aimerais faire un disque avec les deux membres
de Suicide?
Je ne sais pas si Martin Rev a écouté l’album mais par contre je sais que
je n’ai jamais pensé travailler avec les deux à la fois car je n’oserai jamais
m’infiltrer dans un duo si puissant et unique, sauf peut-être pour leur
demander des remixes, mais chacun de leur côté. De plus je pense que la musique
minimale géniale de Martin Rev au sein de Suicide, ne doit pas
être mélangée à celle d’un autre artiste. La grande force de Martin Rev est
son absolutisme total, sa solitude devant le clavier, c’est là qu’il excelle.
Sur l’album Sniper et Re-Up, il y a aussi l’icône no-wave
Lydia Lynch. Tu peux nous parler de sa collaboration au projet, comment tu l’as
rencontré?
J’ai rencontré Lydia Lunch dans les années 90 grâce à Mark Cunningham,
fondateur du groupe No Wave MARS. Ils sont d’ailleurs réunis sur le
titre Sexodrone de l’album Re-Up. Lorsque j’ai reçu le texte et
la voix d’Alan Vega pour le titre Sacrifice j’ai tout de suite eu
envie de proposer à Lydia Lunch de chanter sur ce morceau pour en faire
une deuxième version encore plus apocalyptique. Je savais que Lydia lunch et
Alan Vega se connaissaient très bien depuis longtemps, mais n’avaient
jamais travaillé ensemble. Ils furent immédiatement d’accord pour le projet
d’un duo sur l’album.
Lydia Lunch vit depuis quelques années à Barcelone et c’est là-bas
qu’elle a enregistré sa voix, seule chez elle par une nuit de canicule. Sa voix
s’est infiltrée comme un serpent dans la chanson et lui donne un ton encore
plus universel, c’est une pièce maitresse de Sniper, le titre idéal pour
conclure l’album sur une ouverture, en le catapultant directement dans
l’espace.
Marc Hurtado @ Karim Gabou
Pour présenter l’album Sniper, tu as fait deux concerts (Paris et Caen). Ces
deux live étaient « je crois » différent. Tu peux nous en parler. Il vous a
fallu beaucoup de répétitions pour préparer ses concerts ? Tout s’est bien
déroulé? Content des prestations ?
Je n’ai jamais fait de répétition pour un concert et c’est aussi le cas pour Alan
Vega. Nous avons juste fait une balance de quelques minutes ensemble et je
lui ai donné l’ordre des titres à la dernière seconde. Nous avions juste parlé
une seule fois des morceaux que nous allions jouer ensemble, au moment du
tournage du clip de Saturn Drive Duplex en décembre à NY, à 2h du matin
dans un bar désert, après quelques verres de vodka « assassins »… Alan Vega est
entré sur scène et dans la musique à Paris comme porté par la foule et son
enthousiasme communicatif, improvisant la plupart de ses paroles et de ses
mélodies. Il ne fait jamais deux fois la même version d’un titre et chaque
concert peut être très différent, celui de Paris fut une retrouvaille avec
cette ville qu’il adore et nous étions nombreux à nous croiser sur scène avec Christophe
et ses musiciens, Liz Lamere (la femme d’Alan Vega) et leur
fils Dante. C’était une sorte de célébration très chaleureuse et
énergique.
Le concert de Caen était très différent, beaucoup plus radicale et violent tant
au niveau des lumières que du son. Nous étions seulement, Liz, Dante et
moi sur scène derrière Alan et il était comme envouté par la musique, il
a joué tous les titres sans s’arrêter, y compris une version très longue de Ghost
Rider qui était normalement le rappel. Nous avons d’ailleurs improvisé un
rappel sur le titre Fear, directement pris sur le cd Sniper, sur
lequel il a chanté Dream Baby Dream en double voix, ce fut un moment
extraordinaire et inoubliable.
Nous avons fait seulement deux concerts à ce moment mais pensons-nous produire
de nouveaux sur scène fin octobre 2011 en Europe.
Côté back stage, comment est Alan Vega? C’est facile de travailler avec lui
?
Alan Vega a énormément de facettes mais il reste toujours extrêmement
positif et remplie d’une envie ravageuse de créer dans l’instant. Travailler
avec Alan est une grande expérience car il faut savoir travailler
au-dessus du vide sans filet, sans vouloir savoir où l’on va et comment on va
procéder pour y arriver, tout ce fait dans une totale improvisation, à
l’instinct.
Toutes mes expériences avec lui, quelles soient sur scène, sur disque ou pour
des films se sont toujours passées sans discussion préalable, totalement livré
à la magie bouillonnante de ce personnage extrêmement libre.
Mais
revenons à Re-Up. Sur cet album il y
a aussi une autre icône des « musiques exigeantes », c’est Genesis P-Orridge (1950-2020).
Tu peux nous parler de ta rencontre avec lui, ce qu’il représente pour toi ?
Genesis P-Orridge faisait partie du deuxième groupe qui m’a le plus
marqué dans ma jeunesse, Throbbing Gristle. J’ai rencontré Genesis par
le hasard de ma route, comme tous les autres artistes avec qui j’ai travaillé.
J’ai rencontré Genesis autour d’installations communes de Dreamachines
de Brion Gysin que nous connaissions tous les deux avant sa mort en
1986.
Après avoir invité Genesis sur Re-Up j’ai fait beaucoup de
concerts d’Étant Donnés avec lui, accompagné de son groupe Thee
majesty. Nous avons collaboré ensemble au Sonar festival, aux
Transmusicales de Rennes et bien d’autres lieux et avons passé beaucoup de
temps ensemble. C’est un artiste exceptionnel, un grand provocateur et
inventeur culturel que j’admire pour tout l’ensemble de son œuvre autant
musicale, que plastique, que littéraire.
Quand on regarde ton parcours, on voit que tu as collaboré avec de
nombreuses personnalités (Michael Gira, The Hacker...). C’est un besoin « vital
» pour toi de travailler avec des gens qui viennent de divers horizons ? Faire
des disques « seul » est difficile pour toi ?
J’adore partager mes créations avec d’autres artistes que j’aime et respecte,
j’éprouve un grand plaisir à mélanger mes sons ou mes images avec d’autres
mondes artistiques. Ces rencontres se forgent toujours par une amitié
préalable, ce sont à chaque fois des gens avec qui j’ai déjà des liens très
forts et à qui je propose un jour de collaborer. Je n’ai jamais travaillé avec
un artiste sans avoir d’abord une amitié forte existante avec lui, cela ne
m’intéresse pas.
Travailler seul n’est pas un problème du tout, je l’ai souvent fait pour des
films ou des musiques de films ou bien encore des projets de Étant Donnés.
Je travaille d’ailleurs actuellement, en aparté d’autres collaborations, sur
deux albums solos, un sous mon nom et un autre sous le nom de Sol Ixent.
J’aimerais que tu nous dises quelques mots sur Étant Donnés. Ce groupe avec
ton frère est-il la clé de ton parcourt, de tes rencontres éclectique ?
Oui, bien sûr Étant Donnés est la base de tout mon travail. J’avais 15
ans quand j’ai fondé ce groupe avec mon frère, c’est un projet dévorant qui a
nourrit toute ma jeunesse et transformé ma vie.
J’ai rencontré la plupart des artistes avec lesquels j’ai travaillé grâce à Étant
Donnés et tous les travaux que j’ai faits en dehors de ce groupe ne sont
qu’une extension de ce que j’ai réalisé sous ce nom. Même si très différentes,
les structures et constructions des organismes biologiques de mes projets solos
ou de mes collaborations, sont les mêmes que celles de Étant Donnés. Je
travaille souvent sur d’autres matériaux mais toujours avec les même outils et
le même mode de penser et analyser le travail que j’ai appris à manipuler avec Étant
Donnés.
Étant Donnés est-il en veille, ou c’est fini ?
Je travaille actuellement sur la musique d’un nouveau disque d’Étant Donnés,
un projet sur lequel Éric et moi avons commencé à travailler il y a
quelques années et que j’espère finir dans quelques mois. Aucun de mes
spectacles ne m’a fourni autant de sensations extrêmes que ceux de Étant
Donnés et je suis très impatient de remonter sur scène avec mon frère. Éric
et moi sommes par ailleurs en train de terminer un film que nous avons tourné
sur les rituels dionysiaques des Maitres Musiciens de Jajouka au Maroc en 2006
et qui a pris très longtemps à être finalisé pour des raisons financières.
Marc Hurtado @ Marc Hurtado
Tu es un
artiste accompli et curieux. Tu touches à tout et dans des styles divers.
Photos, productions, cinéma, performance. C’est quoi l’origine de cet appétit ?
J’ai toujours tout pratiqué à la fois, poésie, performance, musique, cinéma,
peinture, production ou autre, tout cela fait partie de mon quotidien, je
travaille souvent 14 heures par jour pour pouvoir tout faire.
J’aime particulièrement travailler sur plusieurs projets très différents à la
fois, passer d’un monde à un autre en une seconde pour y revenir la seconde
d’après, tout en mettant très clairement une distinction radicale entre des
projets parfois en opposition totale, d’un point de vue esthétique ou
métaphysique.
J’essaye aussi de ne me donner aucune limite, je ne sais pas peindre de visage?
Et bien je peindrai tout de même un visage, je ne sais pas jouer d’un instrument?
Et bien je jouerai de cet instrument. Je ne tente jamais d’apprendre par un
autre sens que celui de la préhension des choses, de la sensation, de
l’instinct dans une liberté totale.
Toi le touche à tout, que signifie le rock pour toi ? Tes premiers amours
musicaux ?
Très jeune j’ai découvert Iggy Pop et les Stooges, Lou Reed et le
Velvet Underground et James Brown qui ont été les piliers de
toute mon éducation musicale en même temps, d’ailleurs que les premiers disques
de Giorgio Moroder et Cerrone. Puis j’ai découvert juste après
des groupes comme Suicide, Throbbing Gristle, Chrome, Pere Ubu, DAF, Mars,
DNA, Teenages Jesus, Contortions, Mx80, Swans, Non et de plus vieux projets
comme les Seeds, Red Crayola, La Monte Young etc…
Tous les nouveaux groupes industriels et No Wave ont fais exploser des tas de
barrières dans le rock et la musique en générale, mais je les considérais comme
une suite logique aux trois premiers artistes que j’avais adoré auparavant.
Qu’ils soient dits bruitistes, industrielles, No wave ou je ne sais quelle
autre dénomination, tous ces groupes avaient en commun une rage et une
détermination dans l’acte incroyable.
J’ai commencé Étant Donnés avec mon frère sans connaître aucun de ces
groupes et même si on ne savait jouer d’aucun instrument, qu’on n’avait aucun
argent ni matériel, nous essayions tout de même d’enregistrer ce qui pour nous
était de la musique et pour d’autres seulement du bruit. Nous voulions aussi
nous produire sur scène d’une façon différente, aller plus loin qu’un simple
concert, partir dans un au-delà du son, de l’image, de la performance physique,
établir un dialogue nouveau avec le public, comme l’avais si bien situé Antonin
Arthaud avec son Théâtre de la Cruauté dans son essai Le théâtre
et son double.
Nous nous sentions totalement isolés à ce moment et la découverte de tous ces
nouveaux groupes fut un choc, elle nous procura une joie incommensurable car
elle renforça en nous l’idée d’essayer d’aller encore plus loin dans nos
projets, nous savions à ce moment que nous n’étions plus seuls à faire ce genre
de musique, de films ou de performances.
Depuis la parution de l’interview en 2011, Marc Hurtado n’a pas chômé côté publications musiques et films.
On commence avec les albums : "Sang" avec Z'EV en 2015, "My lover the killer" avec Lydia Lunch en 2016, "Larme secrète" avec Pascal Comelade en 2020. Soit des belles collaborations !
Coté coffret DVD, "Alan Vega - Martin Rev-Suicide. Five films by Marc Hurtado" qui regroupe les 5 films avec Alan Vega et Suicide dont le long métrage "Infinite dreamers" avec Suicide, sorti chez La huit en 2018, "Le milieu du Monde" avec les 12 premiers films de Marc Hurtado réalisés de 1976 à 2018, sorti chez la Huit en 2019, le DVD du film d' Eric et Marc Hurtado "Jajouka, quelque chose de bon vient vers toi" "sorti en 2020 chez la Huit et le film "My lover the killer" avec Lydia Lunch en 2020.
(1) Chronique de l’album Righteous Life ici : https://paskallarsen.blogspot.com/2021/03/the-revolutionary-corps-of-teenage.html
https://munsterrecords.bandcamp.com/album/sniper
https://www.facebook.com/marc.hurtado.9
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