dimanche 21 juin 2020

SASHA MONETT, Monsieur "Swinging Mademoiselle"



L’édition 2020 du Disquaire Day a été bousculée à cause du Covid-19. Ainsi au lieu d’une journée marathon en avril pour chasser les disques rares à tirages limités, c’est 4 journées semi-marathon qui ont commencés le 20 juin et vont se poursuivre le 29 août, le 26 septembre et le 24 octobre 2020. La journée du 20 juin était consacré aux sorties des éditeurs français. Parmi la liste des sorties, il y avait la réédition de la compilation Lolita Chick’68 de Jacqueline Taïeb en version vinyle rouge numéroté à 1200 exemplaires édité par FGL Production


 Je profite de cet évènement pour sortir de mes archives, une interview de Sasha Monett a qui l’on doit trois magnifiques compilations avec le meilleur de l’underground pop français au féminin échappée des  sixties. Le nom de ses compilations est devenu un symbole, un manifeste : Swinging Mademoiselle. L’interview a été publiée dans le fanzine Abus Dangereux face 127 juin 2013 et sur foutraque.com



En 1999, sort en disque vinyle, le premier volume de la compilation Swinging Mademoiselle. A l’intérieur de ses 2 faces noires, 16 chanteuses françaises des années 60 qui sortent d’on ne sait où. Leurs noms d’artistes, ce sont surtout des prénoms : Stella, Cosette, Liliane, Delphine, Berthe, Clothilde…et les titres des chansons, c’est tout un programme : Les Filles C’est Fait Pour Faire l’Amour, Saperlipopette, Dracula, Je Suis Sublime, Fille ou Garçon … Le style est pop, rock, folk et surtout les chansons sont d’une fraîcheur exquise, à faire fondre n’importe quelle âme sensible aux voix féminines et aux mélodies pop.
On n’avait jamais entendu parler d’elles, c’est une véritable découverte (il y a donc en France des artistes pop qui n’ont rien à envier aux anglo-saxon ?), que l’on doit à un maniaque du vinyle, et plus particulièrement les disques où il y a des filles (tous style confondus, à condition de rester dans le bon goût – et à chacun d’apprécier ce qui est ou pas de bon goût-). Ce passionné s’appelle Sasha Monett. Dj à ses heures, dans les divers rades et caves de la capitale où les sons du rock’n’roll et du punk résonnent jusqu’à pas d’heure, Sasha Monett édite avec un petit tirage artisanal (mais vu le succès, il y aura des ré-impressions) ce premier volume en le distribuant à la mano chez les disquaires indés de France, mais aussi à Londres, aux States et au Japon (là ce sera en colis par avion).
La pochette est magnifique, à l’intérieur, une feuille pour présenter les chanteuses, par contre, pas de crédit, pas de label, on est plus proche du disque « pirate » (aie, quel vilain mot !) que de la sortie officielle. On achetait la compil chez son « petit » disquaire (où l’on trouvait du vinyle neuf et d’occase), par contre c’était inutile de se pointer à la Fnac ou chez Virgin (d’ailleurs à l’époque ces 2 enseignes ne vendais plus de vinyles, mais seulement du CD, alors qu’aujourd’hui… mais c’est une autre histoire). Le succès (certes underground) est au rendez-vous. 
Un volume 2 suivra en 2000, ainsi que la 1ère compilation Wizzz (réalisée par JB, qui deviendra le boss du label Born Bad), et les compils Femmes de Paris (chez Universal, comme quoi les majors, dès qu’il y a un peu de pognon à se faire…). Vu le succès (dans le milieu sixties/garage) Sasha Monett, muni de ses cartons de 45t, fera le DJ. Il passera essentiellement de la musique où les filles s’expriment. Ainsi au début de l’an 00 (en pleine période électro DJ techno), on a dansé sur des petites «femmes de France ». 
Douze ans plus tard (en décembre 2012), sort le 3ème volume de Swinging Mademoiselle. C’est donc le moment idéal pour revenir sur ces compilations avec des chanteuses françaises des sixties. Que nous réserve cette nouvelle livraison ? Sasha Monett répond à nos questions.


Comment a démarré ta collection de 45t de chanteuses féminines françaises des années 60 ? Quel a été le déclic pour t’intéresser à ce type d’artiste ?
Il y a une vingtaine d’années au début des 90s. J’ai toujours été plus ou moins attiré par les son 60s avec des voix féminines, tous styles (Soul, Girlgroups, pop, beat, Easy listening) et j’achetais régulièrement la série de compilation Girls In The Garage et sur le Volume 4 figurait une Française, Jacqueline
Taïeb avec la version anglaise de 7h Du Matin, j’étais estomaqué, je ne pensais pas qu’il existait en France des trucs qui sonnaient comme ça. Je ne m’étais jamais intéressé au son 60 Français, ma culture musicale est totalement anglo-saxonne. Je viens du Punk Rock comme beaucoup de passionnés de ma génération. J’écoutais du punk et de la new wave dans les années 80, puis par le biais de groupe comme les Cramps, les Damned, les Barracudas, etc, je me suis mis à découvrir les années 60. D’abord le garage punk Us avec les mythiques Back From The Grave, les Pebbles et autres puis petit à petit, tu découvres d’autres trucs et j’en arrive à Girls In The Garage. D’ailleurs pour moi le processus de découverte d’un style musical est très long. Je n’envie pas du tout la génération d’aujourd’hui qui peut découvrir en quelques heures avec internet ce qu’il m’a fallu 20 ans d’écoute et de recherche pour apprécier, mais c’est un autre sujet.

Ton premier disque sur le sujet ? Tu te rappelles où tu l’as trouvé ?
Non je ne me rappelle pas vraiment. Dans une convention du disque, probablement dans les années 90, mais lequel je n’en sais rien.

A ce jour tu possèdes combien de 45 t sur ce thème ? Tu les classe comment ?
Par ordre alphabétique, tout bêtement, je dois avoir entre 500 et 600 45 tours de chanteuses 60s françaises, mais pas que du top, je ratisse un peu large ! Il ne faudrait pas que les gens puissent penser qu’il y ait 600 45-tours qui pourraient être compilés (rires). Mais je les aime tous !
Quelles sont tes plus belles perles ? Tes titres préférés et pourquoi ce choix ?
Franchement je ne sais pas. C’est impossible de répondre à cette question, il y en a trop. Alors je vais te dire qu’en ce moment mon titre préféré c’est Groupie (Amoureuse) qui est sur le Volume 3, mais dans 15 jours ça sera un autre.

Tu te lèves de bonne heure pour aller en brocante. Quelles sont tes petites astuces pour trouver le sésame que personne n’aura vu avant toi ?
Oui de très bonne heure, mais il n’y a aucune astuce. Il faut être curieux et chanceux c’est tout. Ne pas s’arrêter à la pochette, regarder les arrangeurs et les compositeurs, ça peut aider.

C’est (je pense) de plus en plus dur de trouver des perles. On en trouve encore ? Quels sont les 45t qui te manquent ?
En fait il faut être franc, les disques qui sont compilés sur les Swinging Mademoiselle, tu ne les trouves pas dans les vide-greniers, il ne faut pas rêver. Ce ne sont que des disques qui ne se sont pas vendus à l’époque, donc les gens ne les ont pas chez eux. J’ai dû en trouver un en vide-grenier (Votez M.L.F sur le vol. 3), tous les autres (et j’inclus les 3 volumes de Swinging Mademoiselle + le Girls In The Garage), je les ai payés un peu dans les conventions, à des collectionneurs, sur le net, etc. 

Tu as été le premier en France à sortir un album compilation sur les chanteuses françaises avec des titres, compos étonnantes. Qu’est-ce qui t’a donné l'idée de te lancer dans la réalisation d’une compile ?
J’avais envie de faire partager le son 60s français au monde entier (en toute modestie). En fait dans les années 90, les compils 60s étaient des trucs très grand public. Les hits des années 60 et les trucs pointus, c’étaient essentiellement des trucs anglo-saxons et garage (Pebbles, Back From the Grave, Nuggets, etc…) Mon idée ça a été de copier les Back From The Grave (sur le principe, pas sur le contenu), je m’explique. Dans les années 80 quand Tim Warren a conçu la légendaire série de compil garage punk 60s, il a fait en sorte que sa compil s’adresse à un public actuel. Comment faire écouter du 60s à un public qui a connu le punk avec les Sex Pistols et les Ramones. Ca nécessitait une présentation spéciale et il a réussi. C’est exactement ce que j’ai voulu faire. Ma culture musicale est anglo-saxonne, pas française et je viens du Punk (voir question 1). Donc j’ai fait un choix pour séduire les gens de ma génération, le terme Swinging Mademoiselle n’est pas un truc nostalgique, c’est un regard des années 90-2000 sur la musique des années 60. Ce qui explique que la compil a eu du succès à l’étranger. Le public qui venait du punk s’y est retrouvé plus ou moins car ça s’est adressé à une génération qui avait le même background que moi, une sorte de mondialisation underground venue du punk. Et puis il ne faut pas oublier la compilation Ils Sont Fous Ces Gaulois. Cette compil avait été un choc, je n’avais absolument pas idée qu’il y avait autant de trucs barrés en France avant d’avoir entendu ce disque (sorti vers 1995). J’ai eu envie de prendre la suite, d’approfondir en focalisant uniquement sur les filles.
Quel en ont été les retombées ? Tu as dû par le biais de tes compiles rencontrer d’autres furieux comme toi ?
Il y a des furieux comme moi (dans tous les styles et dans le monde entier) et heureusement, car si on devait compter sur les majors pour avoir des idées, on n’aurait que des best-of de Johnny Hallyday et des Beatles (que je ne déteste pas par ailleurs, mais bon il y a pas eu que ça dans les 60s). Sinon les retombées, bah on peut dire (en toute modestie j’insiste) qu’aujourd’hui le style est établi ! Bien sûr ce n’est pas le garage punk ou la Northern Soul, ça reste plus confidentiel mais enfin, c’est le même principe. Un style a été défini avec un regard actuel sur des trucs du passé et aujourd’hui pour les fans de 60s Français, ils savent à peu près à quoi s’attendre quand on joue un disque style Swinging Mademoiselle. Ça a aussi sûrement permis aux majors de déterrer des titres de leur catalogue. Je ne pense pas qu’Universal aurait sorti la série des Pop à Paris si il n’y avait pas eu des produits underground comme Ils Sont Fous Ces Gaulois, puis Swinging Mademoiselle et Wizzz. Une chanson comme Les Filles C’est Fait Pour Faire l’Amour de Charlotte Leslie a été reprise, on l’a entendue dans des films, des pubs… bref on a besoin de furieux dans tous les styles pour déterrer des trucs et après ça suit son chemin.



Tu as rencontré des chanteuses de l’époque pour avoir des infos pour réaliser tes compiles ?
J’en ai rencontré après mais jamais avant la sortie des disques, Christine Pilzer, Stone, Elsa Leroy, Jacqueline Taiëb. Ça se passe très bien à chaque fois, même si elles ne comprennent pas trop en fait. Swinging Mademoiselle ça ne veut rien dire pour elles ! C’est juste des chanteuses qui ont sorti des disques qui n’ont pas marché. Pour Stone cela a cartonné mais avec Charden, pas avec ses trucs 60. Donc elles sont flattées que des hurluberlus comme moi s’intéressent à leur musique 40 ans après, même si elles ne comprennent pas trop parce que justement cela n’a pas marché à l’époque. Mais bon, moi comme je le disais, je réécoute des disques 40 ans après en essayant d’y trouver une esthétique qui m’appartient. En gros comment trouver dans des disques de variétés des trucs qui sonnent plus anglais, pop, psyché, etc… Alors que pour elles, elles ont juste enregistré des disques avec les sonorités qui correspondaient à leur époque. Il n’y a aucune qui à l‘époque s’est dit : « On va faire un titre genre Swinging Mademoiselle », ce terme n’existait pas. 
Tu peux nous évoquer 2-3 anecdotes sur ces chanteuses oubliées ? Est-ce que grâce à tes compiles, certaines ont pu remonter sur scène, sortir un nouveau disque ?
Christine Pilzer était remontée sur scène, mais c’était plus à cause de la compilation Wizzz que de Swinging Mademoiselle. Du reste je tiens à dire que même si Wizzz est sorti après le volume 1 de Swinging Mademoiselle, cela a été conçu en même temps. Personne n’a copié personne.

A l’époque, ces 45t 4 titres sortaient souvent sur des majors. Pourtant nombre de ces chanteuses n’ont pas eu de succès, pas de tubes. Tu peux nous évoquer le contexte dans lesquels ces disques étaient conçus, le choix de l’interprète (des producteurs véreux qui voulaient se faire du fric facile ?), et pourquoi au final ces disques n’ont pas marché et sont entrés dans l’oubli, jusqu’à ce que tu interviennes (rire) ?
J’en ai déjà un peu parlé, mais bon pourquoi cela n’a pas eu de succès ? Je n’en ai aucune idée. Parfois il faut du temps pour apprécier un truc. Perdues au milieu de Françoise Hardy, Sheila ou Sylvie Vartan on ne faisait pas attention à Clothilde, Christine Pilzer et autres. Et puis le temps passe, l’oreille est différente et là on trouve ça génial ! Sinon la plupart de ces chanteuses sont des produits de studio, dans les mains des producteurs et des maisons de disques. C’était déjà le principe des « Boys bands » en fait. Mais finalement, tout ça, 40 ans après on s’en tape, le temps fait son œuvre. Il n’y a plus que la musique qui compte. Une chanson est bien ou pas, un point c’est tout. C’est exactement comme pour le punk. Je me rappelle à l’époque, Plastic Bertrand (avec le titre Ça Plane Pour moi) c’était pourri, un faux truc de studio et les Sex Pistols, Damned et compagnie c’étaient les vrais ! Maintenant on s’en fout, le titre t’éclate la tête ou pas ! Point final.
Tu peux nous présenter ta dernière compile ? Comment tu as sélectionné les titres, pourquoi ce choix ? Et pourquoi tant d’années entre la 2ème et la 3ème ?
Il n’a y aucune raison spéciale pour expliquer que j’ai attendu 10 ans entre le 2e et le 3e. C’est un produit indépendant, alternatif, ça échappe à toute logique commerciale. Je le fais quand j’en ai envie c’est tout. Entre temps j’ai quand même participé à d’autres compils (Femmes de Paris, le volume 3) et j’ai fait le Girls In The Garage vol. 12 qui peut tout à fait être considéré comme un volume de Swinging Mademoiselle à part entière ! Et ça m’amusait d’en faire un dans cette série mythique (voir question 1).
Par rapport aux choix des titres, le 3e est beaucoup plus porté sur des trucs obscurs, moins produits, souvent venus de Belgique et de Suisse (50% sont des chanteuses Françaises). Je voulais essayer de surprendre une dernière fois, même si aujourd’hui dans ce monde « youtubesque » c’est quasi impossible de surprendre. C’est à la fois génial de tout pouvoir entendre en un clic et exaspérant, car il n’y a plus de surprise !

Tes compiles ont du succès au Japon. A ton avis, pourquoi les chanteuses françaises plaisent autant aux japonais ?
Aucune idée, il faudrait leur demander ! Un côté charmant, innocent, sucré (sexuel sûrement, ha ha) je n’en sais rien.

Ta devise : « Même le pire groupe a une fois dans sa vie composé un bon titre ». Parmi tes chanteuses, quelle est la pire (des connus du grand public) avec un titre terrible ?
Oui, comme je disais ces chanteuses étaient souvent aux mains des producteurs, qui faisaient un peu ce qu’ils voulaient une fois la voix enregistrée. Dans les ultras connues, Sylvie Vartan a enregistré des tonnes de trucs hyper bien à côté de ses tubes un peu casse-bonbons. C’est simple, quand on tombe sur un EP de Sylvie, il faut regarder les compositeurs, et si la chanson a été écrite par Micky Jones et Tommy Brown c’est presque toujours une perle. Les gens de ma génération préfèrent souvent Françoise Hardy à Sylvie Vartan, trop cataloguée « femme de Johnny» (ha ha), mais dans le style Swinging Mademoiselle, Sylvie est 10 fois plus intéressante que Hardy, j’insiste.
Dans les mégas connus il y avait aussi Sheila ! J’ai écouté tous ces disques 60s et il y a un titre à sauver, c'est L’Agent Secret en 1969. Sinon le désert, une catastrophe cette pauvre Sheila.
Mais bon, la palme de l’improbable revient sans conteste à Rika Zarai. Il y a un bon titre, qui avait d’ailleurs été réédité sur les compilations Pop à Paris, ça s’appelle Une Chanson Pour Amour. Ça c’était improbable. J’ai donc un disque de Rika dans ma discothèque et j’assume! Si on m’avait dit ça en 1979 avec mes cheveux dressés, mes badges des Ramones et mes épingles à nourrices, mort de rire.




Quel est pour toi le titre (avec ses paroles) le plus drôle, étonnant, improbable ?
Encore une question impossible à répondre. Un titre, je ne sais pas, mais une chanteuse à retenir des Swinging Mademoiselle, c’est Clothilde et un titre Saperlipopette (sur le volume 1 de S.M). Elle a tout ce qui caractérise le style: des sons improbables, uniques, baroques, psychédéliques, pop. Elle est le produit d’un producteur Germinal Tenas. A l’époque elle détestait les titres qu’elle avait enregistrés (en 1967). Mais avec le temps on a découvert ce son unique qui ne ressemble à rien d’autre et c’est sûrement pour ça qu’elle est mythique dans le monde entier chez les fans du genre. Le label Born Bad Records va du reste rééditer l’intégrale de ces huit titres (ils sont tous bons) sous peu, avec toute l’histoire de la chanteuse. Si Swinging Mademoiselle a servi à un truc, je dirai: ça sera de redécouvrir Clothilde.

Enfin, pourquoi ces chanteuses des années 60 (mais aussi des années 70 et 80) te fascinent tant? C’est le côté désuet de l’époque avec ses chansons aux paroles pop ? C’est le côté décomplexé (paroles, style vestimentaire, émancipation de la femme) qui te fascine ?
Houlà, allo Docteur Freud vous êtes là ? Écoute je ne sais pas ! Oui j’aime tout ce que tu dis dans ta question, j’ai toujours adoré les voix féminines, sur le rock, la pop etc. C’est perso, c’est difficile à expliquer. Peut-être que c’est le meilleur moyen que j’ai trouvé pour aimer les femmes (mort de rire). Car dans ma vie perso c’est une catastrophe (ha ha) je n’en sais rien, c’est surement lié.

En tant que collectionneur, si tu as un avis de recherche à formuler à nos lecteurs, c’est ici !
Alors un request de collectionneur maniaque : je cherche le EP de Jacqueline Taieb Le Cœur Au Bout Des Doigts, le seul dans le style Swinging Mademoiselle que je n’ai pas. Plus bien sûr, tous ceux que je ne connais pas encore, il doit en rester.

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