L’hebdomadaire Les Inrocks redevient mensuel en juin 2021, reprend le nom Les Inrockuptibles et redémarre avec le n°1. Par contre à 12.90 euros pour un mensuel sur papier recyclé avec 38 pleines pages, plus 24 demie-pages de publicité sur les 200 pages, pas sûr que leur nouveau pari (de la dernière chance ?) soit viable sur la durée. Heureusement qu’il y a la presse parallèle, notamment les fanzines. Si vous êtes un lecteur fidèle du blog, vous avez du voir mes chroniques sur Persona, Abus Dangereux, Gonzaï, Groupie et maintenant Le Gospel.
Je découvre ce fanzine format A5 sur papier glacé avec ce numéro 8. De parts son tirage à 250 exemplaires, il n’est pas facile à trouver chez les disquaires et librairies alternatives. On peut le commander sur le site, mais en essayant, la fonction carte bancaire bug.
Le Gospel a la particularité de faire des numéros double avec deux couvertures, coté pile et face selon votre sens de lecture, produisant ainsi un effet miroir. D’un côté, Sommes-nous vraiment capables d’en finir avec notre adolescence ? et de l’autre côté, Le diable & la musique.
Le Gospel contient essentiellement des articles de fond, souvent écrit à la première personne pour avoir le ressenti de celui ou celle qui est derrière la plume ou le clavier, dont une grande partie sont écrit par le boss du zine Adrien Durand, connu par les journalistes -surement des Inrocks- car il est attaché de presse. Il n’y a pas d’interviews, n’y de chroniques (disques, livres, cinéma), du moins dans ce #8.
Côté « adolescence » il y a des articles sur Weezer, Donnie & Joe Emerson, Deux Filles qui sont en fait deux garçons, j’en profite pour reprendre un extrait de l’article écris par Alice Butterlin : « On se demande si on écoute la musique différemment selon qu’elle ait été réalisée par une femme ou un homme, un jeune ou un vieux, un crapaud ou une mouche ». Si vous désirez y répondre, écouter l’album Silence & Wisdom sortie en 1982 et réédité en 2016 sur Dark Entries. Reprenons le court du sommaire avec la musique dans les écoles d’art, Bjork, un texte sur Henry Rollins écrit par le fan Michael Friedrich qui n’aimerais pas être à la place de Rollins qui « s’interdit les amitiés trop proches et les relations romantiques » à cause de son travail d’artiste qui prend le contrôle sur tout. Toujours au registre « adolescence », des articles sur la série animée Daria, le documentaire Palestiniennes de Mariette Auvray, les Shangri-Las, l’acteur Mickey Rourke, un texte sur l’équipe de basket les Chicago Bulls écrit par Guillaume Marietta, Larry Clark qui connait bien les ados, son film Kids est devenu un classique, J.T. Leroy & Anna Sorokin et Julian Casablancas. Il est conseillé de lire ce spécial ados, en écoutant la compilation K7 Teenagers Of The Year édité par Le Gospel. Il est aussi disponible en numérique via Bandcamp.
Pochette de la K7 "Teenagers Of The Year"
Coté « diable et musique » il y a des articles sur l’enfer white trash, le groupe noise indus Pain Teens, figure du label Trance Syndicate Records (1), Jeffrey Lee Pierce du groupe vaudou Gun Club et membre du fan club de Debbie Harry, XXX Tentacion, le cinéma satanique, Abel Ferrara, l’artiste plasticienne cubaine Belkis Ayón, Slipknot et Jex Blackmore.
Comme vous le constater, le sommaire n’a rien à battre de l’actualité
culturelle et préfère causer d’artistes qui représentent au mieux les sujets des
numéros. Ici pas une seule page de publicité, soit 128 pages de textes
richement illustrés, écrit avec amour et passion. Vive le fanzina ! Tous DIY !
Belkis Ayon "Nasaka Inicio"
https://legospel.bigcartel.com/
https://www.facebook.com/Gospelsavesusall
https://legospelzine.bandcamp.com/album/teenagers-of-the-year-compilation
(1) Je profite de la mention Pain Teens pour publier la chronique de l’album Stimulation Festival que j’ai écrit pour le fanzine Hyacinth. Elle a été publiée dans la 9ème floraison en septembre 1992 :
Pain Teens est un groupe texan pas vraiment dans la norme – locale, s’entend. La cervelle de ces drôles d’humanoïdes sortis d’un film de science-fiction pourrait avoir été remplacée par une boite métallique noise, émettant quelques signaux bruyants et excitants, qu’on le croirait sans peine. Bref, Pain Teens est un groupe de barges, comme il doit y en avoir un tous les 10 ans aux states (Residents, Suicide, Devo…), quoique ces derniers temps, les dérangés aient une tendance à se reproduire de plus en plus rapidement (Crust, Strangulated Beatoffs, Iowabeef Experience…). Stimulation Festival est le plus accessible de leurs 3 LPs, à condition de supporter les tintamarres les plus ardus, d’avoir les oreilles blindées, et leur meilleur œuvre à ce jour. Un album très complet dans le genre, où l’on ira chercher la mélodie insinuée avec un équipement de terroriste du bruit. La voix de Bliss Blood aide beaucoup car elle est sensuelle à souhait. Le morceau Wild World écrit par The Birthday Party, est surement le summum de cet album. J’avoue ne pas trop vouloir classifier cette musique, car elle est très diversifiée. Ici, la curiosité ne sera pas un vilain défaux. Si Stimulation Festival est la succursale transitoire avant de prendre la direction de l’asile, eh bien je me sentirai bien obligé de prendre rendez-vous !
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