De 2013 à 2017, Philippe Dumez a mis en ligne Les Écumeurs, un blog où il a interviewé des passionnées de concerts. En quatre ans il a interviewé 34 écumeurs de tout poil, dont votre dévoué Paskal Larsen.
Depuis le 15 mars 2020, pour cause de pandémie mondiale, les concerts sont à l’arrêt. Du coup le docteur Dumez c’est demandé comment vivent ses patients écumeurs qui ne peuvent plus assister à des concerts dans des salles, bars, disquaires et autres lieux que le salon familial où chez des potes musiciens. Le 15 février 2021, il nous a envoyé ce mail : « Le 11 mars 2020, je suis allé voir ce qui allait être pour moi le dernier concert dans des conditions "normales" : Superbravo au Café de la Danse. Je me souviens qu'on se disait déjà qu'il ne fallait pas se faire la bise. Je me souviens aussi que ce soir-là, deux filles m'ont fait la bise, et je me suis dit que les filles vivaient dangereusement. Ensuite, comme pour vous, ça a été la grande foire des annulations et des remboursements, avec le silence absolu de Seetickets pendant des mois... Pendant la parenthèse enchantée de septembre dernier, j'ai pu voir Thousand sur le parvis du Trabendo, et Fontaines D.C. à la maison de la radio, mais on était déjà masqués et à distance les uns des autres. Le 11 mars prochain, ça fera donc un an sans concerts. J'ai eu envie de célébrer cet anniversaire en vous redonnant la parole sur Les Ecumeurs. La seule question que je vous poserai est : "Et toi, comment ça va ?". »
Ainsi son blog vient de reprendre vie. Je suis le premier à m’exprimer sur le sujet, cliquez sur le lien ci-dessous :
https://lesecumeurs.tumblr.com/post/645726656621936640/paris-sans-la-culture-sans-ses-terrasses-de
Et ici la page d'accueil du blog Les Écumeurs: http://lesecumeurs.tumblr.com/
Je profite de cette news pour remettre en ligne ma chronique du livre 39 Ans ½ Pour Tous (In My Bed -juin 2011-) devenue Basse Fidélité (Le Mot et le Reste -novembre 2015-).
C’est avec gourmandise que j’ai dévoré le « trop »
petit livre de Philippe Dumez. Plus petit qu’un 45t, mais plus grand
qu’une K7 audio, soit le format 16x16 pour un maximum de texte.
Philippe Dumez est un passionné de musique. Il aime acheter des disques,
de tous styles, mais surtout du rock indé, par contre il n’est pas musicien. Il
a travaillé chez Label’s, cela lui a permis de faire des rencontres,
d’avoir des contacts. Philippe Dumez aime aussi écrire, surtout sur les
« petites » choses qui reflètent l’attitude, l’esprit qui tournent autour du
rock. Il y a son blog, avec ses humeurs journalières, Il a fait des petits
fanzines, qui parlent de lui, de sa vision sur la musique. Il écrit aussi des
scénarios pour les BD dessinées par Colonel Moutarde. Le style
d’écriture de Philippe Dumez est pop, teinté d’humour et très précis. Il
a le sens du détail, de l’observation.
39 Ans ½ Pour Tous est écrit à la première personne sous la forme de
petites chroniques (il y en a 510) qui débutent avec « Je me souviens » dans
l’esprit des écrits de Georges Pérec. Philippe Dumez n’a pas à rougir avec
la comparaison envers ce maitre des mots, car lui aussi il a beaucoup de
talent, il sait aligner le verbe ! Si comme Dumez vous aimez acheter les
musiques en support physique, car vous êtes un fétichiste du vinyle, voir du CD
ou de la K7, fouiner dans les vides greniers (où je le croise souvent en
compagnie de ses enfants), allez voir des concerts, c’est sûr, vous allez vous
retrouver dans ses petites chroniques d’une dizaine de lignes. Mais si vous
n’avez pas de références dans le milieu des amateurs de musiques, que vous
connaissez juste un peu Dominique A et pas du tout Dinosaur Jr,
ce n’est pas grave, vous allez malgré tout vous amuser à la lecture de ce
livre, car le style de Dumez est si fluide, que n’importe qui, peu se
laisser transporter par son regard. Alors n'attendez plus, et allez dévorer cet
ouvrage.
A noter, au début du livre il y a des dessins de Prosperi Buri, qui
représentent les pochettes de disques évoqués dans les chroniques.
Deux exemples de chroniques extraites du livre :
"140-Je me souviens, comme des centaines de fans de DEAD CAN DANCE, que je
vais en pèlerinage au Père Lachaise pour voir la tombe qui figure sur la
pochette de Within The Realm Of A Dying Sun. Je ne pousse pas le vice
jusqu'à aller en Italie pour prendre en photo le gisant qui figure sous la
couverture de Close de JOY DIVISION."
"286-Je me souviens de cette réflexion qu'un garçon me fait : "La différence
entre le rock et le rock indé, c'est juste que la basse est mixée un peu
fort." Je crois qu'il n'a pas totalement tort, même si ça m'ennuie
beaucoup de le reconnaître."
Basse Fidélité est une version enrichie et remodelée de 39 Ans ½
pour tous sorti en 2011 chez In My Bed. La démarche de cette réévaluation est précisée
à la fin du livre : « Je me souviens, cinq ans après la sortie de 39 ans
et ½ pour tous, avoir ressenti le besoin de retailler dans ce livre
exactement comme j’ai retaillé dans ma collection de disques : en enlevant le
trop et en rajoutant le mieux. Cette édition remastérisée selon des normes à
même de séduire les audiophiles les plus exigent fait donc figure d’édition
définitive. Définitive, bien entendu, jusqu’à la prochaine. »
Basse Fidélité est construite de chroniques qui commencent par « Je me
souviens ». Philippe Dumez raconte ses souvenirs à la première personne,
ses instants de vie liés à sa passion pour la musique. Disques, concerts, rencontres,
réflexions diverses, tout est relaté dans l’humeur et l’humour avec un regard
plus intéressé par le détail, le poil à gratter, la petite tache qui coule, le
bouton mal placé. Les chroniques sont réparties en 6 chapitres : Les Années
vinyle, Les années laser, Le retour inattendu des années vinyle, Les années
MP3, Le retour encore plus inattendu des années laser et Les années
streaming.
Philippe Dumez n’a pas découvert cette façon d’écrire ces chroniques en
lisant le livre Je me souviens de Georges Perec, mais en lisant Je
me souviens du rock de Gilles Verlant (chronique page 127). A noter
que Georges Perec s’était inspiré du livre I Remember de
l’écrivain américain Joe Brainard.
Avec une belle écriture à la fois légère, pop et érudite, proche du vécu de chacun (pour les fans de musique indé en particulier), les souvenirs de Philippe Dumez nous parlent immédiatement. Passionné jusqu’à l’obsession, il raconte ses achats de vinyles puis de CD, jusqu'à ses ventes intégrales de vinyles, CD et t-shirts, pour faire le vide le temps d’un instant, car le besoin d’empiler reprend vite fait le dessus. A travers ses chroniques, c’est toute la période musicale des années 80, 90 et 2000 qui défile sous nos yeux. Des noms de groupes qu’on avait oublié qui ressurgisse dans notre mémoire, comme si tout s'était passé la veille. On prend un malin plaisir à dévorer ses instants de vie. Fan de musique depuis notre adolescence, on se sent moins seul, moins malade, face à notre passion dévorante d'achats compulsifs de disques (notamment pendant les soldes) et dans le besoin d’écumer des concerts plusieurs jours par semaine. Ce livre est un bon médicament pour nous rassurer que l'on n’est pas seul à être boulimique de la musique. Bref, si vous voulez passer du bon temps, ce livre est un bon remède, un anti-déprime.
http://lesecumeurs.tumblr.com/
https://iloveyougeorgiahubley.tumblr.com/
https://equipe.tumblr.com/post/64778752805/cette-semaine-jai-eu-la-chance-dinterviewer
https://oldfashionedmoutarde.tumblr.com/
http://danishout.over-blog.com/article-les-ecumeurs-121563553.html
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