vendredi 26 mars 2021

HURDY-GURDY présente le clip "Sous les jupes d’Alice" – 12 mars 2021


Le groupe parisien Hurdy-Gurdy mené par le chanteur solaire et nocturne Jérôme Gurdyk dit Hurdyk nous propose son nouveau clip du morceau Sous les jupes d’Alice paru en 2015 sur l’album Les turpitudes en fleurs de Scarlatine Wepler. Dans les images du clip on voit des extraits d’Alice au pays des merveilles (Alice in Wonderland), court-métrage muet réalisé en 1903 par les britanniques Cecil Hepworth et Percy Stow. Ce court métrage est la première adaptation filmée du célèbre livre écrit et illustré par Lewis Carroll et publiée en 1865. L’imaginaire de ce roman pour enfant, se marie très bien à la musique raffinée d’Hurdy-Gurdy.

J’ai posé trois questions à Jérôme Gurdyk dit Hurdyk :

- Pouvez-vous nous parler de la chanson Sous les jupes d’Alice ?
Nous sommes un groupe de clair-obscur mais avec une part de dérision et même, je l’espère, d’autodérision, d’où quelques rares chansons plus pop, plus légères (comme c'est le cas de celle qui est présentée ici) et, par exemple, les paroles parfois grinçantes du personnage principal de notre album, Scarlatine Wepler. Oserais-je donc espérer que l’ironie à laquelle les textes des chansons font régulièrement appel, et dans cette chanson aussi d'ailleurs, est perceptible ? D'autre part, ces chansons plus pop se veulent une porte d'entrée vers les morceaux plus foisonnants et aux constructions plus implexes du reste de notre album. 

- Pouvez-vous nous expliquer la manière dont a été pensé le clip ?
Selon Thomas Lewis, le réalisateur, le clip n'a pas été "pensé". La matière de base, c'était la thématique "Alice au pays des merveilles", dont Thomas est très friand, associée à des idées formelles (split-screen, ombre chinoise, vieux film, robe fluorescente du personnage féminin...). Quoi qu'il en soit, et même si Thomas Lewis et moi-même aimons à nous taquiner, il y a des connexions artistiques très fortes entre son univers esthétique et les ambiances cinématographiques des morceaux de Hurdy-Gurdy.
Tod Browning, les deux David (Lynch et Cronenberg), Guy Maddin, Peter Greenaway sont pour nous des berceuses. Un goût commun pour le Beau bizarre en somme. Si bien qu'une collaboration était une évidence. Mais nous avons eu beaucoup de chance car j'ai toujours trouvé une très grande qualité formelle aux travaux de Thomas Lewis. Il faut aller se promener sur sa chaîne YouTube : www.youtube.com/gummoguy

- Quels sont vos projets, votre actualité ?  
Outre la sortie de ce clip, nous sommes affairés dans notre laboratoire à concocter de nouvelles chansons. Elles devraient s'avérer... plus sèches, plus rêches... Et, prenant acte, hélas, de la fin de la notion d'album, elles devraient sortir progressivement, une par une peut-être. 




Ci-dessous la chronique de l’album Les turpitudes en fleurs de Scarlatine Wepler que j'ai écrite en 2015 pour Abus Dangereux et foutraque.com :



Écouter la musique de Hurdy-Gurdy n’est pas un geste anodin, ce n’est pas un fond sonore à déguster à table en parlant de choses et autres avec ses invités. Non, écouter la musique de Hurdy-Gurdy demande de la disponibilité, une écoute attentive. La musique, le visuel d’Hurdy-Gurdy est proche du théâtre, du cabaret burlesque, du cinéma expressionniste, du cirque, de la fête foraine peuplée de freaks mais aussi de pin-up. Entre les films de David Lynch atmosphère Eraserhead et Elephant Man, et le rock cabaret de Nick Cave, Marc Almond, David Friday (leader des sous-estimés Virgin Prunes), Jarvis Cockers et Dresden Dolls, la musique lyrique d’Hurdy-Gurdy interpelle notre imaginaire. A l’écoute de leurs compos, dès les premières notes, les premières paroles on entre dans un monde en noir et blanc ou en couleur sépia, on est porté par l’univers singulier et baroque du groupe. L’album a pour titre Les turpitudes en fleurs de Scarlatine Wepler. Il est présenté comme un « conte musical et polaroid trash et précieux ». Comme pour un livre, l’album est composé de titres en forme de chapitres, avec un prologue et « des » épilogues. On n’est pas dans le Rocky Horror Picture Show ni dans le Tommy des Who, mais sur la durée des 74 minutes, on est malgré tout dans un concept album qui raconte une histoire, celle de Scalatine Wepler, « une créature de Gustav Klimt échappée du cadre » qui aime accumuler les amants. Scarlatine serait-elle une femme libérée ? Cette histoire chantée en langue française, est adaptée pour la scène. Mais en attendant de voir la troupe Hurdy-Gurdy avec ses instruments (accordéon, piano, trompettes, saxophone, harmonica…) et son enchantement (porté par les magnifiques visuels en noir et blanc de Fabien Montes), laissons agir notre imagination en écoutant et en lisant les textes des paroles (inclus dans le livret du CD et écrites en typo d’une vieille machine à écrire). Hors des courants musicaux actuels, le groupe Hurdy-Gurdy est à découvrir d'urgence. A noter que cette fresque sonore est le résultat de longues années de création. Comme pour le scénario d'un film, chaque plan, chaque ligne est murement réfléchie. Le résultat valait l'attente.


https://www.hurdygurdy.fr/

https://hurdygurdy.bandcamp.com/releases

https://backl.ink/116186961?fbclid=IwAR1DmRHiDV1RAcsESJIvIEd-2RE_ddI2Q2zHGxEii9tJ3AYqTHt4OlCXnsA

 

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