dimanche 14 mars 2021

LUCIANO ONETTI "Francesca", "Sonno Profondo", "Abrakadabra" (Black Widow Records) – 2018-2019


Comme John Carpenter, l’argentin Luciano Onetti est réalisateur, scénariste et compositeur de ses propres BO de films. A ce jour il a réalisé trois longs métrages : Sonno Profondo (2013), Francesca (2015) et Abrakadabra (2018). A part Francesca édité DVD par The Ecstasy Of Films, ces films sont invisibles sur les écrans français. Ils ont dû circuler dans les festivals. On peut juste dire que ce sont des trillers horrifiques dans l’esprit des giallo (La Queue du Scorpion de Sergio Martino, Le Tueur à l’Orchidée d’Umberto Lenzi, Le Venin de la Peur de Lucio Fulci…), des films de Dario Argento (Le Chat à Neuf Queues, Les Frissons de l’Angoisse, Suspiria) et de Brian de Palma (Pulsion, Obsessions, Sœurs de Sang). Comme le duo de réalisateurs Hélène Cattet et Bruno Forzatti (Amer, L’Etrange couleur des larmes de ton corps), Luciano Onetti voue un fétichiste visuel pour le style giallo en reprenant les codes du genre, ses couleurs oniriques et les images très graphique : un tueur psychopathe, une lame tranchante, une jolie fille agressé par des mains gantées, des scènes de torture sado maso et chic, le sang rouge sur du carrelage blanc.

 

Pour donner une atmosphère tendu et angoissante à ses films, Luciano Onetti compose seul sa musique. Il est multi instrumentiste, il joue de la guitare électrique et acoustique, de la basse, batterie, synthétiseurs, clarinette, boite à musique et divers bidouillages sonores sur ordinateur. Sa musique est également très référencé, très codé. On est ici dans l’inspiration des musiques expérimentales d’Ennio Morricone période 69-73 et des atmosphères pesantes et horrifiques des Goblin. Ici pas de cordes, n’y de cuivres à la Bernard Hermann. Des trois BO, c’est à mon avis celle d’Abrakadabra qui est la plus aboutie, car on y retrouve de nombreux aspects sonore du genre giallo : groove à suspense, son psyché un peu perché, synthé cosmique, extrait de dialogue. Sonno Profondo (avec son titre qui nous évoque Profondo Rosso, titre originale des Frissons de l’Angoisse) est la musique la plus courte (23 minutes) et la plus expérimentale, atmosphérique des trois BO. Il est clair qu’ici on est dans l’hommage fétichiste d’un style musical de l’époque 69-75, tout comme Brian de Palma a rendu hommage à Alfred Hitchcock à travers quelques-uns de ses films. Soit le travail d’un fan accompli qui devrait séduire le public amateur du genre giallo et triller horrifique. Pour clore cette petite chronique, notons que dans les trois vinyles, il y a l’affiche du film et l’iconographie des pochettes est magnifique.


https://www.discogs.com/fr/artist/6854499-Luciano-Onetti

https://www.facebook.com/BlackWidowRecordsItaly/



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