Odessey & Oracle est un groupe lyonnais qui compose avec des gants en velours une musique « pop baroque et psychédélique ». Cette description tirée de leur bio est exacte, avec malgré tout une dominance pour la musique POP. Crocorama est leur 3ème album et le 1er pour le percussionniste Roméo Monteiro qui vient de rejoindre le trio (Fanny L’Heritier, Alice Baudoin, Guillaume Médioni). En ces temps de la pensée unique, où la personne qui contredit, donne son avis est automatiquement traitée de complotiste, la musique légère d’Odessey & Oracle et ses paroles de Poupées Mécaniques font un bien fou pour garder le sourire. La voix enfantine de Fanny l’Heritier est un rayon de soleil et un panier remplie de marguerites pour apporter de la fraicheur dans notre univers, surtout quand on habite à l’étroit dans une grande ville très peuplé. Sa voix fragile, parfois approximative nous évoque les chanteuses Laetitia Sadier (Stereolab), Claudine Longet, Margo Guryan, France Gall (l’avant Michel Berger), Lio et Jane Birkin, soit un timbre vocale bien loin du blues et de la soul, mais tout aussi efficace au contact de l’oreille. Pour que la voix de Fanny soit à son aise dans ce jardin potager bio, la musique « sunshine pop » jailli des instruments (synthétiseurs vintages, clavecin, orgue, guitares, banjo, hautbois, percussions) comme par enchantement (Piccolo, Saxo et Compagnie d’André Popp n’est pas loin), apporte tout ce qu’il faut d’harmonie, de mélodies, de brillance et d’éclat pour l’accompagner avec bienveillance. L’enfance avec son imaginaire est chez Odessey & Oracle comme une seconde nature qu’il faut garder au fond de soi. C’est peut-être le meilleur remède pour mettre de coter la bêtise de quelques adultes assoiffés par le pouvoir et la malveillance, ce qui entraine le boxon général pour tous. Oui le monde coloré d’Odessey & Oracle, peuplé d’enfants, de croco, de poupée, d’un manège, le tout avec du mascara est le bon remède pour apprécier le moment présent sans avoir mal à la tête. Juste de la douceur avec un petit pétard et tout va…. pour le mieux.
Photo © Sylvie Mauris-Demourioux
https://odessey-and-oracle.blogspot.com/
https://odesseyandoracle.bandcamp.com/
https://www.another-record.com/
https://duretdoux.com/produit/odessey-oracle-crocorama-2020/
Je profite de la sortie de l’album Crocorama pour republier ma chronique du deuxième album Speculatio (Bongo Joe/L’Autre Distribution) que j’avais écris pour le fanzine Abus Dangereux et foutraque.com.
La pochette du nouvel album d’Odessey & Oracle
illustre à merveille leur musique. Sans avoir écouté une seule note, on imagine
entendre des sonorités psyché pop échappées des années 60 et 70. Leur nom de
groupe vient d’ailleurs du titre de l’album culte des Zombies sortie en
1968, avec en prime les deux pochettes qui se font des clins d’œil graphiques
espacés de presque 50 ans, soit le début de l’âge catégorie « senior ». La
pochette montre côté face, une vision du paradis terrestre/jardin d’Eden avec
Adam et Eve au bord de l’eau en compagnie d’amis et d’animaux échappé d’un
livre d’enfant et côté pile l’enfer avec d’horribles animaux malsains et l’eau
qui se déchaine. Entrons maintenant dans l’univers magique et baroque de ce
jeune trio lyonnais.
Speculatio est leur deuxième album, il fait suite à And The Casiotone
Orchestra sortie en 2014. Le trio (Fanny, Alice et Guillaume)
mélange instruments classiques (piano, clavecin, flûte à bec), avec des
synthétiseurs analogiques et des guitares électriques. Les voix sont célestes,
féériques, parfois proche du sacré. On plane et on se laisse perdre dans leur
monde fantasmagorique, où le ruissellement de l’eau vient se glisser à
l’intérieur d’une fanfare à quatre sous, perdu parmi des troubadours à
l’intérieur d’un labyrinthe. Dans l’album on peut croiser des déesses,
princesse, crocodile, lion et des nouveaux Dieux. A la fois champêtre et
poétique, l’univers d’Odessey & Oracle est très coloré et très
vaste. Leur vision psychédélique possède une dimension proche des souvenirs de
l’enfance, comme par exemple les dessins animés Jack et le haricot magique
(d’Hanna-Barbera), Yellow Submarine (des Beatles) ou le
clip Love is All de Roger Glover and the Butterfly Ball. Toutes
ses images bouillonnent dans notre tête en forme de théière ! Les Odessey
& Oracle ont de vrais talents de compositeurs. Leurs compos sont si
riches en mélodies et harmonies sonores. Chaque écoute est une nouvelle
découverte musicale. C’est fou ce qu’on trouve de belles choses dans leur
chapeau. N’hésitez pas d’y plonger vos oreilles !
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