Baby Fire est un trio bruxellois qui s’est formé en 2009. Grace est leur 5ème album studio. Au sein du line-up, il y a en avant-poste la chanteuse guitariste -ainsi qu’au thérémine-, Dominique Van Cappellen-Waldock qui compose la musique, les textes de Baby Fire. A ces côtés, il y a Lucile Beauvais (guitare, claviers, harmonica, chœurs) et Cécile Gonay (basse, violon, chœurs). Pour l’enregistrement de l’album, le trio est complété de nombreux musiciens et chanteurs.es, dont Laetitia Shériff, Mike Moya de Godspeed You ! Black Emperor, Déhà de Wolvennest, G.W. Sok (ex The Ex) et Eve Libertine (ex Crass), soit des belles figures du rock indé pour un résultat qui est, juste bluffant ! Avec tout ce beau monde, on pense au projet du groupe allemand Die Haut qui réunissait sur ses instrumentaux une flopée de belles figures écorchées du rock, qui ne boivent pas que du Perrier ou du thé. Mais ceci est une autre histoire qui appartient au 20ème siècle.
Photo @ Yves Collard
Justement,
on est au 21ème siècle. Baby Fire compose une musique rock électrique aux
sonorités urbaines. Chez eux, la pénombre est éclairée par un lampadaire
cabossé qui grésille, fait des étincelles. Il y a ici, comme une urgence, une
souffrance du corps blessé par les stigmates d’une vie qui court à 100 à
l’heure pour rattraper le temps perdu, soit une fuite perdu d’avance. Justement,
la pochette de Grace est un dessin d’Alice
Smith qui fait référence à la fracture d’épaule de Dominique Van
Cappellen-Waldock, survenue peu de temps avant l’enregistrement de Grace. Fracture, c’est un mot qui
illustre bien la musique de Baby Fire, tant d’un morceau à l’autre,
c’est tout un panel de la musique rock qui se confronte pour
mieux résonner à nos oreilles. Ainsi, punk, blues, indus, cabaret rock, no
wave, gothique, post rock s’unissent ensemble par fragment, pour un
résultat jouissif à l’oreille, au sens et au corps, même flétri pour ceux qui
ont vécu les années 60-70 avec trop excès. Tout au long des 10 morceaux de
l’album, la voix de Dominique est comme un cri qui hante, mais aussi
celui d’un guide. Dans l’album, il y a cette phrase qui résume bien ce que l’on
est en train de vivre : "Fleur de de
feu, fleur de chair". Il y a aussi le mot amour (Love) en titre du 3ème morceau. L’amour et le feu sont
le dard de Baby Fire. Mais attention, ce faire piquer par Baby Fire
est une drogue saine et bénéfique. On en devient vite accros que l’on
consommera sans modération, mais s’est pour notre bien. Un point important de l’album
est le SON à la fois clair, dur et tendu. Ici, les guitares sonnent avec grâce et électricité (merci à la
fée !) et la basse sombre tient notre palpite en suspension. Le tout avec un parfum de poésie brut,
parsemé d’éléments mélodiques qui contre balance avec la rage des félines en
libertés. Si vous êtes amateurs d’artistes, groupes tels que Patti Smith,
P.J. Harvey, Einsturzende Neubauten, Nick Cave and The Bad
Seeds, UT, Crime and the City Solution, Oiseau-Tempête, Miët,
il y a de forte chance que la musique habitée de Baby Fire vous donne
également la chair de poule, de préférence lors de la nuit de
la pleine lune. Vous avez compris, votre serviteur est sous l’emprise de Grace.
On finit la chronique avec la phrase de Violette Leduc inscrite au dos
de la pochette : "Aimer est
difficile, mais l’amour est une grâce." Santé !
https://babyfire.bandcamp.com/album/grace
https://www.facebook.com/babyfirebrussels/
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