Je n’ai pas pour habitude de mettre dans une chronique un copier/coller intégral de la bio d’un groupe, artiste, mais là le texte est tellement top, que je ne peux pas résister de vous faire découvrir le duo Police Municipale par un texte écrit par leur soin :
« Mat Mitard passe son enfance à l'étroit dans une meule de Comté. A la majorité, pour gagner sa croûte, il quitte son trou et part à pied rejoindre Paris. Périple initiatique duquel il gardera un souvenir ému : "Ah, boire l'eau des rivières et se masturber dans les champs, voilà le sel de la vie !" dira-t-il plus tard. Mais la capitale est une terre de vices et de mensonges et le Mitard tombe dans une nuit sans fin : drogue à outrance et filles faciles. Fasciné par la musique répétitive qui fait boum-boum, il s'équipe en machines volés et travaille ses compositions électroniques jusqu'à obtenir un certain succès. "Oune vraie mousique dé merde inaudible" se souvient Pedro, critique musical à ses heures et vendeur d'acides occasionnel. Lors d'une soirée illégale dans les catacombes, une descente de flics le conduit sur les bancs du commissariat. Il y rencontre celui qui deviendra son partner in crime.
Alcoolique notoire, Greg Le Pnuk vit de petits larcins et de grand n'importe quoi. Entre trois cuites il se consacre à l'écriture d'un projet politique d'envergure : créer la République Ubuesque De France. Mais les mesures et principes constitutionnels ont dû mal à convaincre : euthanasie des plus de soixante ans, kétamine obligatoire à la cantine, destruction totale de la monnaie... Autant de mesures que le peuple français est peu enclin à soutenir. Après un parcours scolaire et professionnel morne dont rien, à part l'ennui, n'est à relever, il décide de se consacrer à la drogue (beaucoup) et à la chanson (un peu). Il tente depuis ce jour d’accéder sans succès à la note juste
Janvier 2020, sur le banc jaune pisse du commissariat du 19ème arrondissement, Mat Mitard et Greg Le Pnuk se rencontrent. La nuit passe, la drogue aussi. Libérés au petit matin, sous la plaque de la rue Erik Satie, ils se jurent de mener un projet musical en forme de brûlot. Ils s'appelleront POLICE MUNICIPALE et ce sera un attentat sonore à la bien-pensance. »
Après cette belle présentation, haute en couleur, il est clair que la musique de Police Municipale ne sera pas jazz, classic rock, pop, variété, prog, ni reggae malgré les substances illicites, mais plutôt, punk, électro foutraque et slam du pauvre qui a une soif de vie. "Je suis précaire professionnel, je suis précaire sentimental, je suis précaire mais pas fini, oui je vie en théorie" (Souffle Cathartique). Dans l’esprit « prolo » qui vise juste ou ça pique, il y a chez eux un côté Sleaford Mods et plus obscurs côté français, on pense par instant à Ptose, à Casse Gueule, ainsi qu’à Ich Bin avec l’album culte Obéis ! (2006). Une des forces (de l’ordre non établi ?) de Police Municipale, c’est qu’il y a deux voix. Les deux voix se répondent, avec chacun son timbre (aucun rapport avec la Poste), un énervé qui utilise des gros mots (oh le vilain !) et l’autre plus posé qui semble être le narrateur, la voix off. Côté musique, c’est de l’électro « cheap jouet Bontempi », punk lo-fi minimal brut, ligné les Bérurier Noir du début. "Remplir du vide avec du vide" (Selma) scande la voix qui veut en découdre. "On fera les mêmes enfants, ils iront dans les mêmes écoles, apprendre à être exactement comme nous" (C’est toujours la même chose). Les textes de Police Municipale ne sont certes pas littéraires, mais leur regard est juste. A chacun de réfléchir, de se poser (les bonnes ?) questions sur notre (misérable ?) vie. Espérons que l’année 2022 ne sera pas merdique pour Police Municipale, malgré qu'ils soient "frustrés" (Épilogue).
Pour clore la chronique, à noter que pour l’instant, l’album Droit Dans le Mur n’est disponible qu’en numérique via Bandcamp.
https://souterraine.biz/album/droit-dans-le-mur
https://policemunicipale.bandcamp.com/
C'est bon ça, merci pour la découverte!
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