dimanche 19 décembre 2021

"LE VAMPIRE ET LE SANG DES VIERGES" de Harald Reinl (Artus Films) – 06 décembre 2021


 

Artus Films nous propose avec son édition HD 1920/1080p-16/9, en média book combo Blu-ray DVD, une condition tout confort pour (re)découvrir ce film gothique allemand réalisé en 1967 par Harald Reinl (1908-1986). Ici les couleurs sont éclatantes, donnant une dimension supplémentaire pour apprécier ce film Bis. Car si l’histoire est un peu simpliste, le jeu des acteurs juste -voir à peine- convenable, par contre du point de vue de la photographie, des costumes, de la lumière et des décors, notamment les sculptures et nombreuses peintures, fresques de Gabriel Pellon (1900-1975), dans un style proche de Jérôme Bosch (1459-1516), ce n’est que du caviar pour les yeux. On ne se lassera pas de regarder à plusieurs reprises le long passage où le carrosse traverse le bois pour aller au château d’Antomai, avec tout au long du chemin, des arbres où sont accrochés des pendus et des amas de corps digne d’une peinture surréaliste. Idem pour les tunnels et entrées voutées du château où il y a des vautours, des rats, serpents, de la barbaque. La lumière gothique arrive à rendre beau la saleté. Enfin les outils de tortures, ont également un visuel fétichiste très réussi. On n’est pas dans le carton-pâte fauché et kitch.


 

En Allemagne, le réalisateur (et ex champion de ski dans les années 20) Harald Reinl est très populaire, notamment pour ses Krimi (film policier de série B) et sa série de westerns avec le personnage de Winnetou interprété par Pierre Brice (1929-2015) dans le rôle-titre et Lex Barker (1919-1973) dans le rôle de Old Shatterhand, frère de sang de Winnetou. Le 3ème film et dernier de la série, titré Sur la piste des Desperados -Winnetou 3. Teil en VO- ayant eu moins de succès, ses producteurs lui demandent de réaliser un autre style de film pour clore le contrat. Ce sera une adaptation de la nouvelle d'Edgar Allan Poe, Le Puits et le Pendule titré pour ce film Die Schlangengrube und das Pendel, qui veut dire La fosse aux serpents et le pendule, mais le titre français sera Le Vampire et le sang des Vierges, soit un titre plus racoleur. Ainsi pas étonnant de trouver à l’affiche son acteur fétiche l’américain Lex Barker qui s’est refait une seconde carrière en Allemagne après ses exploits aux states dans le rôle de Tarzan et l’actrice Karin Dor (1938-2017) qui est à l’époque l’épouse de Harald Reinl, 29 ans plus âgé qu’elle. A noter que la même année en 1967, elle va interpréter le rôle d’Helga Brandt dans le James Bond On ne vit que deux fois de Lewis Gilbert. En 1969 elle sera à l’affiche de l’Étau d’Alfred Hitchcock. Le troisième acteur à l’affiche est l’incontournable Christopher Lee, acteur de renom pour la réussite d’un film gothique et le bon atout pour attirer le spectateur. Mais ce qui arrive parfois avec le nom de Christopher Lee écrit en gros sur l’affiche,  c’est qu’au final il n’apparait pas beaucoup à l’écran ce qui est le cas ici (une quinzaine de minutes, mais c’est toujours mieux que dans le film Le métro de la mort de Gary Sherman (1972), où là il fait juste une apparition d’à peine 5 minutes dans une scène), malgré que son personnage soit important, il joue le rôle du comte Regula, le soit disant Vampire du titre français, vu qu’en réalité il est plutôt un sadique qui tue des filles vierges pour récupérer le sang qui va lui servir à créer une potion qui lui donnera l’éternité. A noter que son maquillage blafard, verdâtre est très réussi.


La mise en scène est relativement classique. Pas d’effet gore, ni de sexe gratuit, même pas une pointe d’érotisme, malgré que le sujet emploi le thème de la chambre des tortures. Le film n’a qu’une interdiction de moins de 12 ans, ce qui explique le côté limite prude des images. N’oublions pas la B.O., composée par le spécialiste Allemand Peter Thomas, qui délivre ici une belle partition, qui n’a eu qu’une publication physique en… décembre 2020 sur le label M-Square, dont c’est sa seule référence à ce jour. A l’approche de Noel, je ne peux que vous conseiller de regarder ce magnifique film, -à condition de ne pas être trop regardant sur le déroulé de l’histoire-, qui ne peut que vous procurer un savoureux moment, un plaisir non coupable d’une époque bénis du cinéma Bis aux couleurs chatoyantes tendance La Hammer Films et Mario Bava, dont on peut noter que l’intro de Le Vampire et le sang des Vierges avec le masque qui va défigurer le comte Regula fait immédiatement penser au film Le Masque du démon de Bava (1960) avec Barbara Steele.

Coté bonus, le combo d’Artus Films contient une présentation du film par Stéphane Derderian (qui n’a pas choisie la bonne chemise, -les rayures noir et blanc à l’écran pas ne passe pas-) et Christian Lucas. Une comparaison entre les vues extérieures de la ville allemande Rothenburg où a été tourné le film en 1967 et la ville en 2020. Deux séquences du film en version super 8, la bande annonce et un diaporama. Quant au livret de 80 pages, écrit par Christophe Bier, il est consacré au cinéma populaire Ouest-Allemand et à la carrière du réalisateur Harald Reinl. Comme la B.O. de Peter Thomas a été peu diffusé, dommage qu'il n'y est pas dans le combo, la B.O. en CD.


https://www.artusfilms.com/les-chefs-d-oeuvre-du-gothique/le-vampire-et-le-sang-des-vierges-367




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