Chéribibi XIIème round s’affiche en orange avec la typo du film Clockwork Orange -Orange Mécanique- pour présenter son nouveau numéro, qui correspond au 30ème anniversaire du fanzine. Créé en 1991 par DPC sous le nom de Cadavre Exquis (quatre numéros), puis Wachbeuk (un numéro en août 1994), puis un passage chez Unity Rockers -mensuel politico musical- le temps de cinq numéros, pour finalement appeler son fanzine Chéribibi à partir du numéro 7 et demie (1er avril 1998) jusqu’au n°15 (début 2006), fin de la première formule. À partir du printemps 2007, Chéribibi repart avec un n°1 et trouve sa formule qui restera inchangée jusqu’à aujourd’hui. Soit un fanzine à parution irrégulière de 132 pages couleurs et noir et blanc au format quasi A4, avec un sommaire riche d’articles qui traitent de la culture underground (ciné, musique, polar, comix, graphisme…) où les freaks, les durs à cuire peuvent taper la belote sans dire du mal de leur belle mère ou du voisin de palier. Les articles ont chacun de nombreuses pages richement (et non pas chichement) illustrés et sacrément bien écrits, en apportant une tonne d’informations, le tout avec bon esprit. Idéale pour s’informer sans prendre le melon et sans assister à un cours magistral. DPC revient sur ces 30 années, avec des anecdotes et des documents, le tout sur 10 pages.
Couv d’un pulp dessiné par Rudy Nappi
Le sommaire de ce n° coup de poing spécial femmes fortes -côté charisme- avec 64 pages, commence avec un article de 15 pages sur les femmes dans le rock avec le titre Les femmes ont inventé le rock’n’roll. Les auteurs informent que depuis son origine, au milieu des années 50, il y a eu moult chanteuses, musiciennes, autrices-compositrices, ingénieures du son et productrices qui ont œuvré pour la cause rock. À noter que la musique rock en 1955 faisait plus peur aux parents qu’aujourd’hui, époque où le « rock » est partout (= récupération). Article suivant, les femmes dans les gangs, avec une interview de Miriam Linna du label Norton Records qui en connait un rayon (de pédale ?) sur la délinquance juvénile = mauvaise graine (Bad Seed). Après le rock, les gangs dans le polar, place au cinéma bis avec d’autres gangs de filles qui ont arrêté de jouer à la poupée et de préparer le repas à leur mari qui rentre d’une longue journée de travail. Ici le couteau, ce n’est pas pour couper les oignons en fine lamelle, mais une arme tranchante pour marquer son territoire. Il y a les films japonais et anglo-saxons des années 60, 70 et 80, d’Emiko Yamauchi dans Ranking Boss Rock (1973) à Linda Blair dans Les Rues de l’enfer -Savage Streets- (1984) et les films de Russ Meyer, avec à la clé un article de 6 pages sur l’actrice Tura Satana (1938-2011). La mise en page de ce dossier est magnifique !
Affiche du film "Mini-Skirt Lynchers" de Yuji Tanno (1969)
Ça cogne encore, mais du côté masculin avec la boxe en Indonésie. Maintenant, on laisse son couteau et ses gants au vestiaire pour découvrir la chanson populaire appelée Misirlou, qui est à l’origine une chanson d’amour adressée à une fille d’Égypte. Dick Dale (1937-2019) and The Del-Tones en est l’ambassadeur avec sa touche surf music. On poursuit avec la 2ème partie de l’interview fleuve avec Jean-Pierre Dionnet, suivie d’une interview d’Emory Douglas, membre des Black Panthers, une interview de la chanteuse jamaïcaine de reggae Norma Fraser, le tromboniste jamaïcain Vin Gordon. Sans transition, côté bouquin/pulp avec un article sur les filles dans l’espace, et plus frontal une interview du groupe skin Iron Cross, deux nouvelles de l’auteur Josu Arteaga et pour finir des chroniques de livres, fanzines, disques. Vous l’avez compris, Chéribibi est un fanzine unique écrit par des passionnés qui ne suivent pas l’actualité culturelle, ne sont pas branchés sur les réseaux sociaux et qui ne quitteront jamais le support papier pour la toile du net. Ne lâchez rien, on est avec vous !
Chronique de l’acte XI ici : https://paskallarsen.blogspot.com/2020/10/cheribibi-acte-xi-veut-en-decoudre-on-y.html
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