Le label de San Francisco Superior Viaduct, spécialisé dans la réédition d’albums, singles d’artistes/groupes tout zazimut (Screamers, The Ex, Martin Rev/Suicide, Gun Club, Devo, The Residents, Liquid Liquid, Scientist, DNA, The Fall, Spacemen 3…), édite l’unique album du groupe Californien de Long Beach, Suburban Lawns. Ce groupe, à l’époque de jeunes étudiants, a existé entre 1978 et 1983. Pendant ses 5 années, ils ont publiés deux singles, un EP 5 titres et en 1981, l’album éponyme avec 14 morceaux. A noter qu’il est publié sur le label I.R.S. Records, créé en 1979 par Miles Copeland le frère de Stewart Copeland, ex batteur du groupe The Police. Au début des années 80, ce label a publié de nombreux albums de haute volé : Songs The Lord Taught Us, Psychedelic Jungle des Cramps, Beauty And The Beat des Go-Go’s, Dark Continent de Wall Of Voodoo, Strange Kicks d’Alternative TV, Roman Gods des Fleshtones, Murmur de R.E.M.… autant dire qu’il y avait de l’espoir envers Suburban Lawns pour quelques albums de plus. D’autant, que leur musique post punk, art rock, new wave avec une touche de ska, dans l’esprit de Devo, X Ray Spex, B-52’s, Talking Heads, Mo-Dettes, Units, Pilon, Oingo Boingo avait de quoi combler les oreilles affutés. Le single Janitor, présent sur l’album, avait eu son petit succès en passant régulièrement sur la station de radio KROQ ainsi que dans le circuit des radios universitaires. Les paroles de cette chanson avaient de quoi amuser les étudiants : "Oh my genitals, I'm a janitor" ("Oh mes parties génitales, je suis un concierge" en VF).
Le fait qu’il y est une chanteuse (Su Tissus) et trois chanteurs (Frankie Ennui, John McBurney, Vex Billingsgate) donne une couleur forte au groupe, car les voix en alternance sont différentes. Les voix masculines évoquent David Byrne, John Lydon et celle de Sue se rapproche par instant à Lene Lovich. Le son nous ramène immédiatement a l’époque du groupe, on est bien fin 70, début 80 avec ce son de guitare sec et direct, cette basse qui donne le tournis, ainsi que toute la rythmique à la fois minimale, tendu et entrainante, d’autant que les morceaux dépassent rarement les 2 minutes, histoire de bien concentrer l’énergie du groupe. Du pur post punk puisé dans sa source originale, avant qu’elle ne soit pillé par les générations suivantes. Pas étonnant que le pressage originale (en LP et K7) de 1981 soit un collector très côté, car en seulement 28 minutes, Suburban Lawns impose toute les bases du genre post punk et new wave avec classe et talent. Chaque morceau est un cas d’école à écouter sans relâchement, jusqu’à donner l’envie de créer également son propre groupe, tant la musique de Suburban Lawns est communicative et instructive. Bref, cette réédition, qui fait suite à celle de 2015 par le label Futurismo (avec en bonus les 5 morceaux de l’EP Baby) est chaudement conseillé d'acheter, avant la rupture de stock.
https://www.superiorviaduct.com/products/suburban-lawns-s-t-lp
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https://www.discogs.com/fr/artist/227257-Suburban-Lawns
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