Nicolas Laureau s’est fait connaitre en 1993 avec son frère Fabrice au sein du groupe HC/noise Prohibition et du label Prohibited Records qu’ils ont créé en 1995. Après le split de Prohibition, c’est l’aventure NLF3 qui débute en 2000, toujours en compagnie de son frère. Au sein de NLF3, la musique électro, fait son apparition. En parallèle à NLF3, en 2001, trop timide pour porter son projet solo avec son nom, Nicolas Laureau prend le pseudo de Don Nino, avec la publication de l’album Real Seasons Make Reason. En solo, sa musique est plus intimiste. Elle s’éloigne de la noise, du post rock, pour s’apprivoiser avec la folk, l’americana, le lo-fi et une touche chanson française école Dominique A. A Beautiful Cloud est le 7ème album studio. A noter que le 1er avril 2007 il a publié l’album Mentors Menteurs ! qui contient 12 reprises éclectiques qui font le grand saut de Ces Petits Riens de Serges Gainsbourg à Like A Virgin de Madonna en passant par Bela Lugosi’s Dead de Bauhaus.
Photo @ Céline Guillerm
En mai 2020, juste après le premier confi… (je n’arrive plus à écrire ce mot anxiogène), Nicolas Laureau quitte la banlieue parisienne et se retire au vert dans une cabane, dans le but de se mettre à la peinture. Mais rapidement le besoin de composer la musique reprend ses aises. Ainsi avec les moyens à disposition (une petite guitare, une batterie pour enfant, une boite à rythmes TR-808, un laptop, un micro), c’est parti pour laisser l’inspiration s’installer. En seulement quatre jours, les morceaux prennent forme. Loin de la vie urbaine et de son environnement du quotidien, l’angoisse de la page blanche a laissé la place à un bouillonnement d’idées pour trouver refuge sur 10 morceaux regroupés sur l’album titré A Beautiful Cloud. Finalement ce nouveau long format est une suite fidèle au précédent album Rhapsody For The Dead Butterflies (2019) qui a également été composé au vert dans la campagne normande à Lyons-la-Forêt, à partir de balades nocturnes en forêt. Ainsi on poursuit la balade sous « un beau nuage » (le titre en VF) qui ouvre les festivités auditives. Posé, lunaire, solaire, la folk habitée made in Laureau, se mélange avec des fragments de cold wave (la basse de Simon Gallup des Cure semble apparaitre par instant) mêlés dans une ambiance B.O. pour film imaginaire qui peut ressembler aux quatre clips réalisés par Nicolas. Ces clips artisanaux et astucieux illustrent d’une manière ludique, les morceaux A Beautiful Cloud, A Ride, Rainbow, Walks extraits de l’album.
Photo @ Céline Guillerm
Quelque part entre Tuxedomoon, David Sylvian, Rowland S. Howard, Six Organs Of Admittance, 16 Horsepower, Slint/David Pajo, la musique de Don Nino est pleine d’audace, de recherche sonore (dont des collages à l’image du visuel de la pochette), de style, tout en restant direct, instinctive à l’oreille et surtout mélodique. Ici on n’est pas dans l’expérimental (du moins à l’oreille). Soit un beau travail d’artisan exigeant envers le résultat final, pour le confort auditif du public. Si Nicolas Laureau a tout fait seul (écriture, composition, visuel de la pochette, clips), c’est son frère Fabrice qui a réalisé le mix final. Un regard, une oreille extérieure avant de mettre à visage découvert son petit dernier, qui fête cette année le 20ème anniversaire, ne peut faire que du bien. Le résultat, le confirme et a pour titre A Beautiful Cloud.
Don Nino sera en concert pour une Release Party accompagné de ses compagnons de route (= les ex membres de Prohibition) et en guest Frank Williams et Ding Dong (duo avec Cosmic Nemam de Zombie Zombie) le 9 octobre 2021 à La Maroquinerie à Paris.
Photo @ Vincent Ardelet
https://prohibitedrecords.bandcamp.com/album/a-beautiful-cloud
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https://www.facebook.com/prohibitedrec
http://www.prohibitedrecords.com/fr/
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