C’est toujours un peu casse gueule de sortir un album live. Dans les années 70, ce type d’album était courant, notamment quand il s’agissait de clore un contrat avec un label, une major qui stipulais que le groupe ou le/la chanteur/chanteuse devait fournir cinq albums, alors s’il y avait une panne d’inspiration pour composer de nouvelles chansons, ou qu'il ou elle voulait allez voir ailleurs si l’herbe était plus verte, le groupe, l'artiste fournissait une compilation ou un live. Aujourd’hui époque 2020, les temps ont changés avec l’écoute de musique dématérialisée, à la limite c’est quoi un album ?. De plus sur Internet, notamment sur YouTube, il y a à foison des live, des archives à gogo bref, en 2021 c’est quoi au juste un album live édité en CD et en vinyle ? Pour avoir un réel intérêt, il est recommandé que le choix du concert soit judicieux, avec évidemment un bon son et surtout des inédits ou une interprétation des morceaux différentes des versions studio.
On peut dire que ce Live In Stuttgart 1975 de Can contient tous ces éléments, avec en prime le coté fétichiste de l’objet vinyle en le faisant en triple rondelles orange. Certes pour la qualité acoustique du son, le vinyle noir c’est mieux, mais la couleur orange s’est tellement plus pop ! Précisons que ce Live In Stuttgart 1975 est le premier volume d’une série de concerts retrouvés et remasterisés qui devraient sortir dans le commerce petit à petit sur le label Spoon (titre d’un morceau de Can qui figure sur l’album Ege Bamyasi -1972-), une branche de Mute.
En 1975, Can publie l’album Landed. On ne trouve aucuns morceaux de ce nouvel album sur ce live. Le groupe avait la particularité de ne pas faire une setlist avant de monter sur scène. Selon l’ambiance avec le public, l’acoustique de la salle, les morceaux jaillissaient d’une fusion, une télépathie entre les musiciens pour donner petit à petit corps aux morceaux. Parfois quelques notes d’un morceau gravé sur un album apparaissaient dans l’euphorie du titre improvisé en live. La force de Can est d’introduire le groove, la transe (la musique africaine est une de leur influence) dans leur musique à tiroirs, ainsi leur jam session accueille immédiatement le public pour partager en musique ces moments de communion. C’est le cas de ce live de 1975 qui contient cinq instrumentaux inédits. A noter que pour la version du vinyle, les 36 minutes de Drei sont réparties sur trois faces. Ce live est entièrement instrumental, car depuis Future Day sortie en 1973, le chanteur japonais Kenji Damo Suzuki a quitté le groupe et c’est Irmin Schmidt qui a repris le poste de chanteur. Sur cet enregistrement de 1975, il est aux synthétiseurs avec la formation historique du groupe soit Holder Czukay aux guitares, Holger Czukay à la basse et Jaki Liebezeit à la batterie. Les cinq compos créé lors de ce concert, sont dans l’esprit plus proche du jazz cosmique de Miles Davis époque Bitches Brew que du "format" Krautrock, du moins pour la musique, car pour l’effet d’adrénaline sous trip grâce à la rythmique "motorik", on a la came nécessaire pour les oreilles. Voyage mental dans le cosmos garanti sans risque d’effets secondaires non désirés. Mieux que des mots, place à l’action. Lâcher prise, installez-vous confortablement, écouter ce live en laissant la musique vous parler et vous transporter vers du positif. Le négatif, viendra si vous avez le malheur d’allumer la télé et de tomber sur une chaine d’info en continu.
https://canofficial.bandcamp.com/album/live-in-stuttgart-1975
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