vendredi 2 juillet 2021

"UNE HISTOIRE DU VELVET UNDERGROUND" de Prosperi Buri (Dargaud) – 5 mars 2021


S’il y a eu de nombreux livres écrit sur le Velvet Underground, par contre Une histoire du Velvet Undergroud doit être la seule BD consacrée à ce groupe New yorkais. Même dans la BD Underground d’Arnaud Le Gouefflec et Nicolas Moog, consacrée aux Rochers maudits & grandes prêtresses du son, le Velvet ne fait pas parti de la sélection, sauf Nico. Ainsi merci à Prosperi Buri de nous raconter l’histoire de ce groupe culte résumé par cette phrase également culte de Brian Eno : « Le premier album du Velvet ne s’est peut-être vendu qu’à 10000 exemplaires, mais chaque acheteur a ensuite fondé un groupe. » 


En 80 pages en noir et blanc et rose (rose comme la banane sur le premier album du Velvet & Nico, quand elle est épluché -Peel slowly and see-), Prosperi Buri passe en revue les différentes étapes de la carrière du Velvet, avec comme « personnage » principale Lou Reed, un ado qui a eu des électrochocs. Au fil des pages, on découvre son envie de créer une musique n’y pop, n’y commerciale, sa rencontre avec John Cale adepte de la musique concrète, puis de Sterling Morrison ancien pote de la fac. Les débuts sous le nom de The Falling Spikes, devenue The Velvet Underground suite au titre d’un livre qui traite du sadomasochisme, le changement de batteur pour la gamine Moe Tucker, fan de Bo Diddley, la rencontre avec Andy Warhol, la Factory et ses stars dont Nico la chouchou de Warhol et amie de Bob Dylan. Mais aussi, les concerts arty avec des projections/lumières aveuglantes (d’où le port des lunettes noirs), les répétitions, enregistrements des albums, les coups de gueules de Lou Reed qui fait la pluie et le beau temps, bref Prosperi Buri a réussi à synthétiser 5 années d’un groupe qui remplissait les salles de concerts (dont le Max’s Kansas à New York), qui ne vendais beaucoup d’album, qui n’avait pas de tubes qui passaient à la radio (et pourtant des tubes potentiels, il y en avait : Sunday Morning, Run Run Run, White Light/White Heart). 

 

Édité chez Dargaud, Une Histoire du Velvet Underground est en bonne compagnie auprès des albums de Boule et Bill, Le Concombre Masqué, La Jungle en Folie, Iznogoud, Les Bidochons, Bob Morane et de quelques BD liées au rock comme 45 Tours Rock d’Hervé Bourhis, Le Cinquième Beatles de Vivek J. Tiwary, Axel Rock de Nicolas Moustey et Pierre Loyvet. Chez le concurrent Casterman, c’est Leonard Cohen qui se retrouve au rayon BD avec Sur un fil de Philippe Girard.

Prosperi Buri est un fan de rock indé. Il a composé des morceaux publiés sur deux 45tours (chez Inmybed) et la musique traverse régulièrement ses dessins. Allez voir ses publications chez le micro-éditeur « vinyl & peper » Inmybed, il est au côté de Philippe Dumez et Nine Antico et dans Minimum rock’n’roll, la « revue littéraire chic, choc et charme sur le rock » avec ses 5 numéros édités entre 2004 et 2008. Le Velvet Underground et ses membres en solo, font partie de sa culture rock. Ces new yorkais ont inspirés de nombreux groupes qui sont surement dans sa collection de disques (dont une partie sont citée à la page 79 : The Fall, The Feelies, Pere Ubu, Spacemen 3, Dream Syndicate, The Chills, Sonic Youth, Yo La Tengo, The Jesus & Mary Chain, Sebadoh ). Bref, Prosperi Buri telle une épée Damoclès dans le viseur, se devait ne pas décevoir les fans du groupe et, éventuellement ses membres encore vivant. Pour cet album de BD, Prosperi Buri n’a pas joué sur la noirceur des compos (Héroïn et Sister Ray en tête). Il à privilégier le format « histoire » -certes avec des embuches-, raconté et dessiné avec les codes narratifs d’une BD qui peut être lu par les jeunes de 7 à 77 ans, et pas obligatoirement par le fan du Velvet. Ainsi le fan retrouve les éléments importants de la biographie du groupe, tout en suivant une histoire sur un groupe de rock, tout comme le lecteur lambda qui peut avoir envie de lire la BD après avoir été séduit par le coup de crayon du dessinateur. Au final tout le monde est contant, sauf celui qui cherchera les visuels liés aux photos de l’époque (66-70) en noirs et blanc où l’on voit le groupe tout de noir vêtu poser avec ses lunettes noir, un style que The Jesus & Mary Chain a bien assimilé. Bref, ici le rose est de rigueur et c'est top !


https://www.dargaud.com/bd/une-histoire-du-velvet-underground/une-histoire-du-velvet-underground-une-histoire-du-velvet

https://www.facebook.com/prosperi.buri/

https://www.inmybedmusic.com/?page=prosperiburi


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire