Sortie au cinéma le 25 juillet 1973 à New York et le 20 septembre 1973 en France, Police Connection (Badge 373 en VO) n’avait à ce jour pas eu d’édition française en vidéo. A part des diffusions dans des festivals, la cinémathèque de Paris et sur Paramount Channel, il n’était pas possible de voir ou revoir ce film. Ce handicap pour le cinéphile et plus particulièrement pour l’amateur de polar urbain est réparé avec la publication en Blu-ray et en DVD par BQHL Éditions. A noter que l’éditeur a aussi publié simultanément le film La Mutinerie (Riot en VO) de Buzz Kulik avec Gene Hackman et Jim Brown.
A la fin des années 60 jusqu’à mi-70, on voit apparaitre dans le cinéma américain un nouveau genre de polar, nettement plus frontal que le polar/film noir des années 40/50. Dans le polar des sixties/seventies, le policier est amené à faire justice lui-même. Les scènes de violence et de sexe sont plus explicites. La caméra se promène dans la rue, sur le trottoir pour être au plus près des personnages, des seconds rôles, souvent mélangés à la foule grâce à des images volées, car la demande aux autorités de pouvoir filmer n’a pas été faite. Cette façon de filmer permet au spectateur d’avoir l’impression d’être dans l’action, voir dans le lit quand la scène le permet. Aussi, après la musique jazz des films noirs, place aux groove, au funk, à la soul pour illustrer ses films en couleurs poisseuses et grisonnantes, pour accompagner les scènes de poursuites entre les policiers et les voleurs, trafiquants en tout genre. Par contre si le politicier est tranquille dans les 3/4 du film pour faire ses magouilles pour accéder au pouvoir, souvent dans le dernier quart, il prend cher. Ces fameux films sont réalisés par Peter Yates (Bullitt), Michael Winner (Un Justicier dans la ville, Le flingueur, Le Cercle noir, Scorpio), Richard Fleischer (L’Etrangleur de Boston, Les Flics ne dorment pas nuit), Don Siegel (L’Inspecteur Harry), John Flynn (Échec à l’organisation), Sidney Lumet (Serpico), Stuart Rosenberg, (Le flic ricanant), Philip D’Antoni (Police puissance 7). Sans oublier les séries TV, Les rues de San Francisco, Kojak, Starsky et Hutch.
On en arrive à Police Connection. Déjà le réalisateur Howard W. Kock (1916-2001) est avant tout un producteur. Il n’a pas le même aura que Michael Winner, Richard Fleischer et Don Siegel. Par contre, il faut reconnaitre que son incursion dans le polar urbain avec Police Connection est une petite réussite, notamment grâce à la présence du charismatique Robert Duvall qui tient là un premier rôle solide qu’il interprète avec brio. A noter qu’avant ce polar, en 1968 il a joué dans Bullitt de Peter Yates et Le Détective de Gordon Douglas, en 1972 dans Le Parrain de Francis Ford Coppola et en 1973 il sera aussi à l’affiche de Échec à l’organisation de John Flinn. Soit que du bon !
En 1971 le film French Connection de William Friedkin fait un carton au box-office. Ce film c’est inspiré de la carrière du policier new-yorkais Eddie Egan, qui a tout au long de sa carrière mi en prison de nombreux malfrats. Gene Hackman (Popeye Doyle) reprend son rôle dans French Connection. C’est ce même policier qui va inspirer le personnage Eddy Ryan que joue Robert Duvall. D'où le choix du titre en français qui reprend le mot "Connection", surement plus vendeur que Badge 373. A noter qu’Eddie Egan, en plus d’avoir donné de nombreuses infos aux scénaristes et réalisateurs, joue également un rôle dans ses deux films. Dans Police Connection il joue le rôle du lieutenant Scanlon, le supérieur à Robert Duvall, coincé entre son amitié envers le policier et ses responsabilités pour la hiérarchie.
Synopsis :
« Un flic, suspendu après une bavure sur un petit truand, se remet rapidement après que l'on a retrouvé son coéquipier égorgé dans sa voiture. Très vite, il découvre qu'il était mêlé à un trafic d'armes. Poursuivi par les trafiquants qui veulent le tuer, il remonte à leur source jusqu'au chef qui est un Portoricain diplômé de Harvard qui prépare une révolution. »
Le film durant près de deux heures, cela laisse le temps pour les nombreux rebondissements. Enquête, vie de couple, misère humaine et gros bonnets, bref New-York c’est la jungle avec ses malfrats, ses politiques, ses coups tordus. Le film alterne actions et pauses avec tenue. Le tout sous une musique jazz et soul rythmé de J.J. Johnson, malheureusement pas disponible en CD n’y en vinyle. Parmi les scènes d’actions, il y a celui avec le bus conduit par Robert Duvall livré à toute berzingue pour s’échapper de ses poursuivants, le tout avec une dizaine de passagers. Très belle séquence.
Pour le rendu Blu-ray, à par le format 4/3 destiné à la télé carré des années 70 (le format original est 16/9, 1.85:1, format respecté dans le Blu-ray américain - merci à Bloodi pour cette précision-), l’image qui reprend le grain de la pellicule donne à l’ambiance du film le côté vintage des séries et films urbains (dont les blaxploitations) des années 70. Bref un bon polar pour se faire la séance ciné du dimanche soir. Enfin en bonus il y a une présentation du film par le journaliste et éditeur François Guérif. Il donne de nombreuses infos.
Bonjour Le format original est en 16/9 (1.85:1)
RépondreSupprimerCette edition Française blu-ray ne comporte pas le format original
blu-ray usa est au bon format 16/9 (1.85:1)
Merci Bloodi pour la précision que j'ai rajoutée dans la chronique.
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