vendredi 26 février 2021

AUTOMATIC "Signal" (Stones Throw Records) –27 septembre 2019


 

Le label Soul Jazz Records vient de publier une compilation qui a pour titre Two Synths, a Guitar (and) a Drum Machine. Cette compilation est la première d’une série consacrée aux groupes actuelles qui puise leurs influences dans le post punk minimal, l’indus et le hip-hop old school de la période faste 1978-1983, soit les dignes héritiers de ESG, Suicide, Cabaret Voltaire, Bush Tetras, A Certain Ratio. Pour ce premier rendez-vous, - et venant de la part d’un label aussi respectable que Soul Jazz, avec son boulot de défricheur pour réaliser depuis plus de 30 ans des compilations à thème à chaque fois réussi-, c’est le trio Automatic qui est choisi pour ouvrir les festivités avec le morceau Too Mush Money qui veut dire en VF "Trop d’argent". En réécoutant ce morceau, j’ai eu envie de me replonger dans leur unique album (à ce jour) nommé Signal. Lors de la sortie de l’album en septembre 2019, Automatic avait fait une tournée en passant par Paris. Le concert prévu initialement à Mains d’œuvres, mais pour cause de souci de fermeture demandé par la mairie de Saint-Ouen, le concert a eu lieu le 17 octobre au Supersonic à Paris. Je ne garde pas un grand souvenir du concert, car les trois jeunes filles d’Automatic étaient un peu timide, un peu "vert" pour rendre justice à leur musique plutôt convaincante à écouter sur disque. Malgré tout le concert était plaisant.


Formé en 2017, Automatic (nom en référence au morceau Automatic des Go-Go’s) est un groupe féminin de Los Angeles, avec au chant et au synthé Izzy Glaudini, à la basse Halle Gaines et à la batterie Lola Dompé. A noter que Lola Dompé est la fille du batteur Kevin Haskins des groupes Bauhaus, Tones and Tail, Love and Rockets et parmi tous ses autres faits d’arme, il a joué sur Coming Down (1988), premier album solo de Daniel Ash, disque fortement conseillé, où l’on trouve aussi une petite nouvelle nommée Natacha Atlas. Ainsi tout comme son père, Lola c’est mise à la batterie, espérons pour elle que sa carrière sera aussi étonnante. Avec Automatic, il est clair quelle continue le chemin tracé par son patriarche, car le style du trio est dans le son synth-wave et cold des années 80. De plus en signant sur le label Stones Throw Records, qui a distribué en 2018 la réédition The Bela Session EP de Bauhaus, les raccourcis sont rapides. L’album contient 11 morceaux au son sec, groove (style ESG, Liquid Liquid) et froid (style Closer de Joy Division). Les mélodies lo-fi sont efficaces et surtout la rythmique dub de la basse mise bien en avant, donne un tempo imparable. A l’intérieur de l’album il y a une photo tramée en noir et blanc où l’on voit les trois filles. Sur le bras de la bassiste Halle Graines, il y a un tatouage avec l’inscription "Cheree", titre d’un morceau du premier album culte de Suicide. L’héritage consommé de Suicide est bien présente sur l’album, sans devenir pesante. Sur la face B du 45t Calling It, il y a la reprise de Delta 5, Mind Your Own Business. Malgré ses références bien affichées, Automatic a bien son univers musical, et son aura communicatif, auquel il est impossible de résister. Bref, ce premier Signal fait vraiment plaisir à écouter.  


https://automatic-band.bandcamp.com/album/signal

https://www.facebook.com/automaticbandla/








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