lundi 1 juin 2020

MARIETTA "Prazepam St." (Born Bad Records/L’Autre Distribution) - 19 juin 2020


Guillaume Marietta (ex The Feeling Of Love, A.H. Kraken, Plastobéton) nous propose avant les vacances d’été, son 3ème album qu’il a nommé Prazepam St (= un anxiolitique pour le traitement de la dépression). Au sujet du disque, il dit dans la bio: « Je voulais m’amuser. Construire un monde sombre et lumineux avec mes petites mains et du matériel de récupération ». C’est donc seul avec des logiciels de MAO crackés, que Guillaume Marietta a réalisé les 11 morceaux du disque. Le style est à la fois lo-fi/bricolo et splendeur glam flamboyante. Quelque part entre la luxure Syd Barrett/David Bowie/Marc Bolan et les glin glin noisy rock de Sonic Youth/Papa M/Tortoise-David Pajo (1), dont le 10ème morceau titré Pajo et totalement instrumental lui est dédié, les nouvelles compos de Marietta ont de la classe. Si La Passagère, le précédent album était chanté exclusivement en français, celui-ci mélange français et anglais avec aisance. Le sujet de la drogue, des médocs est très présent : « La glace dans tes vines craque et tu vibres » (Aluminium), « L’éther le plus pur est tatoué dans ma tête » (Ether Ok), « Fume le feutre de la nuit » (Ellie Jane #2) et le titre Dmpa est une molécule utilisée comme castrateur chimique sur les délinquants sexuels, mais pas d’inquiétude, ici le manque ne sera pas lié à la drogue et aux médicaments de couleurs pop, mais à la musique en cas de coupure d’électricité ou du réseau. Au final, le mix des genres glam, indé avec une touche d’électro est parfaitement maitrisé par le génie de Marietta, un fin compositeur singulier. 

(1)   L’album 1968 de David Pajo, sorti en 2006 chez Drag City est vivement recommandé !

 

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