Je viens de lire le dossier de presse de Nasty Samy, et ça donne le tournis, tant ce bonhomme porte plusieurs casquettes pour défendre la cause du rock alternatif (punk, HC, métal, noise, power pop…). Je ne vais pas entrer dans le détail, juste signaler quelques activées liés à la musique : guitariste et bassiste dans une flopée de groupes qui aiment les décibels (Second Hate, The Black Zombie Precession, Hellbats, Demone Vendetta, Teenage Renegade…), écrivain (Hey You-Une histoire orale des Burning Heads, Enjoy the violence-Une histoire orale des origine des scènes Trash et Death en France…), fanzineux (Still ill, Maladjusted…), pigiste (New Noise), organisateur de concerts, co-programmateur de ciné-club, animateur de podcasts. Finalement, après 25 ans d’activités non-stop, un truc que Nasty S n’avait pas encore fait, c’est un album solo. Le voici en bac en format CD, sous le titre Wainting for the Last Gasp of my Generation. L’échappé solo de Nasty S a la particularité de n’avoir que des reprises. Il y en a 15, -plus en intro un extrait de dialogue tiré du film Un feu follet de Louis Malle (1963) avec Maurice Roney-, avec un choix de groupes éclectiques, qui devrait surprendre -en partie- les amateurs de punk HC et autres nuisances sonores. Si on trouve des morceaux de groupes qui aiment jouer avec des riffs, Supersuckers, The Hard-Ons, Therapy ?, Dag Nasty, Pegboy, Jawbreaker, Samhain, Agent Orange, Tumbleweed, on trouve aussi des figures comme Gun Club (avec le classique Sex Beat), Joy Division (avec le classique Transmission), Lemonheads, Dramarama, et plus surprenant, la reprise The Last of the Famous International Playboy de Morrisey et le tube pop indé Shine On de House of Love, chanté ici par François Patin, nouveau chanteur des Burning Heads. Les morceaux originaux datent de la décennie 1985-1995. La partie 90-95, est la période adolescente de Nasty S. Si tous ses groupes ont un style bien à eux, Nasty S, les reprend à la sauce HC mélodique qui appui bien sur l’électricité, sauf Transmission en version instrumental avec une guitare surf.
A côté de Nasty S, il y a le nom The Ghost Chasers. Certes en solo, mais avec des amis ! Ainsi sur chaque reprise, il y a un chanteur ou une chanteuse. Des musiciens (notamment batteurs) sont également de la "party" pour seconder notre guitariste et bassiste. A l’image de la pochette qui montre une fille en train de cuver, suite à une soirée bien arrosé et bien festive, ici pas de temps morts, le punk rock HC, parfois classic rock, qui percute l’estomac est bien en place. Dès Sex Beat, on slamme dans la cuisine (là où se trouve le frigo avec les victuailles liquides), avec le son bien rock des voix et les riffs saignants qui donnent des fourmis aux jambes et aux bras. Ici, on est immédiatement plongé dans nos 20 ans, qui remontent à loin pour certains rockers devenues grand père, mais qu’importe, il y a de la place pour tout le monde, la cuisine est grande et le frigo ne désemplis pas, car une partie des invités, proche de la retraite a réussi à avoir au fil du temps, un salaire confortable.
Le CD est accompagné d’un livre/livret (format CD) de 48 pages, titré En attendant le dernier soupir de ma génération. Nasty S nous raconte sa découverte de la musique, aidé par son père qui a une belle collection de disques, son apprentissage à la guitare et surtout son rapport à la reprise, a la musique de son adolescence. Avec tous les groupes dans lequel il a joué, la reprise n’est jamais absente, que cela soit sur disque avec Hawaii Samurai, en live avec Teenage Mixtape ou en répète. Il nous donne aussi la liste de tous les disques qu’il a, avec des reprises. Il nous raconte son parcours musical jusqu’à aujourd’hui, âgé de 40 ans. Avec cet album de reprises, Nasty S se voit comme un passeur. Le 2ème volet de son livret est consacré au choix des morceaux. Chaque reprise a un texte détaillé avec le commentaire de Nasty S. C’est là qu’on apprend qu’il est un fan absolu de Morrissey et des Smiths. En intro de son livret, il y a une phrase extraite du morceau Panic (Hang The Dj !) des Smiths. Dans le livret, on apprend aussi qu’il n’aime pas Joy Division, ni New Order. Ainsi la version surf music de Transmission est partie d’une blague d’un pote, qui s’est retrouvé malgré tout sur l’album Guardians Of The Bitter Sea de Demon Vendetta (2013). Bon, qu’il n’aime pas Joy Division et qu’il aime Guns N’ Roses, on ne va pas blâmer Nasty S, car on a tous au moins un groupe qui fait partie des références, et auquel on n’adhère pas. Moi, perso c’est Radiohead et la voix de Thom Yorke. Allez, on teste ses nouvelles baskets sur la compilation, sélection rock de Nasty S !
https://nineteensomething.bandcamp.com/album/waiting-for-the-last-gasp-of-my-generation
https://www.facebook.com/NastySamy
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire