Le label The Omega Production poursuit son investigation dans le patrimoine des Bandes Originales de films français de genre, type horreur, érotique ou X. Après les BO réalisés par Yan Tregger pour L’Amour à la Bouche de Gérard Kikoine (1974), Daniel J. White pour Le Lac des Mort- Vivants de Jean Rollin (1981) et La Comtesse Noire de Jess Franco (1975), François-Eudes Chanfraut pour A l’intérieur de Julien Maury et Alexandre Bustillo (2007)… Le Diable Rose est la 19ème référence d’Omega Production. Le Diable Rose est un film réalisé par Pierre B. Reinhard, sorti en salle à Paris au cinéma Le Triomphe le 3 avril 1987. La distribution est assez cocasse, car dans cette comédie érotique, polissonne et paillarde, on trouve l’ex star du X, Brigitte Lahaie entourée des chansonniers Roger Carel et Pierre Doris.
Avant d’évoquer le ton musical de la BO, voici la synopsie du film avec le texte qui est écrit sur le dos de la jaquette du DVD édité par René Château (ex-compagnon de Brigitte Lahaie). « 1944, pendant l’occupation dans une petite cité de la côte normande, Le Diable Rose reste un bordel heureux. Une agréable maison close où les filles superbes et savoureuses proposent aux clients un spectacle de tableaux vivants de qualité. Le Diable Rose coincé entre une résistance à la gâchette sensible et des troupes d’occupation armées jusqu’aux dents, devra user de tous ses charmes pour survivre. »
On arrive à la BO composé et arrangée par Christian Bonneau, fils du chef d’orchestre Paul Bonneau, qui a composé de nombreuses musiques pour l’opérette, le ballet et le cinéma. Christian Bonneau a composé peu de BO et principalement pour le réalisateur Pierre B. Reinhard (l’habillage musical pour La revanche des Mortes-Vivantes -1981-, Tracking -1987- Le Diable Rose -1987-), Coïncidence de Jean-Pierre Rivière (1985) et Mélodrame de Jean-Louis Forge (1976), soit des films très obscurs.
De par le cadre, le sujet, la musique est menée comme une série de scénettes sous forme de revue coquine avec les styles qui évoquent la belle époque, le French Cancan, le cinéma muet. Sur le site en ligne Discogs, la musique est classée dans les catégories cabaret, militaire, classique, opérette, marches, romantique. En effet tous ses styles sont présents dans la BO, avec en prime une touche chanson paillarde. C’est clair, ici on n’est pas du tout dans les registres sonores d’Ennio Morricone, Nino Rota, Henri Mancini, Michel Legrand et Berrnard Hermann. Et ne cherchez pas des sonorités pop 70 et 80, on vous le rappel on est en 1944 et non pas dans le sixties du Swinging London.
Christian Bonneau a utilisé quelques musiques composé par son père. A l’écran, Brigitte Lahaie chante sur Adieu, fais-toi putain et La petite tache noire, mais la voix est en réalité celle d’une chanteuse professionnelle, qui selon les notes du compositeur dans l’insert du vinyle était « quelque peu gênée par certains mots de ces textes pour le moins grivois.»
L’album contient l'intégralité des compos, soit 20 morceaux, dont des chutes de studios. La pochette est en gateford, avec au recto une belle photo de Brigitte Lahaie pleine de charme et de désir. C’est plus vendeur qu’une photo avec Roger Carel ou Pierre Doris. C’est la deuxième fois qu’on voit une très belle photo de Brigitte Lahaie sur la pochette d’une BO de film X ou érotique. Le précédent LP était Le disque de Culte (2016) avec les musiques d’Alain Goraguer.
La BO du Diable Rose n’avait jamais été publiée, ainsi ce tirage à 300 exemplaires (dont 100 ex avec une affichette dédicacé par le réalisateur et le compositeur) est une belle occasion de découvrir la musique, et si le cœur vous en dit, de visualiser le film disponible en DVD. Évidemment ne vous attendez pas à un chef-d’œuvre, mais plutôt à une curiosité française de par son casting atypique.
Ici une chronique sur le label The Omega Production : https://paskallarsen.blogspot.com/2020/06/the-omega-production-records-horreur-la_13.html
https://www.theomegaproductionsrecords.com/product-page/le-diable-rose
https://www.facebook.com/theomegaprodrecords/
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