The Quiet Earth (Le dernier survivant en VF)
est un film du réalisateur néo-zélandais Geoff Murphy. The Quiet Earth sortie en salle en 1985,
est son 5ème long métrage. UTU
(1983), son précédent film a eu un bon succès et au fil du temps c’est fait sa
petite réputation, notamment grâce à Quentin Tarantino, qui adore ce
film. The Quiet Earth est un film de SF qui fait partie du genre
post-apocalyptique, mais pas dans la veine des sous Mad Max, tant copié chez les italiens, avec des titres explicites :
2019 après la chute de New York de Sergio
Martino, Les Exterminateurs de l’an
3000 de Giuliano Carnimeo, Les Nouveaux Barbares et Les Guerriers du
Bronx de Enzo G. Castellari, 2072,
les mercenaires du futur de Lucio Fulci…Non, comme le titre français
peut le laisser entrevoir, Le dernier
survivant est proche des films comme Le
Monde, la Chair et le Diable de Ranald MacDougall (1959) avec Harry
Belafonte, film tiré du roman Le
nuage Pourpre de Phipps Shiel (1901), Le Survivant de Boris Sagal (1971) avec Charlton Heston,
et le remake Je suis une légende de Francis
Lawrence (2007) avec Will Smith. N’oublions pas le premier épisode
de la série télé La 4ème
Dimension titré Solitude (1959), La dernière femme sur terre de Roger
Corman (1960) avec Betsy Jones-Moreland, Silent Running de Douglas Trumbull (1972) avec Bruce Dern,
Seuls Two de et avec Éric et Ramzy
(2008) et pourquoi pas Robinson Crusoé
sur Mars de Byron Haskin (1964) avec Paul Mantee. Soit des
histoires où il ne reste plus qu’un homme ou une femme sur terre, suite à une
catastrophe causé par… l’homme.
Synopsis :
"Un matin, Zac Hobson (Bruno Tawrence), un scientifique, se réveille littéralement seul au
monde : l'expérience scientifique secrète à laquelle il a participé est un
échec et elle a fait disparaître toute présence humaine ou animale de la
planète. Zac prend la mesure de sa situation, de la liberté qu'elle lui offre
comme du désespoir dans lequel le plonge peu à peu sa solitude. Mais bientôt il
se rend compte qu'il n'est pas l'unique survivant du désastre. Et que celui-ci
n'est pas tout à fait terminé..."
En fait le titre français est faux. Il n’y
a pas un, mais trois derniers survivants. C’est plus pratique pour construire
une histoire sur la durée de 90 minutes. Un seul homme, sa peut ennuyer le
spectateur. Si pendant la première moitié du film, le scientifique Zac Hobson est bien seul, il finit par
rencontrer une fille, Joanne (Alison Routlege), puis le guerrier
viril Api (Pete Smith). Les 45 premières minutes permette de voir la ville
vide de toute vie humaine et animale. Il n'y a même pas de cadavres, de zombies,
de morceaux de corps. Il ne reste rien de vivant, juste le scientifique, le « bien »
matériel et l’alimentation. Tout ce passage du film est magnifique. Par manque
de budget, il n’y a pas d’effets spéciaux, pas de costumes futuriste, de robots,
de monstres, non juste un humain qui déambule dans la ville déserte, comme lors du confinement en 2020. Ce
handicap est un atout pour Geoff Murphy
qui a pu mettre en œuvre son savoir-faire de mise en scène. Et l’acteur Bruno
Lawrence (au départ le rôle était prévu pour Jack Nicholson, mais son cachet était trop élevé)
est excellent, il tient bien l’espace, de par sa prestation physique et
psychologique. A noter qu'il n'a joué que dans les films de Geoff Murphy. L’arrivé des deux autres personnages va créer un trio, avec une
femme blanche et deux hommes, dont un blanc et un noir (ici un maori). Évidemment,
même s’il ne reste que trois humains sur terre, la jalousie, la séduction, la
tension, la loi du plus fort, du plus intelligent est de mise. L’homme reste
humain avec ses faiblesses. On ne peut rien pour lui, il sera toujours
destructeur. Le paradis n’est pas sur terre, mais ailleurs… ou pas.
Ce film oublié des années 80, est publié
en combo Blu-ray/DVD par La Rabia dans
une version restaurée, avec en bonus un entretien d'Alexis Lebrun de Gonzai qui cause cinéma post-apocalyptique et Nouvelle
Zélande, un pays peu peuplé.
10 000 Russos est un trio portugais de
Porto, qui s’est formé en 2013. Superinertia
est leur 4ème album. N’oublions de rajouter l’album réalisé avec Radar Men
From The Moon et le split EP avec The Oscillation. Depuis leur
début, ils sont sur le label londonien Fuzz
Club. Pas étonnant, car 10 000 Russos compose une musique psyché
noise, shoegaze et krautrock cosmic music qui colle bien à la couleur sonore du
label. Ce nouvel album contient 5 morceaux, dont Mexicali/Calexico qui dure 15 minutes, tel un road movie prêt
à décoller à toute allure vers l’espace bitumé. 10 000 Russos n’est pas
avare pour faire sonner la fuzz, wah-wah et autres pédales d’effets. Avec eux
c’est le voyage sous drogue (trip, amphétamine, acide/LSD mélangé ou au choix)
sans billet de retour. On ferme les yeux, on ouvre grand les oreilles et on
laisse leur musique envelopper notre corps petit à petit en extase. Chez eux, le
son des guitares et du clavier (nouvel instrument au sein du trio) ont un côté
sexuel et Voodoo qui nous téléporte instantanément. Même pas besoin de se
laisser guider, dès les premières notes, on est embarqué pour la belle aventure
de 10 000 Russos (avec en guest Demis du temps d'Aphrodite's Childs), tant leur groove psyché rock est immersive et
contagieuse. Ici, il y a cinq morceaux à abuser sans aucune retenue !
Côté musique, on a souvent tendance à dire que c’était
mieux avant. Évidemment, on ne sait pas d’avance quel album, quel single
restera dans les annales, deviendra culte, ne prendra pas de coup de vieux, voir se bonifiera avec le temps, toujours est-il, en préparant la
sélection des nouveautés disques qui m’ont marqué cette année, la tâche a été difficile,
surtout à partir de la 10ème place. Pendant ces 12 mois écoulés, il
y a eu de nombreux bons disques. Un des effets positifs du confinement de
2020 ?
Ripley
Johnson au soleil dans son jardin
En 2020, Ripley Johnson sous le nom de son
projet solo Rose City Band, était n°2 dans mon TOP 25 avec son album Summerlong.
Cette année il est carrément n°1 avec son album Earth Trip. D’album en
album, son bébé Rose City Band, nous emporte petit à petit dans un univers de plus en plus boisé, tellement loin de la
notion de « confinement », qu’il est difficile de ne pas vouloir y
entrer et s’y installer. Visitez sa page Facebook, on y sent, une ambiance posée, en accord avec la nature, sans être baba. Écoutez à la suite dans l’ordre de leurs publications,
les trois albums de Rose City Band et vous serez emporté par chacune des
étapes. Le premier plus minimal -école Suicide-,
jusqu’au dernier qui flirte avec la country music. Chaque nouvelle étape monte
la barre de plus en plus haute en matière d’indie rock, le tout avec une
décontraction déconcertante. Ripley Johnson (pour rappel ses autres groupes sont Wooden Shjips et Moon Duo) fait partie des plus grands
artistes de ces 20 dernières années.
Maxwell
Farrington & Le Superhomard @ Melanie Elbaz
En deuxième position du classement, il y a
l’association entre Le Superhomard et Maxwell Farrington
(échappé du groupe noise Dewaere) avec l’album Once, d’une classe
folle qui renvoie à une certaine idée de la sunshine pop parfaite. En France, en
2021 ils ne sont pas les seuls à défendre la pop sixties de luxe. Il y a aussi Arthur
Satan, Pepper White, Olivier Rocabois, Julien Ribot et Nick Wheeldon.Ils ont tous
publié des albums à l’acoustique chatoyante, juste parfaite. D’ailleurs en
France, du côté de l’indé, il y a d’excellents groupes qui font plaisir à
entendre et à voir en concert. Juste quelques noms : Alvilda, Music
On Hold, A Trois Sur La Plage, Le Goût Acide des Conservateurs,
Sinaïve, Mary Bell, Les Agamemnonz, Natan Roche, Gloria, Eggs,
La Ligne Courbe, Pointe du Lac,
Musique Chienne, Cannibale,
La Houle, Ponta Preta, Yan Wagner, Broken Waltz,Magon, El ‘Blaszczyk, l’association Liminanas avec Laurent Garnier,le trio Soia, Julien Senelas, Jérome Vassereau et tant d’autres. Oui en France, le
rock indé est très actif et très créatif. Saluons les labels indés (Howlin Banana,
Requiem Pour Un Twister/Croque Macadam, Born Bad, Beast, Yotanka, Vicious Circle, Gone With The
Weed, SDZ, Teenage Menopause, Talitres, Buddy, ERR REC, Cameleon, Super APE, un je ne sais quoi, …) qui permettent de
diffuser et faire découvrir la bonne musique d’ici.
Pour le reste du TOP 25, je vous laisse découvrir ma
sélection non exhaustive, on pourrait aussi rajouter les albums de Broken Waltz, Julien Ribot, Jac Berrocal,
Gloria, La Jungle, The Telescopes,
Cheval Fou,Philippe Cohen & Mike Lindsay, L’Orchestre tout puissant Marcel Duchamp, Les Agamemnonz, Nova Materia,
Dean & Britta, Lioness Shape, Hélène Barbier, Cannibale,
Jane Weaver, Squid, La Luz, The
Oscillation, Sault, Gustaf, Satellite Jockey, Painted
Shrines, Altin Gun, Cheval Sombre, Tout Bleu, Kilkil, Sven Wunder, Leopardo, 10000 Russos, John Carroll Kirby. Oui, 2021 est une belle année côté albums, ce n’est
pas Cathimini (Abus Dangereux, Persona)
et Bertrand Tappaz (La Voix de Garage à Grenoble, Abus Dangereux) qui vont me
contredire. L’année 2020 confiné a donné à de nombreux artistes un temps
suspendu, pour se recentrer sur leur musique, compos, publiées en grande partie
en 2021, dont on est sûr qu'on en découvrira d'autres en 2022. Ce qui donne au final, une belle année du point de vue musical, à
défaut du reste. Heureusement qu’il y a la musique (et l’art en général) pour
nous offrir des moments d’égarement.
Pour clore cette longue introduction, un petit mot sur
l’augmentation, flambée des prix des disques vinyles. Le prix d’un album 33 tours qui vient
d’Angleterre ou des States se rapproche des 30 euros, et parfois le dépasse
pour atteindre les 34 euros. Si on continue sur cette lancée, en 2022 les albums
vinyles vont coûter entre 35 et 40 euros. A ce tarif, les jeunes étudiants vont
revenir à la musique en ligne, dématérialisée. Il ne restera que les bobos pour
s’acheter les éditions couleurs. Quel gâchis ! Une énième réédition du premier album du Velvet Underground & Nico à 30 euros, cela fait mal. Heureusement, les labels
indépendants français gardent pour l’instant leur prix entre 15 et 20 euros. On
croise les doigts pour qu’ils puissent maintenir ces prix, et surtout qu'ils ne galèrent pas pour les pressages vinyles à cause de la main mise des majors. A force, pour les disques
vinyles au prix délirant, on va se tourner vers le CD, qui est souvent à
moitié prix par rapport au vinyle. Une pensée pour les disquaires qui risquent de
perdre des clients, si le prix ne fait que monter. Exemple des prix qui
flambent, le coffret 3 vinyles (+ un livret de 40 pages) Rhythm And
Paranoia : The Best Of du groupe after punk Bush Tetras qui
coute près de 110 euros. Où est l’esprit punk DIY là-dedans ? Notons aussi
la sortie de l’album Island Of Noise
de Modern Nature (Bella Union) qui
ne sort uniquement qu’en version vinyle de luxe à 50 euros. Le groupe aurait dû
aussi faire une version normale du vinyle pour le rendre accessible à tous et à
toutes. Fin du petit coup de gueule dans la soupe, et place au TOP 25.
Je désire aussi signaler
deux albums importants que j’ai découverts cette année, qui m’ont marqué durablement en 2021,
mais qui sont sorties en 2020 (d’où absent de mon TOP 25), il s’agit :
Le 2ème clip
bonus n’est pas un morceau de 2021, mais de 2017. C’est Grosse Pierre de Musique
Chienne que j’ai découverts cette année grâce au festival (((Interférence_s))). J’adore ce clip que je
trouve drôle et fun. Chronique de l’album La
Maison de Billy ici : https://paskallarsen.blogspot.com/2021/08/musique-chienne-la-maison-de-billy.html