Le trio noisy pop strasbourgeois Sinaïve poursuis sa route avec
prochainement la publication de leur 3ème EP titré Répétition (pour le premier album tant
attendu ?) qui sortira le 14 avril sur le label de Strasbourg Antimatière qui refait surface après une
interruption de 20 longues années. Le premier extrait titré Citadelle/Bis Repetita est un pur-sang musical
et visuel de 11 minutes où le Velvet Underground, Spacemen 3 rencontre le krautrock
motorik de NEU !.
Les paroles de Citadelle/Bis Repetita sont à la hauteur de la musique psyché noise,
noisy pop sous les effets visuels (clip réalisé par Fred Poulet) au carrefour de My Bloody Valentine-Jesus
and Mary Chain-Spacemen 3-The Telescopes :
"On construit / déconstruit
tous nos modèles
on reconstruit la Citadelle
Johnny
On s’était pourtant moqué d’elle
on s’était bien bien moqué d’elle
tant pis
On construit / déconstruit
tous les modèles
On reconstruit la Citadelle
Johnny
Maintenant qu’il est trop tard
qu’il est tard
qu’il est trop tard."
Ci-dessous le texte de présentation de l’EP extrait du
dossier de presse :
"Enregistré par Simon Burger dans la vallée de
Sainte-Marie-Aux-Mines dans les studios de la Compagnie Rodolphe Burger,
Répétition voit le jeune et fécond groupe strasbourgeois Sinaïve aux
prises avec ses démons.
Assis au bord de l'abîme, et jouant avec des vibrations négatives, le groupe
voit son cœur se resserrer autour du duo Alicia
Lovich (rythmes et chant) - Calvin
Keller (guitares et chant). Agité par d’incessants changements de
personnels, départs, arrivées, départs - notamment d’Alaoui O., bassiste historique et fondateur, présent sur ces
enregistrements et de Raphaëlle Albane (chant) présente sur le Super 45t (1) sorti en 2022, Sinaïve apprend à la dure.
Pour le style de Répétition,
appelez ça comme vous voulez, noisy
pop, post gospel, avant rock, il s’agit avant tout d’une histoire de guitares
possédées et de rythmes hypnotiques (une basse-batterie redoutable) coiffées de
chants en français allusifs, abyssaux ettranchants. D’un noir
profond, ces 6 morceaux présentent leur radicalité en bandoulière et reflètent
l’instabilité inhérente à leur aventure musicale : longs développements (Citadelle
/ Bis Repetita,La Strasbourg), atmosphère sourde, décharges
électriques qui remontent loin dans l’histoire du rock’n’roll. Quand Sinaïve semble s’apaiser, des fantômes
apparaissent et les ballades se font meurtrières (Métier de Vivre, Les
Diaboliques). On ne sait pas vers
où le groupe fonce, sans doute vers des cieux plus cléments ou vers des
horizons plus enflammés, l’avenir nous le dira. Mais le présent, lui, est au
temps orageux
Les années
défilent tellement vite, qu’on a à peine le temps de s’en remettre du
classement de l’année précédente, que voici déjà le temps du TOP albums de
l’année 2022. La sélection est tellement difficile, que cette année mon TOP 25
passe en TOP 10, car à un moment donné c’est trop dur de départager les albums,
tant la qualité est au rendez-vous. Dans le TOP 5, les filles sont à l’honneur.
C’est un pur hasard. En
numéro 1, j’ai mi l’album And Those Who
Were Seen Dancing de Tess Parks. Je trouve que cette artiste
a beaucoup de talent, une personnalité touchante, fragile, qui aime se cacher
en concert sous une lumière rouge. En concert, elle remercie le public d’être
venu, comme si elle ne comprenait pas qu’on se déplace pour venir la voir
chanter et jouer avec son groupe. Au merchandising, elle vend ses peintures
qu’elle sort de son classeur A4 avec des intercalaires transparents. Elle est toute
timide de voir que ses peintures plaisent. On peut voir ses oeuvres picturales sur sa
page Facebook.
Pochette de l'album dédicacée lors du concert à La Maroquinerie le 15 septembre 2022
En
deuxième position, l’album Ad Astra
de Maud Geffray. En concert, du point de vue visuel, et contact avec
l’artiste, on est proche du DJ set caché dans l’ombre, ce qui ne met pas en
valeur les morceaux de son album qui méritent d’être joués en groupeet en pleine lumière, tant sa musique est
rayonnante. Les morceaux Don’t Need et
Blue Heroin ont beaucoup tournés sur
ma platine.
En
troisième position, dans un style
similaire (= l’électro avec une touche 80 mélancolique), l’album Extreme de Molly Nilsson. Petite
anecdote au sujet de cet album. A cause des bouchons pour presser les disques
vinyles, dut à la forte demande des majors pour rééditer leurs bacs catalogue,
au détriment des labels indépendants, la version vinyle d’Extreme qui devait sortir en janvier n’a pu sortir qu’en début
juin. Lors de son passage à Paris le 2 mai au Trabendo, elle vendait une
version pirate/white label avec un tampon, une dédicace pour signaler que
c’était une auto édition artisanale approuvée par Molly Nilsson en attendant la
version originale. Extreme est son 9ème
album, et là encore aucune faiblesse. Dans le style synth-wave, c’est du grand
art. En prime sur scène, seule face au public, Molly Nilsson assure le
show à la perfection.
En
quatrième position, encore une belle figure féminine de l’année 2022, avec
Melody’s Echo Chamber. C’est grâce a une interview paru dans Rock & Folk
que j’ai prit la peine d’écouterson
nouvel album Emotional Eternal. Car je n’avais pas gardé un souvenir mémorable
de sa prestation en 2015 au festival Levitation, ainsi que de son premier album
que je trouvais trop lisse. Avec Emotional
Eternel, mon oeil à changer car ce fut un coup de cœur immédiat. Sa voix
dreampop à la Claudine Longet a été une belle découverte qui m’a permis de réécouter d’une autre oreille, son premier
album et de découvrir son deuxième album Bon
Voyage avec sa magnifique pochette stylé psyché acid folk. Sa collaboration
avec Gustav Ejstes de Dungen est une belle réussite.
En
cinquième position, l’album So Many Days
de Triptides. C’est le 8ème album studio de ce groupe californien, et
c’est leur meilleur long format. La force de ce disque, sont les compositions
avec des harmonies à tomber, notamment grâce à l’acoustique de l’enregistrement
qui rend un bel hommage aux enregistrements studios des années 60 et 70, comme
ceux réalisés au château d’Hérouville. So
Many Days ne contient que des tubes, que des morceaux de bravoure qui
n’auront comme souci que de subir les grésillements du vinyle à cause des
nombreuses écoutes.
En sixième
position, l’album Dost 2 de Derya Yıldırım & Grup Şimşek. En 2021,
Dost 1 était dans mon TOP 25, la
suite avec Dost 2 est une évidence,
d’autant que le morceau Bal et ses 5
minutes de musique est un des tubes de l’année 2022. Derya Yıldırım est une belle et grande
artiste qu’on ne se lasse pas d’écouter et surtout de voir scène, tant avec ses
musiciens, c’est une communion avec le public qui nous fait comprendre pourquoi
la musique estessentielle pour passer
une vie meilleur sur cette terre meurtri par quelques hommes abus de pouvoir et
de non-respect envers les femmes. Regarder les talibans en Afghanistan qui
interdisent aux femmes d’être libres, d’étudier tout simplement à l’université.
On est en 2022 et non plus au moyen âge !
En
septième position, l’album Volaverunt
du groupe parisien Bank Myna. Cette formation ne ressemble à aucun autre
groupe français. Leur musique, tant sur disque que sur scène est d’une
profondeur, d’une intensité étonnante qui nous plonge dans un autre monde, où
les vitres de nos fenêtres ses transforment en vitraux, digne d’une cathédrale.
Espérons que ce bel album ne soit qu’une prémisse à une longue carrière remplie de surprises.
En
huitième position, un autre groupe parisien, avec Rose Mercie qui a
publié l’album Kieres Agua ?. Les
quatre filles de non pas du Docteur March, mais de Rose Mercie sont de
sacrées numéros. Déjà, tout comme The Slits sur la pochette de Cut (1979),
elles n’hésitent pas à se mettre nu sur la pochette Kieres Agua ? en dansant autour d’un feu qui change de couleur
à chaque pochette, car elles sont toutes peintes à la main. Ensuite, en live c’est
le fun total de les voirs changer d’instruments à chaque morceaux, jusqu’à
parfois s’emmêler dans les fils, et ne plus savoir qui joue de quel instrument.
Du DIY comme on aime !
Rose Mercie au concert à La Boule noire le 5 octobre 2022
En neuvième position, l’album Fear Fear de Working Mens Club. Tous les
ans il y a des groupes, artistes où il y a du buzz. Cette année il y en eu
du buzz auprès de Wet Leg et Working Mens Club. Peut-être que dans un an,
on les aura oubliés, mais en attendant ils ont réussi à composer un album à
faire la niaque aux plus anciens. Sydney Minsky-Sargeant, leaderde Working Mens Club est le genre de
petite frappe du nord de l’Angleterre qui a digéré le meilleur du rock indé,
école New Order-Cabaret Voltaire pour en sortir une musique vivante et
diablement jeune et exitante. Aciiiid !
En dixième
position, ça commence à se corser, car il y a tant de bons disques qui sont
sorties en 2022, qu’il est difficile de faire un classement par ordre. Ainsi
histoire d’en mettre un pour faire un chiffre rond, j’ai choisi parmi les nombreux bons disques, l’album Tones Of The Sparrow du groupe The
Asteroid 4. C’est leur album le plus pop, le plus produit, mais quand on
est amateur de shoegaze et de dreampop difficile de résister aux nouvelles
compos de groupe spectral !
Comme je
l’ai écrit plus haut, l’année 2022 nous a offert de beaux disques, le rock indé
est loin d’être mort. Que cela soit des plus anciens aux plus jeunes, en
passant par les artistes français, il y a eubeaucoup de merveilles à écouter. Sans oublier les rééditions d’artistes
du passée découverts au fil des recherches, lectures et discutions avec des
amis. Tous ces disques sont chroniqués sur le blog, à vous de les découvrirs au
fil des mois passés.
1- TESS PARKS "And Those Who Were Seen Dancing" (Fuzz Club)
Cette année, je n’ai demandé à personne le TOP 5 de l’année
2022, car j’en conviens que c’est un exercice difficile et ingrat, comme celui
de mettre des bons points ou pas. Mais Phil Spear,Franck, Christophe et Laure m’ont spontanément
envoyé leur TOP 5 et TOP 7.
Et pour clore ce TOP de l'année 2022, ci dessous deux clips:
Le premier est le morceau noisy pop Trash Mental extrait de l'EP Super 45t du super groupe strasbourgeois Sinaïve. Vivement un album, car leur deux EP's sont top: