Si vous êtes un fidèle de mon blog, vous savez que j’ai un petit faible pour Derya Yıldırım & Grup Şimşek. Chaque nouveau disque de cette artiste allemande (de Hambourg) d’origine turque est un rayon de soleil qui sort de la chaine Hi-Fi ou du Bluetooth, selon le confort d’écoute choisi, en aléatoire -pour se faire surprendre-, ou pas -choisir son moment d’écoute est un plaisir à ne pas laisser à la technologique !-. Ainsi, seulement six mois après l’album Dost 2 (1) Derya Yıldırım est de retour avec un musicien de Grup Şimşek pour un projet bien personnel. Hey Dostum, çak ! est un album avec des chansons, berceuses, musiques folkloriques turc pour enfants, que son père lui jouait au Bağlama. En été 2021, Derya s’est retirée quelques semaines dans le village de ses grands-parents en Anatolie orientale, pour rechercher des nouvelles chansons, développer des idées pour un album. Sur la terre de sa famille, elle a commencé à jouer sur un petit clavier, à s’imprégner de l’ambiance du village, des habitants. On retrouve ce côté lo-fi artisanal, musique de poche, sur l’enregistrement final de l’album, avec en prime le désir de conserver l’atmosphère du village où elle a séjourné auprès des siens. De retour à Hambourg, elle a développé les morceaux avec Graham Mushnik, qui l’accompagne au sein du Grup Şimşek. Graham Mushnik est un musicien, compositeur français qui a baigné dès son enfance dans la musique, car son père Denis Oliveres est un musicien bien actif dans le milieu du rock garage sixties. Depuis la fin des années 80, il a joué dans de nombreux groupes : The Slow Slushy Boys, Cargo Culte, Stompin’s Harvey & The Fast Wreckers, The B-Soul All Stars, The Sweet Things et sévie dans les labels Larsen Records et B-Soul Records. C’est peut-être le son garage de son enfance qui a porté Graham Mushnik à choisir l’orgue comme instrument, car l’orgue Hammond est un incontournable des formations sixties.
Coté instruments pour accompagner Derya sur Hey Dostum, çak !, Graham, joue évidemment de l’orgue, joue sur des synthétiseurs, mais aussi avec des vieilles boites à rythmes, des percussions, des basses, de la flûte et divers sons enregistrés ici et là dans la nature (train, oiseaux…) pour donner un côté plus authentique aux compos. Quant à Derya, elle est au chant et au Bağlama, son instrument fétiche qu’elle maitrise à merveille. Yakubhan Yıldırım, Duygu Agal, Greta Eacott et Antonin Voyant complète le duo avec leurs instruments de musiques (clarinette, darbuka, marimba, flûte). Pour donner encore plus de vérité à ses comptines enfantines, Derya a enregistré les chants de cinq cousins, cousines âgées de 4 à 12 ans, dans leur chambre à Herne en Allemagne. Elle a gardé le son de ses enregistrements, sans les retravailler en studio. Les textes en turc (retranscrites en turc et en anglais dans un livret de 8 pages illustrées -plus la pochette- par Glenda Torrado), et la musique joviale sur Hey Dostum, çak ! donne une patine hors du temps aux 12 compos, ludique, pop, folk, électro cheap. Dans le style pop enfantine de traviole, on pense au groupe parisien Dragibus (1996-2006), sans les jouets pouêt-pouêt et le copain Barbapoux parti ailleurs se les gratter. Derya Yıldırım et Graham Mushnik ont réussi à reproduire le son, l’ambiance des vieux disques vinyle pour enfant (la fameuse collection livre disque chez Philips), qui craque après leurs passages épineux dans le… mange disque orange (sic). Cet interlude entre deux albums avec le Grup Şimşek est le bienvenue, tant le résultat musical est une sucrerie qu’on va écouter avec ou sans les enfants.
(1): Chronique de l’album Dost 2 ici : https://paskallarsen.blogspot.com/2022/11/derya-yildirim-grup-simsek-dost-2-bongo.html
https://deryayildirimgrahammushnik.bandcamp.com/album/hey-dostum-ak
https://www.facebook.com/deryayildirimandgrupsimsek/
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