mardi 8 mars 2022

HOWARD WALES & JERRY GARCIA "Hooteroll?" (Epic) – 01 novembre 1971

Aujourd’hui je ne vais pas chroniquer une nouveauté, n’y une réédition, mais un album que j’ai pioché dans mes disques vinyles : Hooterdoll ? de Howard Wales & Jerry Garcia que j’ai en pressage japonais édition original. Ce qui m’a poussé la première fois à écouter cet album, c’est non pas la présence de Jerry Garcia, le célèbre guitariste du groupe The Grateful Dead, mais la pochette que je trouve magnifique. Elle a été réalisée par Abdul Mati Klarwein (1932-2002), qui a un joli palmarès coté pochettes de disques : Bitches Brew de Miles Davis (1970), Abraxas de Santana (1970), A Message to the Peoples de Buddy Miles (1971), Last Days On Time d’Earth, Wind & Fire (1972), Holy Terror de The Last Poets (1995). Oui la pochette de Hooteroll ? est admirable, avec cette jeune fille aux longs cheveux d’or qui rayonnent sous les spirales solaires aux effets psychédélique justes étonnants.

Et la musique ? Est-elle aussi belle et lumineuse que l’emballage ? Et bien oui, du moins si on est amateur des sons qui groove sous les tropiques du jazz, du funk, de la B.O. de film et du psychédélique. Le morceau South Side Struct qui ouvre l’album pulse à tous va, nous signale qu’on va passez un agréable moment soul et cuivré à point, dans l’esprit Bitches Brew de Miles Davis.

Howard Wales (1943-2020) est un pianiste et claviériste de jazz qui a le rythme enflammé au bout des doigts. En 1970 il joue de l’orgue sur trois morceaux de l’album American Beauty de Grateful Dead. C’est surement là qu’il fait la connaissance de Jerry Garcia (1942-1995), pilier sous acide du Dead. Après cet album et surtout les longues tournées pendant les quatre/cinq années précédentes, le Grateful Dead décide en 1970 de faire une pause. Mais une pause pour l’hyper actif Jerry Garcia, ça n’existe pas, ainsi avec Howard Wales et six musiciens, dont deux batteurs, voilà que dans ce temps libre surgit sept morceaux intenses au carrefour du jazz et du funk. Le producteur Alan Douglas (Herbie Mann, Jimi Hendrix, Miles Davis, Astrud Gilberto) vient écouter les morceaux et hop, le voici qu’il en parle à Joe Smith, patron de Warner Bros (le label du Dead) qui donne instantanément son accords pour l’enregistrement avec évidemment Alan Douglas (1931-2014) mais aussi Doris Dynamite à la production. Bref une affaire réglée vite fait bien fait. D’ailleurs, à l’écoute des morceaux, on sent cette urgence, le contact entre les musiciens (orgue, guitares, basse, deux batteries, trompette, saxophone, flûte) qui fonctionne instantanément comme une montre suisse. Un fois mi le moteur en route, c’est avec le pied sur l’accélérateur, que cela se passe. Comme l’enregistrement c’est très bien déroulé, après la sortie de l’album en novembre 1971, la formation complétée de John McLaughtin part en tournée pour 10 dates de concerts qui s’achèvent le 28 janvier 1972 au Palace Théâtre de Providence. Dans la version CD de l’album sortie en 2010, il y a en bonus deux enregistrements de ce concert. Bref, si vous êtes amateur de Miles Davis 70, Quincy Jones, Herbie Hancock, Donald Byrd, Booker T. and the MG's, avec une touche Pink Floyd, il est clair que vous allez être en phase avec cet étonnant Hooteroll ? à écouter si possible en version vinyle.

Petit nota pour les amateurs de B.O., toujours en 1971, Howard Wales a participé à la B.O. du film culte El Topo d’Alexandro Jodorowsky. Cette B.O. est également une jolie source de vie bien perché !

https://www.discogs.com/fr/release/5752161-Jerry-Garcia-Howard-Wales-Hooteroll-2



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